19202

CHRONIQUE PAR ...

97
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 25 mars 2023
Sa note : 16/20

LINE UP

-Carl Douglas McCoy
(chant+programmation)

-Paul Miles
(guitare)

-Clan Houchin
(basse+programmation)

-Simon Rippin
(batterie)

TRACKLIST

1) Still Life
2) Xodus
3) Shine 
4) Penetration
5) Melt (The Catching of the Butterfly)
6) Venus Decomposing
7) Pazuzu (Black Rain)
8) Zoon Part 1&2 (Saturation)
9) Zoon Part 3 (Wake World)
10) Coma

DISCOGRAPHIE

Zoon (1996)

Nefilim - Zoon



« Hors de ma vue ! » Telle était, au début des nineties, l’injonction du fan puriste de Fields of the Nephilim lorsque je lui évoquais mon envie que la formation de Carl McCoy et ses (futurs-ex-refuturs) amis mélange sa musique au metal. Deux visions opposées des choses : fan du doom-trio anglais Anathema/ My Dying Bride/ Paradise Lost, je rêvais de voir une icône de la scène goth se mettre à (plus) saturer ses guitares.

Mon interlocuteur, lui, beaucoup moins amateur de la chose métallique, voyait en Fields une certaine incarnation de la pureté. On ne peut le blâmer tant les trois albums sortis alors étaient effectivement des joyaux. Et pourtant, cette relative proximité de Fields of The Nephilim avec la sphère metal n’était pas que le fruit de mes élucubrations œcuméniques. Fields était déjà à l’époque un des groupes les plus proches de notre genre de prédilection. D’abord, l’imaginaire, le décorum - et le nom de la formation !- fleurent bon le growl et la guitare grasse. Ensuite, musicalement, l’utilisation de la guitare n’est pas si lointaine de ce que l’on peut écouter en heavy metal. Le titre "Phobia", présent sur The Nephilim, s’avère même être un hommage indéniable à Motörhead. Enfin, certains groupes de metal comme Morgoth ne faisaient aucun secret de leurs accointances avec Fields. Bref, les puristes avaient de quoi être inquiets. Peut-être pensaient-ils le danger écarté lorsque le groupe splitta provisoirement. Hélas pour eux, McCoy, seul maître à bord de l’éphémère formation originalement baptisée Nefilim, franchissait le pas le temps d’un album, le seul enregistré par le groupe. Autant dire que, pour ma part, j’étais ravi et absolument impatient d’écouter ce qui devait être l’œuvre fusionnelle ultime. Zoon a-t-il comblé mes attentes et poussé les talibans nephilimiens au suicide ? Non, et ce, pour deux raisons majeures.
La première : aucune transfiguration, The Nefilim développe une ambiance gothique, obscure et poétique, tout comme le faisait la formation complète auparavant. De quoi consoler les ayatollahs. McCoy appuie un peu plus sur le côté caverneux et rocailleux de sa voix et frôle l’appellation « growl », mais il n’est pas devenu Chris Barnes. D’ailleurs, plus que dans le death metal, Zoon donne dans le metal industriel ou le thrash, et nous arrivons ici à la seconde raison pour laquelle la symbiose attendue n’est pas parfaite : les riffs. Leur son aigrelet rappelle plus KMFDM que Fear Factory ou Sepultura. Et force est de reconnaitre une chose : si Fields a apporté une ambiance mystique nouvelle au goth-rock, leur proposition métallique s’avère beaucoup moins novatrice. Les riffs entendus sur "Xodus", "Venus Decomposing" ou "Pazuzu" s’intègrent très bien dans l’univers Fields, mais ils n’ont absolument rien de novateur. Conclusion : Zoon n’est pas le Graal attendu. Un mauvais album alors ? En aucun cas. Malgré ses défauts, les trois titres cités plus haut s’écoutent avec grand plaisir. "Penetrate" porte bien son nom, et la ballade "Shine" file la chair de poule, c’est d'ailleurs peut-être la plus grande réussite de l’œuvre, tant délicatesse et brutalité s'y mélangent bien. L'œuvre présente quelques longueurs, mais elle démontre que l’intégration de Fields dans le metal n’est en aucun cas une chimère. Seulement, pour atteindre la perfection, il aurait fallu se doter d’un son plus épais et, surtout, persévérer.


Un partout, la balle au centre. Pas totalement accablées, pas totalement déçues non plus, les deux factions rivales repartent dos à dos. Et je continue à écouter "Xodus", "Shine", Pazuzu et leurs potes avec le même bonheur. Cela fait bien longtemps que je me suis fait une raison. Le Graal musical n’existe peut-être que dans mes rêves. Zoon, lui, est bel et bien de ce(s) monde(s) et constitue une réelle source de plaisir.



©Les Eternels / Totoro mange des enfants corporation - 2012 - Tous droits réservés
Latex Dresses for Prom,Latex catsuits in the goth subculture latex clothes The potential dangers of overheating and dehydration while wearing latex catsuits,The ethics of wearing and producing latex clothing sexy latex clothing
Trefoil polaroid droit 2 polaroid milieu 2 polaroid gauche 2