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CHRONIQUE PAR ...

60
Dizayeure
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 14.5/20

LINE UP

-Ari Nieminen
(chant)

-Mikko Kolari
(guitare)

-Saku Manninen
(guitare)

-Matti Reinola
(basse+claviers)

-Janne Jukarainen
(batterie)

TRACKLIST

1)Sleep of Ages
2)As the Circle Fades
3)Ethereal Passing
4)Shards of Life
5)Paper Doves
6)Stillborn
7)The Mourners Plain
8)Fall Into Tehom

DISCOGRAPHIE


Hanging Garden - Inherit The Eden
(2007) - doom metal atmosphérique - Label : Spikefarm



Inherit the Eden est un de ces albums que l’on ressent plus qu’on ne l’écoute. Un de ces albums qui ne s’apprécient vraiment qu’à la nuit tombée, dans l’obscurité, couché sur son lit avec, si possible, le bruit du vent et de la pluie en fond sonore. Il faut savoir vider sa tête pour l’écouter, ne penser à rien, laisser couler au fond de soi l’atmosphère qui se dégage de la musique. C’est seulement alors que cet album de doom atmosphérique vous entraînera dans son voyage entre terre et ciel, entre rythmes lourds et passages aériens.

Hanging Garden s’est formé en 2004 et compte dans ses rangs trois des membres du groupe de rock dépressif ShamRain. Pourtant, les seuls points communs entre ce premier album sorti en 2007 et ShamRain sont une atmosphère générale résolument mélancolique et un rythme lent, mais la comparaison s’arrête là : pas de rock et pas de voix claire sur Inherit the Eden, mais du growl écorché sur un rythme lourd, avec riffs et double pédale s’il vous plaît, et un soupçon de claviers venant poser une ambiance aussi glacée que les plaines de Finlande (pays d’origine du groupe). Et pour peaufiner le tout, une excellente production nous offrant de très beaux arrangements, que ce soit au violon ou au piano, et ceci dès le début de l’album qui s’ouvre par des arpèges de guitare acoustique soutenus par un violoncelle.

Les morceaux (à part les titres instrumentaux "Ethereal Passing" et "Stillborn") sont longs, d’une durée moyenne de 8 minutes, et assez complexes. Les breaks mélodiques et aériens viennent casser le rythme lourd et le chant dur tandis que les nappes d’instruments se superposent petit à petit, comme par exemple sur "Shards of Life" où l’on peut entendre à la fois plusieurs couches de claviers, un piano, des accords de guitare acoustique et même une toute petite flûte (écoutez à  2:40). On relèvera également la présence de quelques solos de guitare électrique bien inspirés sur des titres tels que "Shards of Life" ou "Paper Doves ". Les deux titres instrumentaux sont quant à eux réellement excellents : dans la lignée d’un The Mantle d’Agalloch, très atmosphériques et mélodiques, ils marquent les deux meilleurs moments de l’album.

Il faut pourtant relever deux ombres au tableau, qui viennent hélas un peu gâcher la partie. Le premier se situe au niveau de la voix. Certes Ari Nieminen nous livre ici un growl puissant et bien maîtrisé, mais plutôt répétitif, sans réelle variation, que ce soit au niveau du rythme ou de l’émotion. On a l’impression d’entendre souvent la même chose, et sur des titres de 8 minutes, cela peut devenir un peu lassant. Le second défaut de l’album est que, à part les deux titres instrumentaux, il n’y a pas vraiment de chansons qui sortent du lot. Les chansons sont bonnes, mais aucune ne se démarque et ne laisse de souvenirs impérissables. Les temps forts de l’album se situent en réalité au sein mêmes des titres, sur des passages de quelques dizaines de secondes, et il faudra parfois attendre plusieurs minutes avant d’atteindre le climax de la chanson.


Au final, c'est un bon album. Pour être excellent, il lui aurait fallu un ou plusieurs titres marquants et une voix un peu plus variée. On en retient surtout des moments, des passages, des mélodies prises au gré des chansons, au détour d’un break. C’est un album qui s’apprécie au fur et à mesure des écoutes. Il faut lui laisser le temps et faire abstraction de ses défauts pour pouvoir profiter pleinement du voyage dans lequel il nous invite à glisser.


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