Presto Ballet est un projet fondé par le guitariste du groupe Metal Church Kurdt Vanderhoof. En tant que bon fan de Kansas, Yes et Genesis (pour ne citer qu'eux), le bonhomme fonda son propre projet progressif. À ce jour, nos gaillards ont sorti deux albums, à savoir Peach Among The Ruins en 2005 et The Lost Art Of Time Travel en 2008, ce dernier étant présentement chroniqué. Alors il paraît qu'il s'agit d'un rock progressif classique dans la pure tradition des années 1970, d'après la biographie officielle. À vérifier.
On admire la très jolie pochette, puis on passe aux choses sérieuses en écoutant le premier morceau "The Mind Machine", débutant sur un riff de guitare / claviers pas mauvais du tout en soi, mais dont l'enchaînement avec la suite rappelle les écrans titres des jeux de Master System (8 bits). Disons-le tout de suite, ce n'est pas du prog classique comme le prétend la formation, la production est très propre, tout comme la voix, et l'exécution est elle aussi irréprochable, ce qui n'est pas forcément une qualité, vous en conviendrez. Concernant le chant, on est à mi-chemin entre Christophe et Stéphane Eicher. Rien d'hallucinant en somme, même si de temps en temps on sera en droit d'entendre des choses plus intéressantes vocalement parlant. Le chanteur est à l'aise et sa voix, et, bien qu'elle n'ait rien d'extraordinaire, est finalement bien sympathique.
Les claviers sont véritablement horribles par moment, et semblent bien n'être utilisés qu'avec peu de parcimonie. On s'en serait bien passé sur la seconde partie de "One Tragedy at a Time", par exemple. Sur d'autres parties ils soutiendront en revanche les différentes mélodies de manière tout à fait agréable (citons la première moitié du titre "Easy Tomorrow"). Bref, une utilisation du clavier qui risque parfois de gaver un peu l'auditeur malgré tout, et on apprécie finalement les passages qui en sont dépourvus, puisque les riffs de guitare sont loin d'être désagréables, et il y a derrière tout ça une basse tout à fait appréciable, galopante à souhait. Attention, cette basse est très clean, aucune saturation quelconque de ce côté-là. Outres les bons riffs de gratte, quelques bons arpèges de guitare clean se feront entendre à certains moments, avec cette fois-ci des nappes de claviers discrètes.
En plus des quelques bonnes trouvailles de ce disque, aussi bien mélodiquement que concernant la rythmique, on a droit à des transitions pas trop mal ficelées, même si les morceaux ont tendance à s'étendre un peu sur la longueur : 7 morceaux pour une heure de musique, et pas mal de répétitions. La répétition n'est pas un mal en soi, quand il s'agit de musique. Mais encore faut-il que la qualité du sujet suive ! Et même si elle n'est pas médiocre, elle ne justifie pas de s'étendre comme ça telle de la confiture en trop petite quantité par rapport à la taille de la tartine. Précisons toutefois que lors d'une soirée, comme musique d'ambiance, ce disque fera parfaitement l'affaire, surtout que l'atmosphère qui est ici dégagée est joyeuse du début à la fin, même pendant la ballade "You're Alive". D'ailleurs, elle est des plus digestes, peut-être que le groupe pourra passer sur les grandes ondes avec ça...
La musique de Presto Ballet est agréable à entendre, et accompagnera avec brio vos repas ou soirées enfumées. Mais il faut admettre que les compositions sonnent très artificielles, et donc superficielles par la même occasion. Un peu le contraire de ce que certains attendent du prog, en fait. Il y a bien quelques bonnes idées, mais ça paraît finalement un peu truqué. Enfin, il fallait s'y attendre de la part d'un groupe qui fait du prog pour faire du prog.