CHRONIQUE PAR ...
Arroway's
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Brendan Dean
(chant+guitare+piano)
-Daniel Bonofiglio
(guitare+basse+piano)
-Ryan Lewis
(basse)
-Chase Burns
(batterie)
TRACKLIST
1)Wendigo
2)Trinity Canvas
3)Trial of Arcane
4)The Silouhette Rust
5)Echoes of Refuge I: Affliction
6)Echoes of Refuge II: Antiquities Martyr
7)Echoes of Refuge III: Parade of Darkness
DISCOGRAPHIE
Adytum est un groupe canadien formé depuis 2004 et qui sort son premier opus en 2007 avec Echoes Of Refuge. Depuis, tournée, changement de line-up, préparation d'un prochain album bla bla bla. La routine quoi. Echoes Of Refuge ne révolutionne rien non plus. Alors il présente certes certains défauts souvent présents sur un premier essai, mais le résultat est plus qu'honorable et profite même de quelques instants de gloire qui permettent d'espérer de bonnes choses. Dans un avenir futur.
Comme un bon groupe de métal progressif qu'il est, Adytum fait la part belle à l'instrumental pour des titres dépassant généralement la dizaine de minutes. Aucun reproche de ce côté là (non pas que je cherche particulièrement à en faire, comprenons-nous bien). De toutes façons, les Canadiens ont largement les moyens de tenir un long discours tant sur le fond que sur la forme. Techniquement, ce sont les soli de guitares qui se distinguent. Sans être audacieux à proprement parler puisqu'ils respectent une facture classique, ils ne sont cependant pas loin d'être des sans-fautes. Tantôt élancements électriques, tantôt morceaux de shred bien choisis sans pour autant être trop démonstratifs. Ils s'imposent naturellement par-dessus des riffs heavy sans surprise mais qui remplissent très bien leur office: lourds, massifs, suffisamment varié pour que l'auditeur ne s'ennuie pas mais pas assez entreprenants pour que l'on ne repense pas aux canons du genre. Et comme pour mieux les respecter d'ailleurs, Adytum n'oublie pas de jouer des passages plus calmes dans le style «guitares mélancoliques sous l'arcade nocturne du verger abandonné». ("Affliction").
La prestation du groupe frôle tout de même à plusieurs reprises l'exercice scolaire, l'exécution d'une partition aux mouvements attendus – à savoir des harmonies classiques maintes fois éprouvés ailleurs (i.e chez les concurrents d'en face). Et on le regrette lorsque l'on entend ailleurs un feeling maîtrisé. "The Silouhette Rust" souligne d'autant plus cette ambivalence lorsque quelques mesures de convention côtoient d'excellents passages. L'autre faiblesse de Echoes Of Refuge, c'est le son: pas vraiment un manque de puissance, mais plutôt un son de guitare trop synthétique, distordue mais trop crue sur certains passages. La batterie souffre quant à elle d'une caisse claire assourdie et de cymbales aux harmoniques complètement gommées. Le chant clair manque également d'ampleur, jusqu'à parfois paraître décalé par rapport à l'ensemble. Ceci ne vient pas d'un défaut de technique, mais le rendu est une véritable déception qui vient couper l'élan jusqu'alors porteur du premier titre "Wendigo". Mais on aura vite fait d'oublier toutes nos désillusions car les growls ont pour leur part assez de corps pour se fondre correctement et même porter les riffs qu'ils accompagnent, en ajoutant une touche un peu plus black (rien de bien méchant, rassurez les enfants).
Si Echoes Of Refuge surprend, c'est grâce à la justesse inattendue des performances de ses musiciens. Mis à part les problèmes liés au son et au chant clair qui viennent gâcher l'appréciation globale, il est dans les cordes d'Adytum (c'est bien le cas de le dire) de nous satisfaire. Une prestation prometteuse, mais qui reste indubitablement à confirmer.