CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Christian Älvestam
(chant)
-Jonas Kjellgren
(guitare)
-Per Nilsson
(guitare)
-Kenneth Seil
(basse)
-Henrik Ohlsson
(batterie)
TRACKLIST
1)Morphogenesis
2)Timewave Zero
3)Quantumleaper
4)Artificial Sun Projection
5)The Missing Coordinates
6)Ghost Prototype I (Measurement of Thought)
7)Fear Catalyst
8)Trapezoid
9)Prism and Gate
10)Holographic Universe
11)The Three-Dimensional Shadow
12)Ghost Prototype II (Deus Ex Machina)
DISCOGRAPHIE
La scène dite « de Göteborg » a été très fertile au cours des années 90, et a révélé pas mal de grands noms qui ont fait référence et ne sont plus à présenter. Mais certains rejetons, plus récents, moins reconnus, proposent aussi une musique de qualité, en essayant d’y apporter un minimum de personnalité. Scar Symmetry est de ceux-là : leur origine géographique, à l’écoute, ne fait aucun doute, mais certains traits de caractère relevés sur les deux précédents albums continuent à être particulièrement cultivés.
La traditionnelle dualité chant death / chant clair est ici poussée à son paroxysme à travers une alternance de growl caverneux et de chant pop cristallin, utilisée dans tous les titres. Musicalement, il n’y a que peu d’héritages de la scène extrême : l’ensemble fait davantage penser à un crossover heavy traditionnel / néo-metal, sans blast-beats, mais aux rythmiques assez variées, du low-tempo au speed. L’utilisation systématique des claviers, enfin, en accompagnement mais aussi en lead, rapproche le groupe de ses voisins finlandais Children Of Bodom. Le tout enveloppé d’un concept sci-fi. Autant de caractéristiques mises en avant par Scar Symmetry pour éviter les sempiternelles comparaisons avec Soilwork ou In Flames.
Ils n’y couperont pas pour autant, car si la musique est de qualité, l’effet de surprise de Holographic Universe tend vers zéro. On connaît ce style, il a été parcouru dans les grandes largeurs depuis plus de quinze ans. "Timewave Zero" ou "Fear Catalyst" rappelleront ainsi furieusement les groupes sus-cités, avec leurs breaks à la guitare claire ou acoustique, leurs refrains ultra-catchy, leurs couplets hurlés. On notera le chant absolument clair de Christian Älvestam, sans l’ombre d’un grain, légèrement déroutant au début, mais finalement très à propos. Le bougre se risque même à quelques envolées en voix de tête, comme entre deux grognements et riffs monstrueux sur le pont de "Quantumleaper", ou "The Missing Coordinates".
D’un autre côté, le Scar Symmetry méchant ne plaisante pas. On se croirait, sur le premier mouvement de "Prism and Gate", sur le point d’être violés, désossés, re-violés, énucléés, décapités, re-re-violés, brûlés vifs puis honorés facialement, bref, comme sur un disque de Cannibal Corpse. Une rythmique très martiale sur "The Three-Dimensional Shadow", plus loin, nous fera entrer dans une marche militaire rammsteinienne. Et, comme pour équilibrer, le groupe aime à nous servir derrière un refrain digne de GOLD : "Morphogenesis", "Artificial Sun Projection" ; voire une ballade trompe l’œil comme "Ghost Prototype II". C'est racoleur mais c'est le style qui veut ça. Effet réussi.
Relevons également le talent de la paire de gratteux, peu avare en soli de toute beauté. Le death mélodique de Scar Symmetry n’a décidément rien à envier à celui de ses pairs. Il a simplement eu la mauvaise idée d’arriver a posteriori. Cela n’empêchera pas d’apprécier ce Holographic Universe pour ce qu’il est : un bon album.