CHRONIQUE PAR ...
Arroway's
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
8/20
LINE UP
-Scott Gross
(guitare)
-Benjamin Perri
(voix)
-Francis Mark
(batterie + voix)
-Brian Denevee
(guitare)
-Mike Pilato
(bass)
TRACKLIST
1)The After Dinner Playback
2)Lilacs & Lolita
3)No Trivia
4)Milligram Smile
5)The Second Makes you Feel Right
6)Every Reason To
7)Autumns Monolgue
8)Alive out of Habit
9)All I Hate Today is What's Her Name
10)The Fiction we Live
11)I'm the Best at Ruinning My Life
DISCOGRAPHIE
Résumer The Fiction We Live est facile à en pleurer: un son saturé comme il faut, des riffs bien léchés, un duo de chanteurs très convenable qui alterne cris dans les graves et chant clair, des mélodies prédigérées. Avec mention spéciale de l'originalité pour les refrains. L'album pourra peut-être faire illusion dans une première approche pas très regardante (fatigué et cerveau éteint). Guère plus.
From Autumn to Ashes officie dans un style rejeté avec mépris par certains auditeurs: ce rock dont la violence en fait sourire plus d'un, ce néo-métal pour ados rebelles qui flirte du côté de l'emo. Aussi synonyme de concession, déjà entendu, sans originalité. Voilà en quelques mots une description sommaire de The Fiction we live. Il sera difficile en effet de passer outre ces riffs convenus que l'on devine à l'avance ou de ces refrains «mainstream» à l'émotion artificielle. On alterne chant clair et hurlements sur des basses puissantes et une batterie très carrée – car le moins que l'on puisse reconnaître, c'est bien la mise en place technique irréprochable des musiciens. "The After Dinner Plaback" et "Every Reason To" font partie de ses chansons très énergiques mais dont les prétentions sont sapées par des mélodies affreusement banales. On poursuit l'écoute pour tomber sur "Autumns monologue", la chanson acoustique de rigueur. Avec en prime Melanie Wills invitée au chant: un peu de mélancolie et de féminité dans ce monde de brutes… Tiens, et pour le plaisir – ou pour le concept ?! – on reprendra deux morceaux plus loin le même thème mélodique sur "The Fiction We Live". Que dire sinon que l'on a affaire à un album pour le moins stéréotypé. L'auditeur exaspéré et insensible à toute ironie jettera le cd par la fenêtre (ou plus pragmatique ira le revendre chez son disquaire préféré).
Il reste à aborder le point le plus intéressant de cet opus: le chant clair de Francis Mark. On passe encore sur les compositions sans envergure somme toute passables, mais il est nerveusement éprouvant d'entendre tout le long de l'album la voix aiguë, plaintive et glapissante de Mark. Qui a en plus le mauvais goût d'interpréter les lignes vocales les plus cliché qu'il soit. On atteint le maximum de son potentiel criard sur "No Trivia" et ses complaintes frémissantes d'émotion. Il est à la rigueur plus agréable de l'entendre saturer franchement sa voix sur "The Second Wrong Makes You Feel Right". Les hurlements plus graves de son compagnon de fortune sont nettement meilleurs. Sauf lorsqu'ils se transforment en aboiements notamment sur le titre "The Second Wrong Makes You Feel Right" (encore lui) où ils frôlent le ridicule. Le chant est décidément l'élément qui fait pencher The Fiction We Live du mauvais côté de la balance. Bon, restons positifs: l'album, à son niveau il est vrai, est tout de même homogène, il n'y a rien à redire sur la production en elle-même et cela se tient techniquement. Alors on fait abstraction un moment de tout ce qui précède et on apprécie la musique. Finalement, ce n'est pas plus dur que de regarder American Girls et 902010 ou que d'écouter Puddle of Mudd et HIM. Mais c'est que cela en devient compromettant…
The Fiction We Live est un album dont l'armature est commune et sur laquelle viennent se greffer des éléments bien trop conventionnels. On pourra faire preuve d'indulgence sur certains passages plutôt bien tournés, mais impossible de concéder d'avantage. L'intérêt musical de cet album est particulièrement limité. Alors on écoute (ou pas), et on passe.