CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
11/20
LINE UP
-Sven D’Anna
(chant)
-Dano Boland
(guitare)
-Volker Leson
(basse)
-Snoppi
(batterie)
TRACKLIST
1)Enter the Magic Circle
2)Fire and Blood
3)Call of the Wild
4)Death is my Life
5)On your Knees
6)Metal
7)Uruk-Hai
8)Circle of Steel
9)Warriors of the Night
10)No Way Out
11)The Magic Goes On
12)Don't Say Goodbye
13)Master of the Holy Flame
14)Sons of the North
DISCOGRAPHIE
Dans la série des clichés Wizard fait très fort. Rien que le nom de l'album et du groupe rendront fou le brave fan habitué à trouver des infos sur son groupe via Google: tapez "Wizard" ou "Magic Circle" dans le célèbre moteur de recherche et vous comprendrez. Bon, j'admets, si on tape les deux ça fonctionne. En tout cas Wizard est un groupe qui n'a pas peur des lieux communs... Je pourrais même dire qu'il s'y vautre avec un plaisir non dissimulé. Quand on trouve sur un seul album des compos intitulées "Fire And Blood", "Warriors Of The Night", "Circle Of Steel" ou "Metal", le fait que le groupe revendique son statut de Manowar allemand (oui!) apparaît de manière éclatante.
Rien que l'intro de claviers aux sonorités Final Fantasy pose la donne: soit c'est premier degré et c'est vraiment nul, soit c'est pour rire et c'est vraiment pas mal. Pauvreté mélodique, côté légèrement pompeux, orchestration basique: c'est du cliché par camion-citerne. J'ai dû réécrire cette chronique en partie et baisser la note car j'étais convaincu d'être face à un groupe parodique... C'est vite vu : cet album n'est qu'une enfilade de clichés heavy. Du heavy mélodique au heavy-metal traditionnel en passant par le power/speed, ce sont toutes les déclinaisons de ce qu'on a appelé un temps le "true metal" qu'on retrouve ici. Le son est extrêmement typé, avec l'accent mis sur les guitares shreddisantes et le chant, mais la batterie est un peu faible et plate. Le chanteur passe d'un registre chanté puissant légèrement agressif à des passages en screaming suraigu (pensez Halford, Owens, Adams) qui ne pourraient mieux convenir au métal de son groupe. La voix comme le reste semble donc vouloir coller à tout prix aux clichés inhérents au genre, et ça ne fait que commencer.
Car vous l'aurez compris en lisant les titres de chansons mentionnés dans l'intro : Wizard ce sont des paroles hallucinantes de bêtise, des textes qui feraient passer Joey DeMaio pour un universitaire surdoué. Et c'est là que ça passe très très mal: "il est strictement impossible que des textes aussi cons ne soient pas fait pour" avais-je écrit dans la première version de cette chro... Et malheureusement c'est le cas. Wizard assume son propos, et les différentes bio du groupe ne révèlent aucune pointe d'humour dans leur démarche, ils y croient. Et ça, ça change tout. Je vous soumets quelques extraits afin que vous vous fassiez une opinion:
«Riding on the road to nowhere, guided by the stars… Drinking, rocking, fucking chicks, kick some bloody asses…»
«Hear the call of the wild, it makes you smile»
«Run for your life : are you ready to die for the kingdom of shadows ?»
Vous comprenez le problème ? Ca aurait fait une excellente parodie, mais pris au premier degré c'est affligeant. C'est plus débile que Judas Priest, Hamerfall et Metalium réunis. Cet album aurait pu être assez réjouissant. Car les compos, toutes clichesques qu'elles sont, sont variées, énergiques et catchy. Bien sûr il ne s'agit que d'un enchaînement de riffs Manowar/Maiden voire Helloween pour les passages rapides, mais ils font mouche. Chaque chanson est dotée de ce côté bébête et basique qui rend Wizard sûrement mortel en live, car tous les refrains sont des hymnes et chaque couplet se grave dans votre crâne pour toujours. Les tempos passent du presque doom au bien speed, et on compte même un touche de goth via les claviers de temps en temps. Le chanteur joue des différents aspects de sa voix pour sonner comme Tim Aymar (Control Denied) puis Bruce Dickinson, puis Fabio Lione... Attention, il n'atteint jamais le charisme vocal d'un de ces monstres, mais il est indéniablement un vrai chanteur de heavy au timbre puissant et à la technique poussée. Absence totale d'identité mise à part...
Wizard ne restera sûrement pas dans les mémoires. Cet album présente une fraîcheur et une absence totale de prise de tête qui m'ont bien plu au début, quand je croyais à un joke-band. Les chœurs guerriers tribaux de l'überhymne "Uruk-Hai" m'ont fait pouffer, et dans le genre true-metal viril c'est pas mal, ça pourrait servir d'introduction pour quelqu'un n'y connaissant rien. Malgré une musique plus variée que celle de Manowar Wizard arrive après, et tout ça fleure bon la copie au niveau de la démarche artistique. Parler sans cesse de guerre, de Tolkien, de cuir, d'acier, de heavy-metal et de bravoure chevaleresque c'est un peu limité, on a déjà plusieurs groupes sur ce créneau... Wizard prouve que la frontière entre un groupe qui fait rire et un groupe dont on rit est ténue, car leur album est un vrai nanar: une parodie involontaire. Ouch. Et bien sûr hail to true metal, kill the false ones, et death to whimps and posers !