CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
12.5/20
LINE UP
-Lord Heikkinen
(guitare+programmation)
-Azhemin
(chant+claviers+programmation)
-Ms W. Lilith
(chant)
-Tony Bite
(guitare)
-JP
(basse)
-The Beast
(batterie)
TRACKLIST
1)The Valley
2)Northlander
3)When Those Nights Have Circled Over
4)Red River
5)The Tree of Life
6)Autumn
7)Flesh Marionette
8)Paganblood
9)The Watchful Eye And The Old Way
10)Circle of Pain And Glory
DISCOGRAPHIE
Septième album pour Soulgrind, qui a vu le jour en 1992 avec le 7’ EP Santa Sangre (précédent le premier essai La Matanza, El Himno Pagano très black/doom), The Origins Of The Pagan Blood est une œuvre très accessible à la production impeccable. Jusqu’au jour de la signature avec Holy Records, la qualité de son n’était pas le point fort du groupe. Rappelons que les deux premiers albums ont été composés directement en studio d’enregistrement. Aujourd’hui le son est là, les mélodies aussi. Soulgrind s’oriente en effet de plus en plus vers une musique technique toujours assez sombre où les mélodies ont une place prépondérante.
Guitares comme claviers mettent en avant les lignes harmoniques dans ce qu’on appellerait plus du black mélodique que du metal extrême. Le chant féminin de Lilith vient aussi régulièrement soutenir la base harmonique des compositions, avec des refrains clairs et posés à la Synergie. Il faut pour cela s’intéresser à des titres tels "The Valley" ou encore "Red River". Avec sa base mélodique au piano, ce dernier titre fera penser à Covenant période Nexus Polaris. Une composition assez bien étudiée au niveau de sa progression et de l’intervention des soli.
Selon moi, "The Tree Of Life" est le titre le plus extrême de The Origins Of The Pagan Blood et aussi le plus sombre. Le feeling est ici très Mystic Circle avec une alternance de chants criés et gutturaux. Quelques vocaux masculins plus clairs viennent s’ajouter à l’ambiance grave soutenue par ce titre. Les nappes de claviers et les rideaux de guitares développent une atmosphère glauque suivant une ligne mélodique directrice unique et entraînante. L’intermède du milieu, plus électro et chargé d’émotion que l’intro un peu bizarre (à la Jean-Michel Jarre) qui commence ce titre, se veut un bon tremplin pour la suite.
Pour apprécier cet album, il faut évidemment apprécier l’intervention du chant féminin. A quelques moments on s’en serait bien passé, comme sur "Flesh Marionette", titre alambiqué et agressif dans les rythmiques à la Gloomy Grim, où ce chant lisse un peu trop la violence dégagée par les instruments. Et puis cela donne un coté très actuel (chant féminin à la mode dans beaucoup de groupes) qui peut être un peu trop en décalage avec ce que l’on attendrait de Soulgrind. Heureusement, elle chante bien, ce qui arrange les choses. Ce qui fait actuel aussi, c’est la façon dont sont composées les guitares, parfois trop reléguées au rang de rythmiques, pas réellement porteuses d’hymnes ou de riffs écrasants. La prédominance des claviers joue bien sûr sur cette impression, comme sur le très bon "When Those Nights Have Circled Over" où l’on ne pourrait pas s’attendre à autre chose de la part des guitares. Mais cela revient souvent et enlève au final une certaine consistance à l’ensemble.
Il est à noter aussi que quelques titres n’ont pas réellement leur place sur cet album, comme le très heavy, basique et ennuyeux "Paganblood" ou encore la ballade du milieu d’album ("Autumn"), très bien orchestré il n’y a aucun doute, néanmoins casseur de rythme. Bref, Soulgrind offre ici -il faut le reconnaître- un album bien mené et fort de titres intéressants. Et même si certains seront déçus par le manque d’agressivité qui aurait donné à The Origins Of The Pagan Blood une touche de caractère en plus, il faut reconnaître la qualité globale de la musique et la sincérité de la démarche Soulgrind. Et le DVD doit valoir le coup d’œil.