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CHRONIQUE PAR ...

106
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 11 octobre 2024
Sa note : 16/20

LINE UP

-Matthieu Miegeville
(chant)

-Tristan Mocquet
(piano)

-Laure Muller Feuga
(basse synthé)

-Jordie Pujol
(batterie)

TRACKLIST

1) From Gold To Stones
2) Ka Ora
3) Innocent Innocent
4) We’ll All Die (But You’ll Die First)
5) Touch Again
6) Burn, And Light The Way
7) Question Mark
8) All The Lights On

DISCOGRAPHIE


My Own Private Alaska - All The Lights On
(2024) - postcore inclassable pianocore - Label : Autoproduction



J’avais fait mon deuil de My Own Private Alaska et pourtant une improbable reformation suivie de la sortie d’un EP réussi, Let This Rope Cross All The Lands, avait vu le jour. Tous les espoirs étaient permis et les voilà réalisés trois ans plus tard avec un nouvel album intitulé All The Lights On. Huit nouveaux morceaux pour un groupe toujours aussi atypique.

Construit sur un chant hardcore et du piano, My Own Private Alaska est unique. Avec une proposition musicale aussi radicale, ils sont aussi immédiatement reconnaissables. D’autant plus que le chanteur Matthieu Miegeville a un timbre et une technique qui ne courent pas les rues. Quant au jeu de Tristant Mocquet au piano, il possède son identité propre et contribue beaucoup aux ambiances glacées des Français. L’ajout d’une basse synthé est la vraie nouveauté dans le son de cette version 2.0. Assez discrète sur l’EP précédent, on sent qu’elle prend davantage sa place, tant dans le mix que dans les compositions. En cela, si le son du groupe s'avère toujours très cru, froid, brut, il s’est enrichi dans son spectre et peut parfois tirer jusqu’à des éléments électroniques ("Question Mark", "Burn And Light The Way"), ce qui était impensable auparavant. Pour finir sur les instruments, le nouveau batteur semble lui aussi avoir fait son trou et se fait remarquer à plusieurs reprises ("We’ll All Die (But You’ll Die First)", "Question Mark").
Outre le son d’ensemble, cette nouvelle galette apporte-t-elle quelque chose de nouveau à la musique du groupe ? On serait presque surpris de répondre oui. Avec un line-up aussi resserré, le risque de redite est élevé. On reconnait bien le groupe, mais de nouvelles propositions le font évoluer. On pense à "We’ll All Die (But You’ll Die First)" et à son démarrage à la batterie, suivi par un chant scandé et monte vers un final très réussi. Certains morceaux s’allongent et se déploient davantage que par le passé. Le jeu au piano a aussi évolué, parfois plus en retrait, d’autres fois plus flamboyant. Il manque peut-être une ou deux chansons vraiment percutantes et accrocheuses à la première écoute, aux mélodies imparables (je pense à "Speak To Me" sur le précédent EP, ou "Red" sur The Red Sessions). Ainsi, All The Lights On demande plusieurs écoutes pour tracer son chemin, pour que l’auditeur apprécie pleinement les morceaux dont les ambiances uniques restent un plaisir et raviront les fans de la formation.


C’est un retour réussi pour My Own Private Alaska. Toujours unique, avec ses atmosphères glacées, le groupe a suffisamment évolué pour ne pas être dans une simple redite de ses exploits passés. Le plus gros souci de cet album réside peut-être dans sa date de sortie. Tant d’années plus tard, est-ce que les gens qui ont apprécié Amen seront toujours là pour les écouter ? En tout cas, moi, je suis là.



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