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CHRONIQUE PAR ...

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Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Rick Dahlen
(chant+guitare)

-Nathan Weaver
(chant+guitare)

-Aaron Weaver
(batterie)

TRACKLIST

1)Dea Artio
2)Behold the Vastness and Sorrow
3)Cleansing
4)I Will Lay Down My Bones Among the Rocks and Roots

DISCOGRAPHIE


(2007) - black metal atmospherique - Label : Southern Lord Records



L'état de Washington aux Etats-Unis est sûrement celui qui se rapproche le plus de la Scandinavie. Climat humide et froid, forêts sombres et impénétrables de pins s'étendant sur des centaines de kilomètres carrés, montagnes majestueuses. Des paysages superbes parcourent cet état et il semble naturel qu’un jour, un groupe de black-metal originaire de la région les utilise comme source d’inspiration. Ce que fit Wolves In The Throne Room dès sa formation en 2004.

Ce groupe mystérieux se démarque de la tribu black-metal habituelle grâce à son discours engagé sur l'écologie, le féminisme et l’occultisme. Vivant en semi-autarcie dans le paysage rural forestier des Cascades, le groupe prône l'humilité devant les forces de la nature et l’utilisation du black metal comme un rituel méditatif pour se nettoyer de toutes influences morales, politiques et religieuses pour être un homme libre de ses propres choix. Sans être vraiment un groupe politique (de leur propre aveu), Wolves In The Throne Room est philosophiquement proche de certains groupuscules comme le Earth Liberation Front (un groupe radical, qui pratique ce que l’on nomme l’eco-terrorisme) et certaines philosophies prônant le génocide et la mise en place d’un état eco-fasciste comme seul moyen de résoudre les problèmes d'écologie. Il est bien entendu possible d’apprécier la musique du groupe sans adhérer un seul instant à ces idées radicales.

Le groupe reprend la musique plus ou moins là où Ulver l’avait laissée après ses trois premiers albums, en y ajoutant une touche de Burzum circa Hvis Lyset Tar Oss. Le but principal de Wolves In The Throne Room est de créer une atmosphère, et jamais de faire une démonstration de vélocité ou de technique. La première piste, "Dea Artio", est une introduction dont le but est de vous faire oublier le monde extérieur pour vous plonger dans les forêts sombres et humides de l'état de Washington. Avec des bruits de nature (pluie, oiseaux et vent) en ouverture, la chanson devient progressivement un monument de drone, avec ce buzz grave incessant qui durera tout le long des 45 minutes du disque, créant ainsi une aura onirique. La production, sous la houlette de Randall Dunn (producteur de SunnO))), Earth et Secret Chiefs 3), est minimale et organique, renforçant autant l’aspect cru typique du black metal que l’ambiance naturelle, quasi mystique.

"Behold the Vastness and Sorrow" est un monument de rage, violent et haineux, dans lequel le groupe étire ses riffs en tremolo en longueur sur fond de blast beats et de vocaux hurlés. La progression des accords, répétés et répétés avec de plus en plus d'intensité, est l’une des clefs utilisée par le groupe pour créer une atmosphère majestueuse et dense, qui est la clef de voûte de l’album. Si par malheur vous n’accrochez pas et restez dans le monde bien réel de votre chambre ou salon, ce disque ne présentera que peu d'intérêt pour vous. Le disque change de rythme régulièrement, et après la violence de "Behold the Vastness and Sorrow" vient le calme de "Cleansing", qui débute sur un fond de drone et de chant féminin éthéré, magnifique et empreint d'émotions. Sauf que "Cleansing" est un titre trompeur, et suit une progression en cloche qui fera passer le titre de l’ambient le plus paisible à la tempête. Le dernier titre, un monument, avec des riffs poignants ou rageurs, suit aussi une structure en crescendo, avec changements d’ambiances et de rythmes. Un titre hypnotique, dont ne manque ni la rage, le désespoir, la tristesse et surtout la beauté propre à ce disque, qui se termine comme le disque avait commencé: sur la contemplation de la nature.


Wolves In The Throne Room signe un tour de force, un disque insécable: l’enchaînement des quatre pistes coule de source, un voyage complet dont on ne peut s'échapper durant le cours de l’album. Les techniques minimalistes sont aussi un exploit, il est impressionnant de créer un disque si atmosphérique sans utiliser le clavier, sauf durant quelques rares moments. Et le disque remplit parfaitement son contrat, voire même dépasse ses engagements tant il est transcendant. Une définition de la beauté faite musique.


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