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CHRONIQUE PAR ...

7
Count D
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 18/20

LINE UP

-Ludovic Loez
(guitare+chant+basse)

-Fabrice Loez
(guitare)

-Frederic Fievez
(basse en live)

-Thierry Berger
(batterie)

TRACKLIST

1)The Confusion (November)
2)The Old Mirror (December)
3)Incubation (January)
4)The Nameless Boy (February)
5)Witness To 3x3x3 (March)
6)The Father's Gun (April)
7)Vertigo (May)
8)The Cocoon Sphere (June)
9)The Biological Clock

DISCOGRAPHIE

The Cube (1993)
Incubation (2003)
Cu3e (2013)

Supuration - Incubation
(2003) - death metal Expérimentatl - Label : Holy records



Be careful ! C’est bien SUP (Spherical Unit Provided) qui revient sous son ancien nom Supuration pour offrir aux fans de ce groupe comme aux autres une œuvre mûre de très haute qualité dans un Death Experimental unique servi par un concept tout aussi original, puisque les neufs titres représentent les neufs mois d’incubation du fruit d’un viol. On retrouve toute la puissance de Supuration, et pour ceux qui s’étaient procurés l’album The Cube en 1994, Incubation est dans la stricte lignée, c’est un peu comme une suite, un deuxième épisode. C’est la revanche des Lillois en grande pompe, écrasante de précision et de charisme.

Cela reste toujours délicat de décrire le style de Supuration et d’autant plus pour cet album : du Death, du Heavy, de l’indus, du bizarre et du tordu, du froid et pourtant un je-ne-sais-quoi de très intime et touchant. La pierre angulaire de l’œuvre de SUP/Supuration jusqu’à ce jour et née avec un retour aux sources indéniable et une forte envie de progresser pour offrir une musique encore plus personnelle et aboutie. Finalement tous les connaisseurs de la période plus ancienne ou plus récente s’y retrouveront puisque tout y est, l’originalité et le son en plus, avec un concept antérieur à The Cube (commençant par le suicide de cette même demoiselle une fois le bambin venu au monde).

Sur Incubation, le son impeccable est au service de la richesse des compositions fouillées et posées, indestructibles et… digérées par un estomac blindé, tellement les rifs sont énormes et construisent toute l’ambiance grâce aux guitares acérées des frérots Loez. D’ailleurs tout l’honneur va à ce double jeu, fin et travaillé, qui nous écrase d’un côté par le poids intenable des rythmiques et nous fait planer de l’autre par l’étrange légèreté angoissante des mélodies guitaristiques, toujours un peu en retrait pour mieux créer l’ambiguïté. Et oui, point d’équilibre avec Incubation, tout est nuance, dualité, dans les guitares comme dans les voix où l’on retrouve en grosse majorité le chant death, gras et imposant, en alternance avec un chant clair plutôt froid très justement placé. On ne s’éloigne pas trop dans ce domaine des anciennes œuvres de Sup, mais on ne sombre pas pour autant dans l’ennui, au contraire, tellement toutes ces voix viennent directement du ventre de leurs géniteurs. On les vit en même temps qu’elles nous parviennent. C’est assez rare d’ailleurs.

Et notons les brèves apparitions de voix féminines parlées comme dans "The Confusion"… la violée nous parle… Ce n’est pas la seule d’ailleurs, qui parle, puisque le fœtus s’exprime tout au long de "The Cocoon Sphère" et le tout est vraiment impressionnant, une vraie perdition onirique avec un gros travail dans les ambiances et les harmonies servent l’angoisse présente tout au long de ce titre un peu plus expérimental que les autres, à l’inverse de "The Confusion" et "Vertigo", très proches des racines de "The Cube". Le titre "November" est plus envolé, avec le jeu de questions-réponses entre voix death et voix claires, le tout sur un rythme accéléré, à l’inverse du titre "Incubation", plutôt incantatoire dans ses atmosphères.

Plusieurs écoutes sont nécessaires pour ce titre comme pour tous les autres d’ailleurs pour saisir toute la richesse des atmosphères et ses composantes, parce que sous l’aspect de plans assez simples puisque éminemment carrés, se cachent une multitude de visages et de mélanges d’ingrédients qui permettent finalement d’enfanter dans la douleur de ce chef d’œuvre. Ingrédient indéniable, le jeu de batterie est assez impressionnant entre douceur et force, parfois jouée comme une machine de guerre, parfois très finement, tout comme le visuel de cette femme dont le ventre fait apparaître une tête d’enfant. Cette imagerie participe d’ailleurs tout efficacement à l’atmosphère intimement dérangeante de l’album.


Finalement, Sup est grand, Sup est sur sa voie, seul et maître, à la recherche de la perfection dans son style Death expérimental propre servi par des concepts albums toujours plus fouillés et consistants. Plus froid que leur précédent Angelus et plus inspiré que tout ce qui a été fait avant, Supuration règne aujourd’hui avec Incubation et entend bien continuer dans cette voie… vraiment excellent. Supuration ne ressemble qu’à Supuration…


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