On m’a vendu Tyraels Ascension comme du melodeath. Alors forcément, j’ai dit oui, je vais chroniquer tout ça. Les Américains annoncent d’ailleurs dans leurs influences In Flames (comme c’est original), mais aussi Trivium ou Soilwork. A priori, ça risque de dépoter un peu… Hell Walker est le premier album du trio qui s’est adjoint une batteuse pour l’enregistrement.
Aux premières écoutes, Tyrales Ascension a tout du death mélodique plutôt technique. C’est agressif, ça dégueule de riffs, les cassures rythmiques parsèment le tout. C’est peu dire que le morceau "The Prophecy" (qui ouvre l’album) m’a séduit. Ça tabasse, ça hurle, les leads sont partout, les solos réussis… On dirait du
Stortregn en moins rapide et véloce. La suite, " Descent" va dans le même sens et ne nous fait pas descendre (héhé) d’un ton. L’intensité est bien présente, la technique aussi, c’est du tout bon. On se met à y croire sérieusement. Mais quand "Architect" déboule, c’est le drame. Le morceau est moins progressif, plus conventionnel, plus mélodique… Trop mélodique même et on ne sent venir à des kilomètres : le chant clair débarque. On se dit que ce n’est pas grave, même si ça sonne trop émo pour être honnête (ou de bon goût). Mais dès la suite, on a droit à une intro en voix claire sur fond de guitare acoustique. Ça sonne très adolescent et, hélas, le reste du morceau comme du Bullet For My Valentine. Je n’ai rien contre les Gallois, j’ai écouté ce groupe il y a quinze ans, mais aujourd’hui je préfère faire référence aux Suisses de Stortregn.
Nous assistons donc à une petite descente aux enfers. Après un départ tonitruant en death technique mélodique, nous voilà en terres metalcore. Les mélodies se font plus faciles, les rythmiques moins originales. Tristesse. Ce n’est pas vraiment mauvais non plus, l’intensité et les guitares sont là. Disons que pour un premier album, le groupe a tapé dans deux styles, proches certes, mais c’est cette petite différence qui fait tout. Le groupe se rachète en proposant des instrumentaux acoustiques assez travaillés ("Prelude to War", "Time Of The Witcher"). Essayons d’oublier la déception et écoutons la suite de cet album jusqu’au bout. Les leads sont toujours là, mais tout sonne assez plat et déjà entendu. Le chant, qui n’est pas le point fort du groupe, gagne en importance. Il est vraiment trop forcé par moment. Les solos restent toujours de qualité, mais globalement Tyraels Ascension manque encore d’originalité pour se démarquer.
Pour le genre, Tyraels Ascension est plutôt efficace. Ça dépote beaucoup et les guitares sont omniprésentes. En termes d’énergie, il n’y a pas grand-chose à redire. Mais après un démarrage tonitruant, la lassitude s’installe finalement assez rapidement. À voir ce que les Américains nous proposeront par la suite. Ils ont la technique pour faire de sacrés bons trucs et le début de cet Hell Walker peut nous donner confiance quant à leur future… ascension.