CHRONIQUE PAR ...
Beren
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
17/20
LINE UP
-Rachel Goswell
(guitare+chant)
-Neil Halstead
(guitare+chant)
-Nick Chaplin
(basse)
-Ian McCutcheon
(batterie)
-Christian Saville
(guitare)
TRACKLIST
1)Alison
2)Machine Gun
3)40 Days
4)Sing
5)Here She Comes
6)Souvlaki Space Station
7)When The Sun Hits
8)Altogether
9)Melon Yellow
10)Dagger
DISCOGRAPHIE
Si je vous dis shoegaze, si je vous dis "When The Sun Hits", si je vous dis Neil Halstead, vous ne me répondrez certainement pas Slowdive. Mais ce n'est pas grave, c'est le but de cette chronique que de vous faire découvrir ce groupe méconnu, mais culte, qui a officié pendant les années 90, et splitté après un dernier souffle (Pygmalion), véritable suicide commercial qui a précipité la mort du groupe. Souvlaki est certainement le meilleur représentant d'une musique vraiment pas facile d'accès au premier abord. Ne reniant pas sur le côté étheré de leur musique, Souvlaki est un disque de pop/rock très atmosphérique, chargé en émotion et qui se distingue par une quasi-absence de leads.
Ici, le rythme est lancinant, la distortion des guitares est poussée à son maximum, sans le côté agressif du style shoegaze (My Bloody Valentine) dont il partage certains aspects (le fuzz des guitares, très prononcé) et les riffs se diluent à l'extrême dans un maëlstrom de sonorités qui appartiennent, cependant, plus à la scène ambient à la Sigùr Ros qu'au milieu rock. Certainement le morceau le plus représentatif de l'album, "When The Sun Hits", en plus d'être un morceau fantastique d'un point de vue technique (les effets studio, à leur apogée ici), est sans nul doute l'hymne intemporel du groupe. Le riff principal est phénoménal, teinté d'une mélancolie inespérée et porté aux nues par la voix surprenante de Neil Halstead, entre neutralité affligeante et timbre désespéré.
Les morceaux musicalement plus dilués encore s'enchaînent ("Sing" - à laquelle participe Brian Eno, son ambiance minimaliste et la voix élégiaque de Rachel Goswell, "Souvlaki Space Station", histoire sans paroles ou l'apogée de l'expérimentation pop, "Melon Yellow", "Country Rain", final au feeling hypnotisant), donnant une impression de vide sidéral et une dimension onirique à une musique qui s'est désormais affranchie de tout repère en rapport au balbutiant Just For A Day.
Remasterisé et réédité il y a peu, cet album donne autant dans le minimalisme contenu à l'extrême (lenteur des compositions, énergie palpable mais tellement lointaine) que dans les envolées fugaces, telles que celles qui figurent sur le mémorable "When The Sun Hits", et les arpèges classieux ("Dagger", à l'acoustique sublime). Il ne faut bien sûr pas s'attendre à aimer ce disque dès la première écoute, il faut même s'attendre à ne pas l'aimer du tout. Mais si vous êtes un tant soit peu curieux et amateur d'ambiances très feutrées (Sigùr Ros, Cocteau Twins), ce disque vous fera sans nul doute décoller à des hauteurs insoupçonnées. Sinon, fuyez en courant: Souvlaki est au choix, ennuyeux à mourir ou vecteur d'émotions intenses, selon l'état d'esprit dans lequel vous serez. Un disque d'ambiances, beau, tout simplement.