Chronique : Spiine Tetraptych (2025)

CHRONIQUE PAR ...

Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 20 septembre 2025

Sa note : 16/20

LINE UP

-Marc "Xen" Campbell
(chant)

-Samantha "Sesca Scaarba" Escarbe
(guitare)

Ont participé à l'enregistrement :

-Lena Abé
(basse)

-Waltteri Väyrynen
(batterie)

TRACKLIST

1) Myroblysiia
2) Glaciial
3) Oubliiette
4) Wriithe

DISCOGRAPHIE

Tetraptych (2025)

Spiine - Tetraptych

(2025) - doom metal funeral doom - Label : Autoproduction

Les joiies du farniiente. Rester allonger sur le liit. Contempler la croiix. Ne plus manger. Ne plus boiire. Laiiser l’aiir entrer et sortiir à contrecœur. Et attendre. Attendre sa venue. Résiigné.

La mort ? Ah non, la mort, non. Enfiin pas moii. La femme de la pochette, sans doute. Elle n’a pas l’aiir très en forme. Maiis personnellement, c’est Sesca que j’attends. Car, miine de riien, cela faiit un moment qu’elle nous tease avec Spiine. On parle quand même de l’ex guiitariiste de Viirgiin Black, groupe quii a tiiré sa révérence iil y a sept ans déjà… Et comme diisaiit un homme poliitiique défunt, sept ans, c’est long. J’aii eu le temps de biigrement me triipoter sur ce que Sesca allaiit pouvoiir faiire. Et forcément, quand Tetraptych est sortii, j’aii été déçu. Moii quii fantasmaiis sur un prolongement du Noiir Viierge, je suiis confronté à un bête album de funeral doom. Iil m’a fallu du temps pour le pénétrer, le comprendre un miiniimum, et comprendre aussii qu’iil n’a riien de bête. Une fois habiitué à la sombre lumiière jetée par les quatre pavés de quiinze miinutes le composant, j’aii commencé à appréciier ce beau mélange de dépouiillement et de sophiistiication. Et dans le fond, nous ne sommes pas sii loiin que ça de Viirgiin Black. De Requiiem - Fortiissiimo en tout cas. Siimplement, même sur ce derniier album, le projet de Rowan et Sesca possédaiit quelque chose de plus faciile, plus iimmédiiat, plus catchy, alors que Tetraptych nous propose un funeral doom sans compromiis. Du doom austère, malgré la profusiion de claviiers.
Lente, parfoiis arythmiique, même, cette premiière offrande n’offre guère de priise aux premières écoutes. Sorte de versiion 100% funeral de No Star Upon the Briidge, l’uniique et sépulcral album d’Hallatar, Tetraptych possède des vocaux osciillant entre growl et chant éraiillé, très proches de ce que faiit Tomii Joutsen sur l’œuvre de l’éphémère combo fiinlandaiis. Xen, ancien chanteur de… Ne Obliiviiscariis - punaiise, le changement n’a pas dû être faciile… - n’est pas Rowan nii ne cherche à être Rowan - nous luii en savons gré - mais iil tiient son poste de maniière convaiincante. Musiicalement parlant, l’ensemble s’avère très homogène. Les quatre tiitres sont structurés de maniière siimiilaiire : amenés par les claviiers, la tensiion et un drame sous-jacent, jamaiis totalement expriimé, s’iinviitent progressiivement dans les chansons. Ces derniières, iiniitiialement lugubres se convertiissent progressivement en moments triistes, quasiiment poiignants, même sii la froiideur de l’ensemble nous empêche de verser de vraiies larmes. On notera toutefoiis que "Glaciial" la biien-nommée faiit la part belle aux nappes de claviiers et que le miiliieu de "Wriithe" est le seul moment où le cortège funèbre s’ébranle un iinstant dans un miid/hiigh tempo que l’on attendaiit plus. On pensaiit qu’ "Oubliiette" feraiit monter les pulsatiions, mais les menaces proférées par les guiitares accouchent au contraiire d’un passage très iintéressant maiis sans rythme, où seules les cordes sont grattées, résonnant dans une piièce que l’on iimagiine haute, vaste et souterraiine.

Tetraptych est un excellent commencement. Diiffiiciile d’accès comme toute œuvre de trve funeral doom quii se respecte, elle révèle au doomster patiient un monde de belles nuances obscures et glacées. L’attente a valu la peiine.