CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-James Khazaal
(basse+chant)
-Barney Ribeiro
(guitare)
-Rami H. Mustafa
(guitare)
-Dave Haley
(batterie)
TRACKLIST
1)Anemic Assurgency
2)Upon an Epidemic Scehem
3)All Eyes on Them
4)Amok Doctrine
5)Psychogenocide
6)Imprint
7)??? – Shunq (To the Despaired…King of Darkness)
8)The Taste of Bertayal
9)Driven By Nescience
10)Nation's Plague
DISCOGRAPHIE
Nervecell venant de Dubaï, je m’étais plaint lors de la chronique de leur premier album que l’influence du Moyen-Orient ne ressorte pas plus dans l’écriture de leurs titres. Nervecell a dû lire ma chronique, car avec ce nouvel album, c’est toute la culture arabe qui ressort dans les moindres notes de Psychogenocide. Du moins, durant les deux premières minutes de l’introduction, où l’on a droit à quelques notes d’instruments à cordes et de percussions rappelant les oasis, les djinns, le couscous et la djellaba. Ça sera bien tout, ou presque.
Car dès le premier titre, c’est le death métal qui reprend ses droits, le bon vieux death typé US, traditionnel et brutal, râpeux et violent sans être extrême. Pas de gros changement par rapport à Preaching Venom (juste un nouveau batteur de session), sorti en 2009, sinon dans la production qui s’est bien améliorée, même si elle n’était déjà pas honteuse alors. La grosse caisse, surtout, fait moins triggée, plus naturelle, et l’équilibre du mix est plus agréable, permettant à Nervecell de mieux mettre en avant la puissance de ses compositions. Compositions qui, comme pour Preaching Venom, ne sont pas forcément flamboyantes mais restent bien calibrées et efficaces. On pense souvent à Sinister dans l’ambiance, le tempo pas toujours très véloce, et rien que le fait qu’un jeune groupe en rappelle un autre, vieux de la vieille celui-là, est en soi, sinon un compliment, du moins un encouragement. Il y a tout de même des choses intéressantes dans cet album. Un riff qui, ici ou là, frappe l’oreille, flatte la nuque et émoustille la belle crinière que tout amateur de death métal se doit de faire tourner avec vélocité au moindre growl.
Un "Amok Doctrine" bien senti, "Driven By Nescience" qui rappelle plus que jamais Sinister, ou encore les rythmes cassés et les riffs tordus de "Psychogenocide" : déjà vu mais efficace. Malheureusement, le groupe passe à côté de certaines choses qui auraient pu être mieux amenées : sur le titre "Shunq", Nervecell fait intervenir un invité de marque (Karl Sanders de Nile) et chante une partie du titre en arabe, sans que cela ne frappe l’auditeur qui, entre un growl en arabe et un autre en anglais, ne fait pas la différence s’il n’y prête pas directement attention. Alors quand le marketing du label affirme sans sourciller que « cette chanson est la toute première chanson de métal extrême à comprendre des paroles en arabe et en anglais », on a envie de dire « ouais, et alors ? Pour ce que ça change… ». Notons le petit instrumental mélodique sympathique "The Taste of Betrayal", qui rehausse un peu la qualité entre deux titres un peu fades, mais heureusement, l’album s’achève sur le monstrueux "Nation’s Plague", dont le riff est sans aucun doute le meilleur de l’album, et est bien mis en avant avec introduction surpuissante.
On aurait pu espérer mieux. Au lieu de ça, c’est un album efficace mais convenu, sans réelle originalité sinon quelques notes orientales ici ou là, des bons riffs et une production réussie, mais rien qui ne fera sortir cet album du lot. On sent la personnalité de Nervecell en passe de s’affirmer pour de bon, alors attendons sagement la suite en essayant de rester optimiste. Allez les gars, surprenez-nous…