Chronique : Fires in the Distance Air Not Meant For Us (2023)

CHRONIQUE PAR ...

Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 03 juin 2023

Sa note : 14/20

LINE UP

-Kristian Grimaldi
(chant+guitare)

-Craig Breitsprecher
(chant+basse)

-Yegor Savonin
(guitare+claviers)

-Jordan Rippe
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Cymrie Hukill
(violon)

-Julie Beistline
(violon)

-Julie Jacobson
(alto)

-Lisa Williams
(violoncelle)

-Mac Christensen
(programmation)

TRACKLIST

1) Harbingers
2) Wisdom of Falling Leaves
3) Crumbling Pillars of a Tranquil Mind
4) Adrift, Beneath the Listless Waves
5) Psalm of the Merciless
6) Idiopathic Despair

DISCOGRAPHIE

Air Not Meant For Us (2023)

Fires in the Distance - Air Not Meant For Us

(2023) - death metal doom metal - Label : Prosthetic Records

Qu’il est loin le temps où les groupes de metal extrême osant utiliser les claviers étaient : a) voués aux gémonies, b) considérés comme des génies de la composition ! De nos jours, le claviériste est un membre à part d’un pourcentage significatif/ majoritaire de formations death/ black /doom. Cependant, même ainsi, le cas de Fires in the Distance n’est pas le plus commun.

Non, parce que là on ne parle pas de quelques accords plaqués de-ci, de-là, ou de deux trois nappes de claviers accompagnant discrètement la rythmique... Sur Air Not Meant For Us, on pourrait même dire que Yegor chante avec les doigts, tant les claviers occupent un espace prépondérant dans les titres. D’ailleurs, lorsque les growls cessent, le temps de l’instrumental "Adrift, Beneath the Listless Waves", les claviers assurent le lead. Ils remplissent l’espace, la plupart en mode « cascade de notes », mais pas uniquement, et ils le remplissent bien. Yegor possède une belle aisance et confère au doom death mélodique de Fires in the Distance une sérénité mélancolique très appréciable. À mi-chemin entre l’Amorphis des Mille Lacs, en plus classieux, et le Doliu de Clouds, la musique du groupe basé dans le Connecticut propose de la puissance et de l’ampleur, et, sur cet album, répète à l’envi le même motif musical, fait de clarté, de nostalgie, de solos de guitare judicieux mais également de bons riffs.
Même si la violence musicale n’est pas le but recherché, le groupe sait envoyer du lourd et ne s’en prive pas. À titre personnel, cette formule me plaît tellement qu’ils auraient pu faire un album de plus de deux heures sans que je trouve le temps long. Plus objectivement, en revanche, il faut reconnaître que les titres se ressemblent énormément, l’instrumental inclus. On notera un surplus de hargne et de stridence des claviers sur "Wisdom of Falling Leaves", mon titre préféré. Le refrain le plus mémorisable est celui de "Psalm of the Merciless". Mais pour le reste : les riffs, jolis solos, magnifiques envolées aux claviers se succèdent encore et encore… Le peuple doom n’est pas considéré comme le plus assoiffé de rénovation incessante des riffs et des mélodies. Il devrait donc trouver son compte dans ce bel étalage de doom death mélodique bien classe. Ceux qui, en revanche, ne tiennent pas en place bailleront certainement à l’écoute de cet album dont la célébration de l’unité et de la constance confine à la monotonie.

Il se dégage du deuxième album de Fires in the Distance une sensation de maîtrise, de puissance et de beauté, mais également de monotonie. C’est le propre du doom ? Mais non, voyons… Quelle idée... Disons que dans le cas d’Air Not Meant For Us, ça se voit un peu trop… Ce qui ne m’empêche pas de me passer en boucle ces cinquante minutes de belle musique. Tous les groupes ne sont pas Ne Obliviscaris, et c’est heureux.