CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13.5/20
LINE UP
-Trevor Phipps
(chant)
-Buz McGrath
(guitare)
-Ken Susi
(guitare)
-John Maggard
(basse)
-Derek Kerswill
(batterie)
TRACKLIST
1)My Will Be Done
2)Hail the Shrine
3)Crow Killer
4)Grave of Opportunity
5)We Are Not Anonymous
6)The March
7)Cutman
8)The Chosen
9)Letting Go
10)Truth or Consequence
11)Our Callous Skin
DISCOGRAPHIE
Et c'est reparti. Unearth a tourné avec Slayer, Unearth a tourné avec Dimmu Borgir, Unearth a explosé des fosses un peu partout autour de la Terre (ceux qui les ont vus au Wacken 2008 s'en souviennent encore). Unearth en veut. Alors ils reviennent avec une vengeance... Mike Justian a laissé sa place derrière la batterie à Derek Kerswill, Terry Date a laissé sa place aux manettes à Adam Dutkiewitcz de Killswitch Engage, mais le reste n'a pas bougé. Et à ce stade il ne s'agit plus d'éveiller l'intérêt cette fois-ci, il faut le confirmer...
Première impression : n'est pas Terry Date qui veut. Le son de The March est plus ample que celui de l'album d'avant mais aussi beaucoup moins cru et puissant et il bourdonne quelque peu. Ça reste plus que correct néanmoins. Deuxième impression : le groupe a retrouvé le hardcore spirit, Trevor Phipps en tête. Alors que le chanteur avait passé son temps à côtoyer le thrash/death sur In The Eyes Of Fire il module d'un seul coup beaucoup plus. "My Will Be Done" le voit renouer avec ses cris syncopés old-school, et le groove en général est revenu. Puis le solo débarque et on hausse le sourcil : non seulement la lead de guitare est géniale de feeling, mais la rythmique embrasse soudain un esprit rock 'n roll inattendu et très rafraîchissant. On avait pris l'habitude de ne pas être surpris par Unearth, et le groupe prouve avec "The Chosen" que le côté rockabilly n'est pas là pour rien : on lorgnerait presque sur Motörhead par moments, mais avec du heavy mélodique d'un côté et du gros core de l'autre. Le happy-metal qui avez pointé son nez sur "So It Goes" se voit ici totalement assumé : les envolées mélodiques pourraient convenir sur du Helloween sans souci. Et ce n'est pas tout : au rayon des nouveautés on compte les plans pop mielleux ("Letting Go") et le melodeath deuxième génération, celui du In Flames post-Reroute ("We Are Not Anonymous").
Unearth a fait des efforts louables pour composer des titres identifiables : on trouve moins de plans par titre, les refrains font une apparition remarquable ... et surtout le groupe ne ressent plus le besoin de prouver en permanence qu'il en a une paire plus grosse que celle du voisin. The March est ainsi beaucoup moins agressif que son prédécesseur, et si le thrash n'a pas totalement disparu de l'équation l'approche de la speederie permanente n'est qu'un lointain souvenir. Du coup le disque est plus varié, assez accessible et on s'amuse assez à voir Unearth balancer sans aucune honte des harmonies à la Edguy ("Truth or Consequence")... mais à ce stade, malgré un contentement général assez net, un léger sentiment de gêne commence quand même à s'installer. C'est bien beau tous ces nouveaux éléments qui viennent enrichir le melting-pot, ces soli de guitare omniprésents, épiques, mélodiques, cheveux au vent... mais le principal reproche à faire à Unearth a toujours été cette tendance au melting-pot, justement. Approche menée avec maestria, mais qui faisait l'économie d'acquérir une réelle personnalité au passage. Et là ça ne s'est pas arrangé : les mélodies heavy et le groove rock n'aident pas plus Unearth à avoir une identité que les tempos suboostés du précédent album. Pire : In The Eyes Of Fire tirait sa force de son jusqu'au boutisme...mais The March n'a pas ça et une fois passée la surprise initiale le tout retombe.
Unearth continue de se chercher, et trouve des choses intéressantes en chemin... mais toujours pas de son propre. La part de violence qui a disparu n'a pas été compensée par suffisamment d'inventivité pour que l'esprit de l'auditeur soit happé par la musique, et il ne reste aux membres que leur talent (certain) de bons faiseurs. Certains diront que c'est déjà pas mal, d'autres trouveront ça dommage.