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CHRONIQUE PAR ...

2
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 14.5/20

LINE UP

-Trevor Phipps
(chant)

-Buz McGrath
(guitare)

-Ken Susi
(guitare)

-John Maggard
(basse)

-Mike Justian
(batterie)

TRACKLIST

1)This Glorious Nightmare
2)Giles
3)March of the Mutes
4)Sanctity of Brothers
5)The Devil Has Risen
6)This Time Was Mine
7)Unstoppable
8)So It Goes
9)Impostors Kingdom
10)Bled Dry
11)Big Bear and the Hour of Chaos

DISCOGRAPHIE


Unearth - III : In The Eyes Of Fire



Nous sommes en 2006, et Unearth sort d'un sacré bordel. Le line-up de The Stings Of Conscience a été bien chamboulé, entre les départs définitifs (Mike Rudberg) et temporaires (Buz McGrath). Qu'à cela ne tienne : dans le métal, les coups durs sont parfois salvateurs. Car si on survit on a la haine, et la haine ça peut donner de grandes choses... Donc on se remet en selle, on engage Terry Date pour garantir un son de massue à clous, et on se lance. Et il faut croire que c'était la bonne approche, vu que cet album marque sans doute aucun le début de l'ascension franche du groupe.

On avait déjà croisé Unearth à la Ozzfest ou sur la route en compagnie de Killswitch Engage voire Slipknot : tout ça annonçait du gros. Le but d'In The Eyes Of Fire était de confirmer tout ça, et le groupe a fait ce qu'il faut en ce sens : il a envoyé du lourd. Quand on pratique un metalcore qui ne crache pas du tout sur les références européennes, la solution a un nom : thrash metal. Après un Stings Of Conscience qui alliait surtout un groove très US à des envolées de guitare NWOBHM, cet album est franchement placé sous le signe des gros riffs old-school qui ramonent. Et pour qu'on comprenne bien le principe le groupe démarre sec : "The Glorious Nightmare" comme "Giles" partent comme un coup de fouet, un pied au plancher et l'autre sur le retour. Trevor Phipps conserve parfois un reste de feeling hardcore dans le phrasé, mais son grain de voix beaucoup plus violent qu'auparavant comme ses attaques évoquent invariablement la Bay Area. Autre signe de cette influence évidente : l'enchaînement incessant de nouveaux plans qui forme chaque chanson. Breaks, variations sur les riffs, arrêts brutaux start-stop... Unearth laisse durer chaque plan juste assez pour qu'on l'imprime, puis en balance un autre qui fait un peu plus mal. Comme les bons groupes de thrash.

Le hardcore-jumpy a donc été mis au second plan, et In The Eyes Of Fire complète ses influences thrash et heavy avec leur pendant logique : le melodeath scandinave. "March of the Mutes" est presque un cas d'école : intro à deux guitares presque allemande, riff ramonage / twin-lead à la Göteborg, riff de thrashcore old-school, breaks mélodiques subits... l'origine US du groupe est vraiment très peu perceptible (le chant, et encore ?) et comme l'énergie et la puissance sont énormes on ne s'en plaint pas. Les compos du groupe semblent presque frénétiques dans le désir affiché de chacune d'être plus destructrice que celle d'avant, et dans cette surenchère le groupe compte principalement sur des moments marquants pour différencier les chansons : l'intro de "This Time Was Mine" (version survoltée du "Wasted Years" de Maiden), la mélodie imbriquée dans le riff ouvrant "Bled Dry"... On remarque aussi les rares titres ne collant pas le speedomètre au plafond, comme "Unstoppable" qui représente seul l'héritage du metalcore syncopé pratiqué auparavant par le groupe. Autre rescapé : le titre final "Big Bear and the Hour of Chaos" qui vient pour sa part incarner le calme et la mélodie.

Sauf que parfois le groupe ne réussit pas à trouver un gimmick suffisamment accrocheur, et dans ces moments-là In The Eyes Of Fire ressemble à un mur de plans sans réelle cohésion. "Impostors Kingdom" réjouit dans ses premières secondes - blast-beat, miam ! - mais représente la face faible de l'album : l'agression y est toujours, mais il n'en émerge rien qui définisse franchement Unearth. Tel est le risque énorme quand on va piocher un peu partout : se diluer, se perdre dans un simple rôle de colleur de riffs doué. La progression vocale de Phipps vers le métal fait son petit effet (en particulier quand il pousse vers l'extrême) mais Unearth perd avec le chant core une composante importante de son identité. Alors bien évidemment cet album comporte des moments de métal méchant qui rendent admiratifs tant la maîtrise est grande : les transitions entre heavy-thrash mélodique et metalcore purement rythmique de "The Devil Has Risen" comme le mariage entre happy-metal DragonForcien et melodeath de "So It Goes" n'auraient pas pu être composés par n'importe qui. Mais on reste dans la juxtaposition de haute volée, et aussi plaisant que soit cet exercice de style il reste limité par essence.


In The Eyes Of Fire est un album de thrash moderne extrêmement bien ficelé, qui pousse loin le principe de la baffe continuelle à coup de melting-pot métal. Unearth confirmera ces bonnes impressions en se révélant de plus être un groupe de scène monumental, ce qui aide toujours... à défaut de s'être forgé un son à soi.


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