CHRONIQUE PAR ...
Beren
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
14/20
LINE UP
-Markku Pihlaja
(chant)
-Antti Laurén
(guitare)
-Markus Vanhala
(guitare)
-Matti Suhonen
(batterie)
-Ismo Laukkanen
(basse)
TRACKLIST
1)The Mad Moon Rising
2)Drifting Shadows
3)Garden of Fallen Kings
4)Machine Mind
5)Blind Eye Open
6)Wish I Could Sleep
7)The Valley of Evergreen
8)Ancestral Territories
9)Rage of Malice
DISCOGRAPHIE
Seconde réédition chez Firebox à atterrir dans mon escarcelle ce mois-ci, l'album de Manitou, sorti en 2004 à l'origine sur un label qui a depuis coulé (Rage Of Achilles), est en fait un tout premier album. Bon, le nom du groupe n'est pas des plus attractifs, d'autant plus qu'il est finlandais (encore!). Mais cette offrande venue de Scandinavie a plus d'une boule de neige dans son sac: les influences majeures du groupe étant Dream Theater et Queensrÿche, il ne faudra pas s'étonner de la teneur en éléments progressifs de cette galette. Mais la chose la plus intelligente a été de ne pas copier vulgairement (disons de manière détournée ^^) les riffs des groupes pré-cités, dont l'inspiration n'est pas forcément présente non plus à chaque morceau. Comprenant en son sein le guitariste d'Omnium Gatherum (Markus Vanhala, qui officie ici en tant que compositeur principal), un combo finlandais de death mélodique, Manitou possède une certaine "science" du riff et surtout des arrangements à sa sauce...
Mais cette science ne se vérifie pas au premier coup d'oreille porté sur l'ensemble du disque. Débutant sur un morceau heavy mid-tempo, très popisant, le disque ne veut pas tout de suite montrer où il veut aller. Chausse-trappe que ce "Mad Moon Rising" au refrain très mélodique (comme l'ensemble du disque, d'ailleurs), qui ne cartonne pas autant qu'on aurait pu l'espérer d'un opener metal. Mais les subtils arrangements entre guitares (mises en avant, tout shred dehors) s'acoquinant avec de jolies notes de claviers et de guitare acoustique font de ce morceau une entrée en matière assez remarquable, mais très accessible. En effet, à partir de la seconde piste ("Drifting Shadows"), les choses s'assombrissent. Un riff jazzy, monstrueux - calqué sur du Dream Theater - vient vous cueillir, assommé car très surpris. Très efficace, soutenu par une production énorme, ce morceau transfigure ce disque, dévoilant une face progressive/mélodique insoupçonnée. Et c'est là qu'Omnium Gatherum et son passif progressif entre en jeu. Délaissant le chant death pour un chant puissant, mais plus accessible, la suite du disque ne sera qu'une succession de morceaux mélodiques ("Blind Eye Open" qui n'aurait pas dépareillé sur "Images And Words", tiens) et de morceaux plus sombres, directs et alambiqués ("Machine Mind" et son superbe riff, limite solo-esque, "Wish I Could Sleep", in-your-face, mais plus convenu, "The Valley Of Evergreen").
L'ambiance générale dénote assez du contexte speed metal mélodique/black metal finlandais. Avec The Mad Moon Rising, on a plutôt affaire à un disque de metal heavy, porté sur les guitares, sur la mélodie au refrain catchy et immédiat et sur la démonstration progressive selon les morceaux. Comme je le disais plus haut, à l'écoute de ce disque, on ne peut s'empêcher de penser à Dream Theater, époque "Images And Words". Les arrangements claviers se ressemblent, les riffs de guitare (ici, doublés pour un sentiment de puissance décuplé) piochent çà et là dans la discographie du Theâtre Du Rêve première époque. Mais difficile de se prononcer sur le sentiment de...plagiat, qui pointe pas mal sur certains morceaux ("Drifting Shadows", le plus évident lors de son break, "The Valley Of Evergreen"), sans pour autant en copier note par note les riffs.
On dira donc que Manitou y puise son inspiration majeure; que pour un premier disque, le groupe finlandais s'en sort pas mal du tout, aidé par une production béton et un morceau splendide, qui restera dans les mémoires ("Drifting Shadows"); que l'on attendra donc pour un éventuel prochain album plus de personnalité. J'ai finalement un petit faible pour ce disque ultra-mélodieux, léger et attendrissant par sa naïveté. Mais pour les fanatiques intransigeants des groupes pré-cités, enlevez quatre points à la note finale...