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CHRONIQUE PAR ...

9
Adam Weishaupt
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 19/20

LINE UP

-Glenn Danzig
(chant)

-Franché Coma
(guitare)

-Jerry Only
(basse)

-Mr. Jim
(batterie)

TRACKLIST

1)Static Age
2)TV Casualty
3)Some Kinda Hate
4)Last Caress
5)Return of the Fly
6)Hybrid Moments
7)We Are 138
8)Teenagers from Mars
9)Come Back
10)Angelfuck
11)Hollywood Babylon
12)Attitude
13)Bullet
14)Theme for a Jackal
15)She
16)Spinal Remains
17)In the Doorway

DISCOGRAPHIE

Walk Among Us (1982)
Earth A.D. (1983)
Static Age (1997)

Misfits - Static Age
(1997) - rock punk Horror Punk - Label : Caroline Records



Entre les sessions d’enregistrement et la sortie officielle de Static Age se sont écoulées vingt longues années au cours desquelles Glenn Danzig a eu mille fois le temps de donner son nom à un nouveau groupe, d'y étaler sa nouvelle façon de chanter à mi-chemin entre Jim Morrison et Chewbacca et de se muscler pour apparaître à son avantage dans les clips inoubliables de "Mother" et "She Rides", tandis que Jerry Only gagnait le droit de réutiliser le nom des Misfits pour justifier une série de reformations toutes plus douteuses les unes que les autres.

C'est donc dans un climat d'opéra savonnette, dont les acteurs seraient tous des hommes de quarante ans outrancièrement musclés, que débarque cet album d'un autre temps, premier rejeton d'un groupe qui n'aura jamais été aussi populaire que dans la décennie qui a suivi sa disparition. Alors on pourrait légitimement s'attendre à un brûlot mal maîtrisé, porteur des germes souffreteux d'une recette qui n'atteindra sa vitesse de croisière qu'à partir de Walk Among Us… Mais non. Static Age présente une facette tout aussi unique et inédite des Misfits que ses deux grands frères. Le son, beaucoup moins crasseux, fait la part belle à la basse rocailleuse de Jerry Only qui apporte une épaisseur non négligeable à des riffs misant très souvent sur une sorte de drone hypnotique. Ainsi, les deux premiers morceaux allient cette trame monolithique, sombre et oppressante au chant dérangé de Danzig pour dépeindre une tyrannie cathodique à peine futuriste qui zombifie ses spectateurs : « I wish they'd put Prince Namor on the tube/hold on, I think I have to puke/there's a spot in the corner where I always go/I like to feed the flies that I know » ("TV Casualty").

Après cette plongée suffocante, le riff de "Some Kinda Hate" (préfiguration sinistre de "Girls Just Wanna Have Fun") et son refrain truffé de « wohohohohooo » nous hissent vers les sommets atteints par "Last Caress", tube d'une sauvagerie étincelante dont la fraîcheur et l'audace ont survécu à tous les « hommages » répétitivement prodigués par Metallica aux cours de leurs journées au garage. Dans un genre assez proche, "Hybrid Moments" propose une complémentarité saisissante entre un Danzig au sommet de son croonisme et une basse sur-mixée, tandis que le contraste entre le refrain jubilatoire et le vilain texte de "Teenagers From Mars" (« we land in barren fields/on the Arizona plains/the insemination of little girls/in the middle of wet dreams ») en fait le générique parfait d'une série télé rétro pleine de sexe, de twist, de sous-vêtements volatiles et de violence. En fait, si on met de côté les quatre pistes bonus plutôt anecdotiques qui clôturent le tout, les morceaux qui composent Static Age sont tous extrêmement réussis (même "Come Back", qui dure pourtant cinq minutes), contribuant au sentiment de tenir là un négatif de la quintessence du punk "classique" Américain dans ce qu'il avait de plus évocateur du rock des années 50 et 60.


Contrairement à American Psycho, première tentative de lancement de la reformation qui sort la même année, et malgré ces sessions d'enregistrement qui remontent à 1978, le premier album des Misfits a très bien vieilli : un son gras, chaud, une science de la chanson accrocheuse, un chanteur incroyable, de l'humour noir, de la méchanceté gratuite ("Bullet", mon dieu…), une précocité fascinante, des références à Edgar Allan Poe et Vincent Price… Static Age, ou une certaine idée de la perfection. Légendaire.


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