19422

CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 24 janvier 2024
Sa note : 17/20

LINE UP

-Espen Ingierd
(chant+guitare)

-Tore Gjedrem
(chant+basse)

-Petter Haavik
(guitare)

-Dag Midbrød
(trombone+claviers)

-Einar Olav Sjursø
(batterie)

TRACKLIST

1) When Beauty Dies
2) The Penance
3) (Never a) Bygone
4) Teardance
5) As the Evening Falters, the Dogs Howl
6) Embers
7) Storm
8) Ripe as the Night
9) Daughter Sunday

DISCOGRAPHIE

Pity Love (1995)

Beyond Dawn - Pity Love



Ils ont encore maudit mon nom.
À quoi sert-il de vivre, s’il n’est de but à atteindre ? Les coups, les meurtres, l’éradication des corps heureux ne sont que des revanches cruelles sur la solitude qui évide les cœurs. Tout détruire, puisqu’ils souffrent. Tout brûler, plutôt qu’assister au spectacle des danses et des sourires. Broyer. Tout. Tous. Et toutes. Ils ne comprennent rien, ils sont incurables. Je les plains. D’autres, à leur portée, connaissent la souffrance. N’abolissent pas. S’acharnent à croire en moi, à me chercher, au travers de médiums sublimes. Le plus puissant est la musique. Je veux vous parler d’une de ces musiques. Je veux vous raconter ces deux âmes qui ont mis toute une vie à se trouver.


Il est des mélodies éclatantes qui se propagent dans la foule et survivent aux esprits agiles qui les ont créées. D'autres, moins dociles, n’existent qu’au creux d’une intimité qui ne se partage pas. Comment vous décrire celles qui résonnent avec la nuit, surgie du précipice où sombre la raison ? Ce trombone lugubre et ces guitares âpres comme un organe gorgé d’acide ? Elles sont l’œuvre de cinq musiciens originaires du Nord, progéniture du tyran glacé condamnant la lumière pour tailler son empire, sur des paysages qu’il façonne à l’envi. Beyond Dawn est le nom qu’ils se sont choisi, Pity Love celui de leur premier recueil. Neuf odes aux larmes et au silence. Leur rythme est mesuré, néanmoins une tension les anime : des percussions farouches, une voix criarde qui expectore le dégoût, un chant issu des profondeurs, ondulant sur un océan de cendres. Un abysse qui court au-delà du regard, couronné d’orages desséchés. À chaque écoute l’horizon disparaît dans la masse de ses flots arides. Aucune lueur ne le frappe et sur sa surface vitrifiée, nulle graine ne peut être semée. C’est l’endroit où meurt la beauté.
Absorbant ces notes funèbres, un cœur esseulé nourrit l’amertume de ses jeunes années, sans savoir que son égal puise dans des registres semblables l’énergie qui l’avive. Tous deux sont ignorants l’un de l’autre et cependant espèrent se joindre un jour, redoutant d'être contraints de traverser la sinistre étendue. Pourquoi ne pas user de mon pouvoir, me demandez-vous ? Leurs suppliques vibrent d'une telle tendresse, oh si vous les entendiez ! Mais, savez-vous, les êtres voués à s’unir souvent proviennent du même écrin et, pourtant, cheminent en des sentiers séparés. Il arrive même que jamais leurs trajets ne se croisent, que les heures s’écoulent sans qu’ils ne se soient vus, aveugles en leur sillon. Les couplets âcres du quintet les accompagnent dans les terres infertiles, où les plaisirs sont rares et les enthousiasmes détrompés. Guidées par des mirages séduisants et fugaces, leurs illusions flottent au loin, mornes feuilles prises dans le vent. Sur le sol gelé, seules poussent les roches, acérées comme des souvenirs.
Les amants, eux aussi, ont maudit mon nom. Mais ils ne m’ont pas renié. Moi, le destin, que les poètes prient avec rage. Moi, le hasard, qu’une enfant a défié. Moi… Appelez-moi comme vous voulez. Je suis la joie, je suis la source, je suis les retrouvailles perpétuelles, le murmure du nom au creux de l’oreille, je suis l’ivresse, le baiser dans le cou, je suis le commencement. Je suis imprévisible. Personne ne sait quand je vais paraître, personne ne sait où, personne ne sait pour qui. Les deux voyageurs, que la frustration a épargnés, ont longuement contourné la plaine stérile. Les voilà côte à côte désormais, la tête lourde d’anciennes promesses. Ils ne se rendent pas compte encore que leurs routes se sont rejointes. Le temps de la révélation est venu. Émergeant soudain de leur sommeil accablé, se croyant sous l’empire d’un sortilège formidable, ils s’approchent et reconnaissent, enfin, le visage dont ils ont tant rêvé.


La rencontre s’est produite. Les mélopées de Pity Love persistent. Elles sont le linceul d'un ciel obscur avalant leurs chagrins, comme un gouffre parmi les étoiles. Par leur feu glacé, elles exsudent le désespoir dont elles sont l'antidote et qu’elles attisent jusqu’à la fièvre. Peut-être, un jour, disparaîtront-elles. Dans l’ultime cataclysme, ou l’amnésie d’un monde heureux.
« The sun is falling
And its embers are dying
Mine are not
»






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