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CHRONIQUE PAR ...

9
Adam Weishaupt
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15.5/20

LINE UP

-Glenn Danzig
(chant)

-Doyle
(guitare)

-Jerry Only
(basse)

-ROBO
(batterie)

-Arthur Googy
(batterie sur "Die, Die My Darling")

TRACKLIST

1)Earth A.D.
2)Queen Wasp
3)Devilock
4)Death Comes Ripping
5)Green Hell
6)Mommy, Can I Go Out and Kill Tonight?
7)Wolf's Blood
8)Demonomania
9)Bloodfeast
10)Hellhound
11)Die, Die My Darling
12)We Bite

DISCOGRAPHIE

Walk Among Us (1982)
Earth A.D. (1983)
Static Age (1997)

Misfits - Earth A.D.
(1983) - hardcore punk Horror Punk - Label : Plan 9 Records



« C'était censé être la rencontre entre Motörhead et les Misfits. "Death Comes Ripping" en est l'exemple parfait, après tout, c'est presque la même chose qu'"Ace of Spades" !», nous dit le souriant Jerry Only en 2003. « Ou pas », bien entendu. Parce que, honnêtement, s'il y a bien un album de cette période capable de faire ressortir, par contraste, le côté mélodique, limite ensoleillé, d'Ace Of Spades, c'est cet affreux Earth A.D. enregistré en six fiévreuses heures à peine dans la nuit suivant une tête d'affiche partagée avec Black Flag.

Cette nuit là, tout le monde est trempé, exténué – le petit Danzig ronfle dans la pièce d'à côté pendant que les autres répètent et enregistrent les derniers morceaux –, chacun est conscient que le groupe bat de l'aile et c'est d'un coup, d'un seul (ou presque), que la limite de plus en plus ténue entre le punk hardcore et le thrash bourgeonnant (Kill'em All sort la même année) est franchie. La seule véritable différence (avantage, diront certains, et pas des moindres), c'est que la NWOBHM, son look, ses sonorités, qui ont joué le rôle que l'on sait dans la formation artistique des chevelus d'en face, n'ont absolument aucune incidence sur les Misfits : pas de riffs bien carrés ni de rythme martial, aucune velléité épique, surtout pas de solos… Rien que de la brutalité vrombissante et un son ouvertement garage (limite crypte, à vrai dire). Finie la parenté avec les Ramones et celle, plus éloignée, avec Elvis et Eddie Cochran, fini le rapprochement Danzig/Morrison (tout va trop vite : on ne comprend même plus les paroles), finis les chœurs légendaires qui rendaient leurs morceaux tellement accrocheurs (seul "We Bite" en conserve quelques restes), fini l'humour… Que reste t-il, alors, à part cette cruauté supersonique plus vraiment amusante ?

Ben pas grand-chose, excepté une ambiance pesante due au fait que Earth A.D. est un dernier album composé en connaissance de cause, du moins en partie; le chant du cygne qui précède le départ fatal d'un chanteur qui avait envie d'aller voir ailleurs et de laisser tomber ce groupe qui, semble t-il, n'aura été rémunéré pour ses prestations live qu'une seule fois en cinq ans, et ce à l'issue de son dernier concert annoncé comme tel; le troisième volet d'une trilogie involontaire où la noirceur habituelle est devenue franchement excessive, pavant la voie à ceux qui ne feront que renchérir dans l'horreur à partir de là. Earth A.D. ne dure qu'une vingtaine de minutes, mais ce n'est peut être pas plus mal. "Bloodfeast" seule, avec son sale riff et ses gémissements finaux, semblerait presque suffisante pour contrer tous les Journey, Foreigner et autres Toto, papes d'un « Yacht Rock » flou, mielleux et scintillant qui avait pourtant déjà gagné sur toute la ligne. En fait, à bien y réfléchir, Earth A.D. est une préfiguration de Reign In Blood. Sérieusement. Sans doute encore trop « rock », au sens le plus large du terme, et clairement trop en avance sur son temps, mais tout est déjà là, à quelques détails près.


On a effleuré Metallica plus haut. Il est important de préciser que sans leurs reprises – qui valent ce qu'elles valent – de "Die, Die My Darling", "Green Hell" (seul morceau à n'avoir rien perdu de son intérêt suite au traitement aux hormones prodigué avec enthousiasme, à défaut d'autre chose, par Hetfield et sa bande) et "Last Caress", la renommée des Misfits ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui. Alors, ouais, à part la brutalité et l'atmosphère crépusculaire qui en découle, pas grand-chose à signaler ici… Si ce n'est que Earth A.D. est avant tout un album de conclusion puissamment définitif.


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