CHRONIQUE PAR ...
Fishbowlman
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
13/20
LINE UP
-Bobby "Blitz" Ellsworth
(chant)
-Joe Comeau
(guitare+chant)
-Dave Linsk
(guitare)
-D.D. Verni
(basse)
-Tim Mallare
(batterie)
TRACKLIST
1)Overkill (Motörhead)
2)No Feelings (Sex Pistols)
3)Hymn 43 (Jethro Tull)
4)Changes (Black Sabbath)
5)Space Truckin' (Deep Purple)
6)Deuce (Kiss)
7)Never Say Die (Black Sabbath)
8)Death Tone (Manowar)
9)Cornucopia (Black Sabbath)
10)Tyrant (Judas Priest)
11)Ain't Nothin' to Do (Dead Boys)
12)I'm Against It (The Ramones)
DISCOGRAPHIE
Comme son nom l'indique, Coverkill est un album de reprises enregistré à diverses périodes de la carrière du groupe. De la part d'un groupe aussi thrash et carré qu'Overkill, on aurait pu craindre qu'un album de reprises soit sans intérêt. En fait, pas du tout, Coverkill vient même apporter un peu de fraîcheur dans une discographie remplie d'albums (très) ordinaires. Évidemment Overkill choisit entre autres de reprendre... "Overkill" de Motörhead (quoi de plus logique ?).
Ce titre représente une influence considérable pour le groupe et sa vision du metal. La version proposée est très thrash (on s'en serait douté) et l'efficacité est au rendez-vous, même si je préfère la reprise faite par Metallica, davantage fidèle à l'esprit rock'n'roll de Motörhead. La section rythmique d'Overkill joue de façon très carrée (comme d'hab) et seul le chanteur se lâche complètement sur la plupart des reprises. Il montre l'étendue de ses capacités vocales, en allant même jusqu'à singer Rob Halford (sur "Tyrant") ou Ozzy Osbourne (sur "Changes", plutôt lent pour du Overkill). Sur "Tyrant", le chant est d'ailleurs partagé avec le guitariste Joe Comeau sur le refrain, il utilise une voix plus grave afin de contraster avec les aiguës. Peu de temps après, le même Joe Comeau occupera l'emploi (ultra) précaire de chanteur d'Annihilator pour quelques albums.
Hormis les classiques "Overkill" et "Deuce" (de Kiss), repris maintes et maintes fois par les groupes de hard rock, ou appréciera l'audace dont fait preuve Overkill (le groupe, pas la chanson, vous me suivez ?) pour le choix de ses reprises. Pas moins de trois reprises de Black Sabbath, et pas les plus connues (quelle joie d'être épargné du sempiternel "Paranoid"). Un défi pas toujours franchi haut la main pour ces reprises de Black Sabbath : un "Changes" qui rappelle un peu l'atmosphère gothique de The Bronx Casket Co avec les claviers (et aussi parce que le batteur et le bassiste d'Overkill joue dans ce side-project qui avait sorti un premier album excellent, soit dit en passant), l'excellent "Never Say Die", un peu massacré par le chant sur le pont mélodique, Ozzy pouvait aussi être mélodique et ce n'est apparemment pas donné à tout le monde, et enfin "Cornucopia" dans des versions modernes convaincantes. "Cornucopia" a un son plus « garage » que les autres reprises, et d'ailleurs je trouve que ça colle mieux à l'esprit Sabbath de l'époque, plus en tout cas que les sonorités thrash et modernes présentes sur "Changes" et "Never Say Die".
Blitz le chanteur décrit lui-même Overkill comme un enfant du metal et du punk, donc on retrouve trois reprises de punk : "No Feelings" des Sex Pistols (avec des vocaux tout aussi déjantés, dans un style différent), "I'm Against It" des Ramones et "Ain't Nothin' To Do" des Dead Boys (à l'époque, considérée comme la réponse américaine aux Sex Pistols). Ces reprises montrent une facette inhabituelle dans le répertoire d'Overkill, spécialement au niveau du chant fun où Blitz essaye de jouer les tarés comme Johnny Rotten en son temps. Un hommage aux playboys du metal (Manowar bien sur avec "Death Tone", encore une fois le chant fait honneur à l'interprète d'origine, ici Eric Adams, et l'esprit « biker, death to posers and fuck the wimps » est respecté à la lettre) et aux vieux de la veille : Deep Purple avec "Space Truckin'", une reprise qui perd le feeling rock de l'original mais qui prouve encore une fois l'influence qu'a eu Deep Purple sur les groupes de metal (c'est surtout perceptible sur un monument comme "Highway Star" et ses duels claviers/guitares), et même une reprise étonnante de Jethro Tull, "Hymn 43", version metal ! Ce n'est pas la première fois que Jethro Tull est repris par un groupe de heavy metal puisque Iron Maiden avait déjà fait "Cross-Eyed Mary", comme quoi Jethro Tull n'est parfois pas si éloigné du heavy au niveau des guitares.
Overkill n'a pas la classe d'un Metallica ou Iron Maiden dans l'exercice des reprises. Ici c'est surtout le chant qui représente l'attraction majeure. Coverkill n'a pas d'autres prétentions que de faire passer un bon moment en nous présentant Overkill tel qu'il était à ses débuts, un simple groupe de covers.