CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
15/20
LINE UP
-Ralf Scheepers
(chant)
-Kai Hansen
(guitare+chant)
-Dirk Schlächter
(guitare)
-Jan Rubach
(basse)
-Thomas Nack
(batterie)
TRACKLIST
1)Tribute To The Past
2)No Return
3)Last Before The Storm
4)The Cave Principle
5)Future Madhouse
6)Gamma Ray
7)Insanity & Genius
8)18 Years
9)Your Torn Is Over
10)Heal Me
11)Brothers
DISCOGRAPHIE
Sans doute froissé par l'accueil relativement froid réservé à Sigh No More deux ans auparavant, Gamma Ray limite délibérément les expérimentations en 1993 et revient dans la direction plus traditionnelle de Heading For Tomorrow, avec une hargne aiguisée. Le groupe, changeant à nouveau de line-up, arrive à un tournant de sa carrière, et tente de rameuter à lui ses fans déçus. Insanity And Genius est donc plus assimilable à Helloween que son prédécesseur ; même si Kai Hansen tend à complexifier ses morceaux, notamment au niveau instrumental. Résultat : un album illuminé par la présence de grands classiques, mais l'irrégularité persiste.
"Tribute To The Past" est l'exemple le plus probant de la volonté de Gamma Ray de revenir à ses racines. D'entrée, le morceau frappe très fort, avec cette batterie si percutante et ce refrain haut perché comme seul Kai Hansen sait les pondre. Plus d'attention est accordée aux lignes vocales, des choeurs font leur apparition, soutenant brillamment le dernier enregistrement de Ralf Scheepers avec Gamma Ray. "No Return" et "Last Before The Storm" sont du même acabit, comme pour rassurer les éventuels auditeurs de début d'album en magasin. Leur côté classique ne peut que ravir les puristes. Pour eux, l'album s'annonce bien. "Future Madhouse" laisse parler le côté déglingué de Kai Hansen, où Gamma Ray se fait virulent comme jamais, suivi par un Ralf Scheepers très à l'aise dans le registre aigu-agressif. A noter un pont jouissif comme rarement...
Le combo allemand se fait moins convaincant quand il s'éloigne de cette voie, même si dans le cas de "The Cave Principle" on ne peut parler de ratage complet ; les claviers s'immiscent progressivement et teintent au contraire la chanson d'une couleur originale. Mais il manque un petit quelque chose à l'ensemble, pour l'amener au niveau de la montée en puissance finale. "Insanity And Genius" et "Brothers" sont de leur côté complètement quelconques. La présence de la reprise de Birth Control, baptisant le groupe, est de même plus justifiée par sa symbolique que par sa qualité intrinsèque ; car "Gamma Ray" n'a que le talent de Ralf Scheepers pour se mettre en valeur. C'est quand Kai Hansen délègue la composition, semble t-il, que le groupe se lance dans des voies hasardeuses. Il n'y a dès lors pas lieu de s'étonner de l'énième remaniement de line-up avant l'enregistrement de Land Of The Free.
A ce propos, la présence de Dirk Schlächter et de Kai Hansen au micro, respectivement sur "Your Turn Is Over" et de "Heal Me" - cette dernière chanson étant la seule tentative d'innovation pleinement réussie, avec un côté légèrement progressif - est probablement un signe avant-coureur de l'éviction-démission de Ralf Scheepers. Son talent n'est pourtant pas à remettre en cause, comme lil suffit pour s'en convaincre de poser une oreille sur la ballade "18 Years", magnifiquement interprétée.
Mais voilà, c'était peut-être le prix à payer pour revenir à un collectif solide, tant au niveau de la composition que dans l'émulation et les ambitions de chacun. A l'écoute de Land Of The Free, on ne peut qu'approuver la décision. Insanity And Genius n'en mérite pas moins une place de choix dans la discothèque et dans le coeur des amateurs de speed.