Chronique : Thorium The Bastard (2024)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 17 août 2024

Sa note : 14/20

LINE UP

-Michael "MHA" Hvolgaard Andersen
(chant)

-Rogga Johansson
(guitare)

-Jesper Nielsen
(basse)

-Thomas Ohlsson
(batterie)

TRACKLIST

1) Eclipsed
2) Over the Mountains
3) Nightside Serenade
4) Pest
5) Not Equals
6) It All Comes Back to Me Now
7) Underground
8) Infamy
9) Legacy of the Forgotten Path
10) Mesmerize (bonus)

DISCOGRAPHIE

Feral Creation (2008)
The Bastard (2024)

Thorium - The Bastard

(2024) - death metal - Label : Emanzipation Productions

Étonnant point de départ. MHA, chanteur et membre fondateur de Thorium décrit la genèse de The Bastard, sixième incantation du groupe comme la création de… leur premier album. Barre arrière toute. Un album qui aurait dû sortir avant leur premier disque. Étonnant non ? Alors étonnons-nous dans cette chronique d’un autre temps.

Faudrait-il écrire avec la fougue juvénile qui me caractérisait avant 2000 ? Pour faire bonne figure oui, mais le temps a passé, tout comme pour Thorium. Sauf qu’effectivement il fait comme si non. Et de non, il le fait foutrement bien. Vous aimez bien les tronçonneuses à la Entombed, Dismember du début des années quatre-vingt-dix ? Soit, vous serez servis. Jusque dans les compositions qui auraient très bien pu atterrir sur ces albums précurseurs… jusqu’à un certain point néanmoins. Oui et fort heureusement. MHA n’a pas oublié que le temps s’est écoulé, et par conséquent des idées nouvelles (et parfois même, bonnes) ont eu l’heur de se développer. Notamment en ce qui le concerne, et pour rester dans son territoire du Danemark et par extension la Scandinavie, le death mélodique. Alors imaginez si Bloodbath au lieu de se contenter de singer Left Hand Path s’était dit qu’il serait bien cool de mélanger ça à du Amon Amarth. Aurait-ce été cool ?
Bloodbath aurait eu bien du mal à s’exécuter de la sorte pour la simple et bonne raison qu’à l’époque de Resurrection Through Carnage Amon Amarth était encore en pleine ascension. The Bastard par contre arrive bien après ces développements. Et ainsi balance de la mélodie viking qui n’aurait pas dépareillée sur un Twilight of the Thunder God. Ok. Pas toutes les mélodies. En fait, The Bastard est quand même salement crade parfois. Régulièrement. Donc non, ce n’est pas du tout un album de melodeath. Seulement il se permet d’en incorporer par touches dans ses chansons. Car vous vous mesurerez à des gros riffs de tueurs bien souvent. Même le scouic de guitare si caractéristique du death est présent.
Bref, cette livraison même si elle se pare d’atours enchanteurs ne l’est pas vraiment. Car le son des grattes est gras au possible, la batterie attaque ses fûts avec détermination dans une enveloppe sonore matte fortement agréable et le chant… Ben il balance, disons-le tout de go. Entre les gargouillis infâmes, les hurlements plus maîtrisés et les braillements criards épars, vous êtes servis. Diversité des plats et pertinence du goût et des interventions. Ses différents déguisements s’intègrent parfaitement dans des titres faisant la part belle à une jolie diversité sonore. Bien évidemment la thématique à la lourdeur grasse et violente domine, écrase même. Cependant cette appartenance marquée n’empêche pas la respiration et les richesses. Les mélodies déjà évoquées en tête, mais bien cette capacité générale à produire des compositions non linéaires portées par une structure de riffs colorés pour notre plus grand plaisir.

Pour un sixième album en vingt-sept ans sur Terre, Thorium étonne par sa capacité à sonner frais tout en demeurant excessivement classique dans ses apparences. Probablement hermétique à un public non fan de death The Bastard étend ses bras accueillants à toute cette communauté, qui en retour sera récompensée par une qualité jamais remise en question.