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CHRONIQUE PAR ...

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Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 14/20

LINE UP

-Cain Cressall
(chant)

-Erik Miehs
(guitare)

-Dan Quinlan
(basse)

-Robin Stone
(batterie)

-Timothy Pope
(samples+programmation)

TRACKLIST

1) Flesh Is Heir
2) Ego Ergo Sum
3) Teeth
4) A Womb Tone
5) Obliterate's Prayer
6) Sewer
7) The Argument
8) Cell
9) Disintegrate
10) A Palimpesest
11) Tabula Rasa

DISCOGRAPHIE

N0n (2008)
Flesh Is Heir (2013)

The Amenta - Flesh Is Heir



Dans l’univers du metal déviant, il y a deux manières de se comporter. La première, c’est de faire genre. Exemple : « C’est du metal prog' ça ? - Ah ben oui, tu n’as pas entendu le riff chelou à la cinquième minute du dernier morceau ? » Ou encore : « C’est du metal indus' ça ? – Ah ben oui, tu n’as pas entendu à 3:31 ? C’est un son qui ressemble à un coup de marteau.  » En général, ça suffit à donner le change, ou tout au moins à se faire cataloguer « hors norme » par les vilains chroniqueurs que nous sommes. L’autre option c’est celle qu’a choisie The Amenta : c’est aimer vraiment un genre ou plusieurs non métalliques, s’en imprégner et sortir une œuvre qui donne effectivement la sensation que le groupe sait de quoi il parle. Forcément c’est plus fatigant…

… mais cela force le respect et du coup on écoute avec plus d’intérêt l’œuvre. Flesh Is Heir n’est peut-être pas l’album le plus brillant de la création, mais la manière avec laquelle les Australiens intègrent à leur death (que l’on pourrait même qualifier de deathcore étant donnée la nature des hurlements de Cain)  un ensemble imposant d’éléments dissonants typiques de l’indus' est très saisissante. Noir, souvent proche au sens propre de la monotonie, à savoir de ne proposer que peu de variations de tons, le troisième opus de nos gaillards permet à The Amenta de rejoindre le clan assez limité des formations donnant de manière convaincante dans la disharmonie parfois outrancière, clan dont pas mal de ressortissants sont français et en général plus orientés black que The Amenta (Deathspell Omega ou plus récemment The Prisoner par exemple). Bien produit, bien pensé, Flesh Is Heir propose tout au long de ses onze morceaux un cocktail d’agressivité avec des passages en blast fulgurants et en général fort à propos ("Teeth", "Disintegrate"), de moments plus posés mais assez inquiétants ("Ego Ergo Sum", "Obliterate's Prayer", "Cell").
Tous les morceaux ont néanmoins en commun des ruptures de rythme fréquents et l’intégration d’éléments plus « bruitistes » empruntés aux Godflesh (le début de "Teeth" fait irrémédiablement  penser aux pionniers du metal industriel), Boyd Rice et consorts. Les vrombissements soudains qu’on croirait provoqués par des interférences électromagnétiques et autres sonorités robotiques rythment l’album et lui apportent de la crédibilité, crédibilité renforcée par des intermèdes dark ambient qui tiennent vraiment la route ("A Womb Tone", "A Palimpesest"). La seule limitation de l’album est peut-être l’absence de véritables temps forts mais un titre comme "Ego Ergo Sum", un chouia plus accessible que les autres, n’en est tout de même pas loin, tant la maîtrise industrielle et la qualité du refrain sont évidentes. "Obliterate’s Prayer" explore également de manière convaincante le monde de la grisaille, tandis que "Disintegrate" sort l’auditeur à grands coup de pieds de la fange dans laquelle "Cell" l’avait plongé. Il n’y a en tout cas aucun remplissage à déplorer et "Tabula Rasa" clôt sur une note un poil plus mélodique cette ode à l’anti-symphonie.


« Mais pourquoi tu te mets à utiliser la perceuse à cette heure ? – Ah non, c’est le dernier The Amenta ». Tout le monde ne peut pas adorer Flesh Is Heir, œuvre destinée très essentiellement aux esprits suffisamment torturés pour savoir se laisser bercer par ce flot d’anti-mélodies grinçantes et bruyantes et par un climat d’agression permanente. Mais tout le monde devrait respecter l’intégrité avec lequel les Australiens ont confectionné album qui ne fait pas semblant d’être un peu indus sur les bords. Le troisième essai du quintette est une œuvre intéressante, dense et cohérente, à défaut d’être géniale et comme beaucoup des ces créations faites avec conviction et profondeur, il devrait résister aux ravages du temps.



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