Chronique : Voidhaven Lithic (2023)

CHRONIQUE PAR ...

Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 24 juin 2023

Sa note : 16/20

LINE UP

-Simon Schorneck
(chant+guitare)

-Jakob Gozdzielewski
(chœurs+basse)

-Philipp "Phil" Kruppa
(guitare)

-Marcos Lege
(claviers)

-Norman Müller
(batterie)

TRACKLIST

1) Resting on Tombs
2) Sermon of Scorn
3) To Walk Amongst Ghosts
4) The Everblazing Picture
5) The Desolate Throne
6) Something Cruel Within

DISCOGRAPHIE

Lithic (2023)

Voidhaven - Lithic

(2023) - death metal doom metal - Label : Ardua Music

-Tu connais Uoidhauen?
-Uoid… tu veux dire Voidhaven?
-Arrête ! Tes « v » m’offensent ! Je fais partie de la communauté untrue !
-Donc un groupe comme Fvneral Fvkk….
-Fais gaffe ou je te cancelle !

Ce n’est pas un hasard si Fvneral Fvkk est évoqué en début de chronique. Deux de ses membres jouent également dans Voidhaven. En cancellant le premier, les membres de la communauté untrue se sont privés d’un bien bel album, et s’ils font de même avec Uoid… pardon, avec Voidhaven, ils auront encore loupé une excellente sortie, pour peu qu’ils soient fans de deep doom-death mélodique. Ne cherchez pas, ce genre n’existe pas, je viens d’ajouter « deep » parce que ça collait bien. Profond, donc. Classieux, majestueux par moments, aussi. Symphonique, même, non par la présence d’une quelconque Castafiore ou l’utilisation d’arrangements orchestraux. C’est juste que le mélange de gros riffs, de growls caverneux, de claviers et de belles mélodies est tellement incomparable, que l’on atteint une sorte de symphonie, voire d’égrégore. L’esprit doom habite certains titres qui s’avèrent parfaits, ni plus ni moins. Les chœurs presque monastiques de "Sermon of Scorn" élèvent un titre que l’usage magistral des claviers portait déjà haut. Quant à "To Walk Among Ghosts", le titre porte en lui l’essence même du doom-death. Début ultra lent, guitares à l’unisson, le morceau développe petit à petit son immense puissance et les passages lourds et growlés se mélangent impeccablement au chant clair de Simon.
Nous devons également élever au rang de la magnificence la seconde moitié de "Desolate Throne". Pas que la première soit mauvaise, bien au contraire. Quelques simples notes de clavier conduisent le titre sur une très bonne voie, mais la longue intervention de la guitare lead passé le méridien du morceau est remarquable de justesse et de résonance avec le reste. Non, ce Lithic n’a rien à envier aux gros albums du genre, comme peuvent l’être The Giant d’Ahab, ou The Earth Is Silent, de Sun of the Dying... Si je mentionne le second album, ce n’est pas un hasard, car il contient, tout comme Lithic, une dose très significative de chant clair, et j’en viens donc aux choses que j’aime moins. Si le chant de Simon, très harmonieux, convient parfaitement à Fvneral Fvkk, je le trouve trop abondant et parfois trop doucereux pour pouvoir considérer cette première œuvre des Teutons comme le graal du doom death. L’utilisation intensive de chant sucré n’est en rien rédhibitoire ici, alors qu’il m’empêche purement et simplement d’apprécier des formations comme Helevorn ou Novembre. J’ai un peu tiqué sur "The Desolate Throne", mais l’excellence de l’ensemble m’a permis de passer outre mes réticences. Malheureusement, lorsque la qualité des compositions baisse un peu, la guimauve ressort plus... C’est le cas sur "The Everblazing Picture" ou "Someting Cruel Within", dont la qualité n’est pas au niveau de celle des trois titres évoqués en début de chronique. Il s’agit néanmoins d’une simple question d’affinité et tout doomster moins sensible à ce sujet pourrait bien considérer cette œuvre comme un véritable joyau. Pour ma part, je me contente de la trouver brillante.

Lithic ressemble à The Giant. Puissance, mélodie, sombre harmonie. Malgré un aspect parfois trop sirupeux à mon goût, le premier opus de Voidhaven s’avère absolument remarquable et certains de ces titres ont tout pour devenir des classiques du genre. Très hautement recommandable.