CHRONIQUE PAR ...
Dizayeure
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
8/20
LINE UP
-Toryn Green
(chant)
-Carl Bell
(guitare)
-Jeff Abercrombie
(basse)
-Tommy Stewart
(batterie)
TRACKLIST
1)Gone
2)I Should Have Told You
3)Forever
4)Wasted Time (G-Mix)
5)Leave the Memories Alone
6)Mess
7)Not This Time
8)Scars in the Making
9)Hangin’ Around
10)Again
11)Halos of the Sun
12)Angels Take a Soul
13)Wasted Time (S-Mix)
DISCOGRAPHIE
Si tu as seize ans, que tu es en pleine crise d’adolescence et que tu portes un sac Eastpak avec écrit Tokio Hotel dessus. Si tu trouves que la meilleure chanson rock du monde c’est "Wake Me Up When September Ends". Si pour toi le rock se limite à Offspring, Sum41 et Good Charlotte, et que tu détestes tes parents car ils trouvent que c'est une musique de sauvage, alors tu risques de "kiffer" cet album. Sinon, fuis-le, fuis aussi loin que tu peux, sous peine de voir ton cerveau se liquéfier et sortir par tes oreilles sous forme de compote de pommes Andros fumante.
Fuel : voilà exactement le genre de groupes pop-rock formatés pour passer à la radio à n’importe quelle heure de la journée et plaire à la masse. Mais alors que certains de ces groupes arrivent à sortir plutôt de bonnes choses (comme Lifehouse par exemple), on ne peut en dire autant de Fuel. Certes, tout n’est pas à jeter sur cet album. On y trouve des passages plaisants : l’arpège qui ouvre le premier titre est par exemple bien sympathique, ou alors la mélodie de l'introduction de "I Should Have Told You" est plutôt prometteuse. Mais ces passages ne représentent hélas qu’une très faible partie de l’album, et ne durent que quelques secondes, en début de morceau, avant que tout ne se gâte. À croire qu’ils le font exprès de massacrer leurs chansons à coup de refrains terriblement niais ("Wasted Time", "Forever", "Not This Time", etc… pour ne citer que ces titres) qui détruisent leur crédibilité.
Toutes les chansons se ressemblent à peu de choses près, et sont construites selon la même structure : couplet, refrain, couplet, refrain, couplet, break, refrain répété jusqu’à la fin. Les couplets sont en général composés d’un arpège ou de quelques accords qui tournent en boucle, joués en acoustique, avec parfois un petit arrangement ridicule derrière (par exemple un violon qui joue deux notes). Puis arrive le refrain, où le groupe décide de libérer toute sa fougue et de laisser parler son côté rebelle : on ajoute alors une guitare électrique jouant deux power chords. Mais pas trop longtemps quand même : ce sont des rockers, certes, mais des rockers émus et à fleur de peau. Donc on arrête les guitares électriques, la batterie et la basse, on ressort la guitare acoustique, et on chante nos petites émotions du moment d’une voix cassée, avec s’il vous plaît des backing vocals qui répètent toutes les choses poétiques que l’on dit pour bien faire passer le message (au passage, les paroles sont pour la plupart dignes d’une poésie écrite par une adolescente gothique de 15 ans).
Les musiciens ne font que le strict minimum : les accords et les parties de guitare sont simplissimes et tournent en boucle. On a l'impression d'avoir entendu ça des centaines de fois. Ne parlons même pas des rares solos, tellement bourrés d’effets qu’on ne distingue pas grand-chose, et ce n’est peut-être pas plus mal ("Hangin’ Around", "Again"). La batterie n’est là que pour marquer le rythme, ni plus ni moins, et la basse est tellement inaudible, sous-mixée, que l’on se demande souvent si elle est bien présente. Mais c’est au niveau du chant que l’on touche le fond du fond et que l’on s’aperçoit du manque total de talent du groupe. La voix a dû tellement être retouchée qu’elle a un côté artificiel, presque métallique, très désagréable. Le pire étant lors des passages calmes en acoustique durant lesquels la voix est mise en avant. La production est au final tellement ratée, que ce soit au niveau du son, de la voix ou des arrangements, que les ingénieurs du son qui ont bossé sur ce disque devaient être des stagiaires vacances embauchés par hasard, ce n’est pas possible autrement…
Angels And Devils est la définition parfaite de ce que l’on pourrait appeler de la soupe populaire. De la soupe très liquide même, incolore et sans goût. Il n’y a rien à retenir de ce disque. Toutes les chansons sont plus que moyennes et se ressemblent toutes, sans laisser aucune trace dans notre mémoire. Et même si quelques rares et courts (très courts) passages dégagent une mélodie agréable, ceux-ci sont immédiatement et irrémédiablement gâchés par un refrain niais. Pour résumer, cet album n’a aucune personnalité, et on a l'impression désagréable d'avoir entendu ces chansons des dizaines de fois, que ce soit à la radio, à la télévision ou dans les séries pour ados. À éviter donc.