CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-James Khazaal
(chant+basse)
-Barney Ribeiro
(guitare)
-Rami Mustafa
(guitare)
-Louis Rando
(batterie)
TRACKLIST
1)As They Reign & Slither
2)Vicious Circle of Bloodshed
3)Flesh & Memories
4)For Every Victim Fallen
5)Beyond Our Sins
6)Haute Monde Facade
7)Ratios
8)Demean
9)Vastlands of Abomination
10)Existence Ceased
DISCOGRAPHIE
La mondialisation n’a décidément plus de limite. Groupe venant de Dubaï (si !), Nervecell a sorti Preaching Venom en 2008, album qu’ils ont fait enregistrer par Wojtek et Slawek Wieslawscy - qui comptent déjà Vader ou Hate à leur tableau de chasse – au fameux Hertz Studio en Pologne (sauf la batterie enregistrée en Australie par un batteur de session), et fait masteriser par Alan Douches du West West Side Music (Sepultura, Suffocation, Unearth) à New York. Enfin, Nervecell a été récemment signé par Lifeforce Records, un label Allemand, et leur album connaît donc enfin une distribution européenne en 2009. Ouf !
La quasi-totalité de la planète a donc mis la main à la pâte pour diffuser ce Preaching Venom. Belle leçon de solidarité et d’unité de la « brotherhood of metal », mais cela en valait-il bien la peine ? Dubaï n’est certes pas aujourd’hui considéré comme un vivier de la scène metal extrême, mais derrière sa façade traditionaliste et immensément riche et prospère se cache sans doute une scène underground active qui, si on lui en donne les moyens, ne tardera sans doute pas à émerger au grand jour. Nervecell pourrait donc en être un des signes précurseurs avec ce premier album, qui succède à l’EP Human Chaos. Malheureusement, comme c’était un peu prévisible, Nervecell a décidé de se calquer sur les canons des États-Unis, sans prendre en compte les particularités culturelles de son lieu d’origine comme a su si bien le faire Orphaned Land.
Résultat, un album de death assez classique, avec une production moderne mais des compositions trop formatées et coulées dans le moule créé aux US ou en Europe du Nord et faisant penser aux premières productions de jeunes groupes comme Soreption ou Job For A Cowboy (en moins technique mais aussi agressif). Reste que les musiciens de Nervecell semblent tout à fait au point, même si la batterie a tendance à dégager des relents de trig un poil envahissant. L’inspiration est inégale, parfois au rendez-vous ("Haute Monde Facade", "Ratios" et ses mélodies bien amenées ou "Demean" et son riff à forte teneur en headbanging) mais parfois aux abonnées absentes, comme sur les premiers titres de l’album qui laissaient présager une œuvre peu réjouissante. Toutefois, sur la longueur Nervecell tient globalement bien la cadence grâce à quelques interventions de guitare acoustique appropriées et une bonne dose d’énergie.
Ainsi, malgré les nombreuses nationalités impliquées dans le processus qui amène cet album de Dubaï à vos oreilles, il aurait pu être une production de presque n’importe où ailleurs tant Preaching Venom ne fait que peu de cas de l’originalité, au profit certes de l’efficacité mais au détriment de ce qui aurait pu démarquer le groupe de la concurrence mondiale dans le domaine de l’extrême : l’audace.