CHRONIQUE PAR ...
Dexxie
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Remington
(chant)
-Envy
(guitare)
-Timothy Carrinton Ann Pope
(claviers)
-Dorothy
(basse)
-Dave Haley
(batterie)
TRACKLIST
1)On
2)Junky
3)Vermin
4)Entropy
5)Slave
6)Whore
7)Spine
8)Skin
9)Dirt
10)Atrophy
11)Cancer
12)Rape
DISCOGRAPHIE
The Amenta est un groupe australien formé en l'an 2000, et ayant sorti un premier EP deux ans plus tard. C'est en 2004 que la bande sort sont premier album, Occasus, et il faudra attendre cette année 2008 pour entendre leur second essai, intitulé N0n, qui est présentement chroniqué. Il s'agit d'un metal extrême avec effets électro omniprésents. L'auditeur est donc, en fonction, bien sûr, de ses goûts mais surtout de l'habileté avec laquelle le mélange est exécuté, en droit de s'attendre au pire comme au meilleur.
On commence sur une intro ambiante de 40 secondes nous plongeant d'emblée dans une atmosphère bien malsaine, puis on passe au premier morceau à proprement parler : "Junky". Notez que tous les titres de l'album sont composés d'un seul et unique mot. Cette manière de nommer les chansons permet au groupe de ne donner qu'un point de départ à l'interprétation de l'auditeur par rapport à la nomenclature. Mais la direction ne sera pas difficile à trouver, et autant vous le dire tout de suite : ces Australiens-là ne cherchent visiblement pas à nous mettre en valeur, nous autres les humains. C'est le côté sombre de l'humanité qui est ici pointé du doigt. Citons quelques titres de chansons : "Whore", "Vermin", "Cancer", "Rape", ou encore "Slave", d'où nous tirons la ligne suivante : « This is a slave-cult of a worm-race... »
Les riffs sont souvent efficaces même si basiques, mais il faut préciser que ce n'est pas du metal « classique », loin de là, et que les chansons ne se limitent pas à de simples successions de riffs. L'électronique joue un rôle certain sur cet album (c'est d'ailleurs ce qui fait tout son intérêt), et il vaut mieux éviter de chercher des mélodies sympathiques sur cette galette. Prêtons plutôt attention à la manière avec laquelle nos gaillards jouent avec les différentes sonorités, comment ils font de la guitare électrique un instrument d'ambiance, comment ils font usage d'accords pourtant innocents pour déboucher sur des passages donnant envie de vomir (mais c'est volontaire), ou encore comment des coups de fouets peuvent servir à soutenir la rythmique des morceaux, déjà très marqués par les nombreux blasts beats et la double-pédale utilisée à une vitesse des plus artificielles.
Artificiel, c'est le mot. Il y a des sonorités robotiques intéréssantes s'ajoutant à une musique très sèche et glauque. Le chant est quant à lui proche du hardcore, même si à certains endroits on entendra des chuchotements féminins ou encore des cris stridents. Là aussi, il ne s'agit pas de l'attraction principale de ce disque. On pourrait d'ailleurs même penser que le chant sert simplement à justifier la présence de paroles, et que la formation australienne s'en serait bien passé si l'humanoïde de base était assez malin pour comprendre le message ici transmis rien qu'en entendant la musique. Cependant, on retiendra tout de même quelques passages où les voix serviront véritablement à quelque chose, notamment sur les dernières secondes du disque. Les effets ajoutés au chant y sont d'ailleurs tout à fait adaptés.
Musicalement parlant, il s'agit là d'un disque que l'on peut juger plus ou moins déplaisant. Mais tout l'intérêt de cet objet réside dans son originalité, originalité qui découle ici de l'usage de procédés relativement rares dans le metal. Pour résumer simplement, disons que N0n est un album intéressant, qui pourrait bien ouvrir la voie à des choses nouvelles. Ce n'est pas un chef-d'oeuvre, mais si des groupes talentueux s'en inspirent, nos oreilles pourraient bien avoir, d'ici peu, des choses nouvelles à se mettre sous la dent.