CHRONIQUE PAR ...
Flower King
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-Cormac Neeson
(chant)
-Paul Mahon
(guitare)
-Micky Waters
(basse)
-James Heatley
(batterie)
TRACKLIST
1)Demon Eyes
2)Too Far Gone
3)On and On
4)Cry Out
5)Why'd You Change Your Mind
6)Pride
7)Walkin' Mat
8)Tonight
9)Dead of the Night
10)Comfort Zone
11)Evil Man
DISCOGRAPHIE
Bah alors les mecs ? Parce que vous avez pondu un premier album couillu, sauvage, avec une pêche qui faisait plaisir à entendre, vous croyez que ça vous donne le droit de poser les pieds sous la table dès le deuxième essai ? Ou bien les tournées vous ont fatigués au point de manquer de jus le moment de l’enregistrement venu ? Dommage en tout cas, car si la patate est moins présente, les plats présentés sont du même tonneau que pour le précédent Rise, mais avec un ingrédient oublié en cours de route… ça coince.
Everyday Demons démarre pourtant avec un bon burner des familles, "Demon Eyes", au départ imparable : le coup du riff isolé sur le canal gauche qui engloutit l’espace sonore dès l’entrée de la batterie, ça fait toujours son petit effet. Voix éraillée qui va bien, refrain qui colle au papier, les choses se passent naturellement à fond sur ce premier titre. Mais Rise avait le bon goût de ne pas griller sa cartouche d’entrée de jeu et d’éparpiller les bombes véloces afin de relancer constamment la machine. Ici, il faudra attendre le dernier titre, "Evil Man", pour retrouver le même niveau d’énergie et de conviction au service d’un riff qui cartonne. D’ici là, des titres rapides, on en aura vu d’autres ("On and On", "Dead of the Night") mais qui ne sont pas vraiment taillées pour se prendre pour Johnny Guitar sous la douche. Soit le trait est trop forcé pour convaincre, soit le groupe retombe dans ses travers de mélodies college rock qui plombaient déjà une petite partie de l’album précédent.
Elles sont hélas de retour, particulièrement au sein des ballades qui ne sont pas plus réussies que sur Rise. Mielleuses, parfois serties de refrains horribles ("Pride", carton assuré auprès des fosses de moins de 15 ans), elles assument de plus la lourde tâche d’encadrer le ventre mou de Everyday Demons. Ah, le ventre mou: le Cauchemar de tout album, la Malédiction à laquelle avait su échapper Rise grâce à son remarquable agencement de brûlots et de compositions plus posées. Pourtant déjà, certains refrains tombaient à plat, on comptait çà et là des emprunts trop flagrants pour être honnêtes, mais le groupe affichait une telle envie d’atteindre les sommets qu’on passait outre ces petits désagréments. Sans la niaque, l’appréciable devient passable voire pénible, et quand on doit attendre une bonne vingtaine de minutes à attendre que la sauce veuille bien reprendre, la tentation est très forte d’en finir avec The Answer et de ses ressourcer au son cristallin du progressif slovaque.
Pourquoi, vu ce déficit d’énergie, avoir maintenu le cap du hard rock brut sur une grande partie de ce Everyday Demons alors que les deux tentatives blues-rock témoignent d’un vrai savoir-faire dans le genre ? Le retour de la slide poisseuse de "Preachin’" sur l'excellent "Cry Out", l’ambiance lourde et les explosions de fureur de "Why’d Your Change Your Mind", vous savez faire, les mecs ! Il y a une mine d’or là-dessous ! Pensez-y sérieusement pour le prochain album si vous ne voulez pas terminer en éternels seconds couteaux…