CHRONIQUE PAR ...
Flower King
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
14/20
LINE UP
-Cormac Neeson
(chant)
-Paul Mahon
(guitare)
-Micky Waters
(basse)
-James Heatley
(batterie)
TRACKLIST
1)Under The Sky
2)Never Too Late
3)Come Follow Me
4)Be What You Want
5)Memphis Water
6)No Questions Asked
7)Into The Gutter
8)Sometimes Your Love
9)Leavin Today
10)Preachin'
11)Always
DISCOGRAPHIE
Question : peut-on, en 2006, faire du hard rock qui envoie du bois sans faire dans l’auto-dérision à la The Darkness ? Les jeunes irlandais de The Answer, avec ce premier album, répondent (arf arf) par l’affirmative : il suffit de puiser à la source et de retourner à l’esprit bluesy et groovy des débuts, bref, de reprendre à son compte la formule magique des premiers Led Zeppelin !
La composante majeure de la formule, c’est le sentiment d’invincibilité que la formation laisse transparaître le long du disque. The Answer, c’est plus qu’un simple groupe de potes : c’est une meute de chiens enragés, prête à tout dévaster sur son passage, et qui se verrait bien tenir le monde dans la paume de sa main si on lui laisse l’occasion. Des conquérants, intègres, insouciants, et bourrés d’énergie. Si je me permets d’insister, c’est bien parce qu’il s’agit de la première impression qui nous vient à l’écoute : une patate énorme. Le chanteur Cormac Neeson feule comme une bête en manque d’amour, la guitare fait exploser des riffs comme l’éruption du Vésuve, et la section rythmique nous chauffe le sang, carrée sans faire le métronome. Ça ne sent même pas (trop) le ProTools, un miracle par les temps qui courent !
Avec tout ça, ce serait bien dommage si nos gaillards ne brassaient que du vent. Heureusement, ils ont souvent les bonnes chansons. Fougueux mais réalistes, ils ont préféré miser sur les morceaux courts et efficaces pour cette première offrande. Leur seule incursion dans le blues long et rampant, "Memphis Water", ne convainc d’ailleurs pas tout à fait, encore trop chiens fous pour cela peut-être. Pour le reste, c’est un bataillon de riffs concassés destinés à nous remuer les cervicales et faire tomber les murs de notre chambre. Dans cette catégorie, on retiendra les brûlots "Never Too Late" et "No Question Asked", recommandé pour qui souhaite déplacer des montagnes au réveil. Quant à l’épique "Preachin’", il confirme qu’un morceau axé sur de la slide bien poisseuse est forcément une réussite.
On pourra toutefois déplorer que sur ce premier album, la formule révèle quelque peu ses limites. Les références au dirigeable de Page et Plant sont parfois trop grossières, et ça peut être dérangeant sur le long terme : entre écouter ce Rise et le premier Zeppelin, le choix risque d’être vite fait pour les vieux de la vieille. Le groupe essaie donc de compenser, soit en apportant quelques touches AC/DCesques (plutôt bien vues), soit en tentant de coller à son époque, via quelques refrains aux mélodies très appuyées ou des semi-ballades sucrées, et là ça ne prend pas : on tombe dans les clichés des groupes de college rock ("Be What You Want"). Impossible encore de savoir quel chemin prendra The Answer à l’avenir ; mais pour un départ, celui-ci est très encourageant ! On attend de voir la suite…