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CHRONIQUE PAR ...

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Kroboy
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 14/20

LINE UP

-Austin Barber
(guitare+chant)

-Sonny Christopher Reinhardt
(guitare)

-Cyrus Comiskey
(basse)

-Scott Batiste
(batterie)

TRACKLIST

1)Acid Rain
2)We Roam
3)F.G.T.
4)Livin' in the Void
5)Burnin' Cross
6)Slave to the Hex
7)The Rope of Carnal Knowledge
8)Apocalypse World Split
9)Eternal High

DISCOGRAPHIE


Saviours - Accelerated Living



La musique est une affaire de cycles. Ces dernières années, on a assisté à une sorte de course à la modernité, qui a débouché sur une certaine standardisation de la production. Aujourd'hui, à l'heure de la généralisation de Pro Tools, tous les groupes ont le même son, ce qui renforce le côté impersonnel de la scène actuelle. Aussi, en écho à cela, il n'est guère étonnant de voir des jeunes groupes miser le retour aux racines. Dans le même esprit que The Sword, aperçu en ouverture de la dernière tournée européenne de Metallica, voici Saviours.

À première vue, pas évident de qualifier la musique de Saviours. À la limite, je vous dirais bien que les Californiens jouent du thrash 70's. Et là, il y en a forcément qui vont ricaner dans le fond de la classe : « Quel naze ce Kroboy, du thrash 70' alors que le thrash est né au début des années 80 !» Certes ; alors histoire d'être plus clair, disons que Saviours évolue à un carrefour entre le Metallica des tout débuts et Black Sabbath période Ozzy, avec une petite louche de Motörhead par-dessus de temps en temps. Du coup, le fameux son très brut, assez proche de certains groupes de stoner, apporte un petit cachet vintage parfaitement adapté au propos. Bloquer sur ce point reviendrait à ne pas saisir totalement la démarche du groupe. Et ce serait bien dommage car, malgré un postulat qui peut paraître un peu fainéant (mélanger l'œuvre de deux mastodontes du metal), Saviours a déjà réussi à se forger un embryon de style relativement prometteur.

Presque tout est dit dès "Acid Rain", le premier titre : un petit coup de larsen et hop, voilà que déboule une rythmique frontale, aussi basique que jouissive. Le chant d'Austin Barber, assez monocorde, est en parfaire adéquation avec l'orientation choisie par Saviours : brut, direct, sans chichis. Comme quoi même sans une surcharge d'effets dans la prise de son, le résultat peut s'avérer puissant. Une impression carrément décuplée par l'accélération thrash 100% old school sur le dernier tiers, qui vient sonner comme l'aboutissement de la montée en puissance développée sur le morceau. Cerise sur le gâteau, ce solo final enflammé dont les sonorités et le rendu nous renvoient directement aux premiers exploits de Kirk Hammett. J'évoquais au début l'influence de Metallica, précisons que celle-ci est très ciblée et se cantonne exclusivement à l'époque Kill'em All, dont on retrouve ici un peu de la fraîcheur juvénile.

Dans la foulée de coup d'envoi rentre-dedans, Saviours déroule sa partition avec brio tout en affichant un certain souci de variété : stoner « light » dans le style de Corrosion Of Conformity avec "We Roam" ; décharge de thrash primaire avec le surpuissant "F.G.T." ; heavy 70's typiquement Sabbathien avec "Livin' in the Void", qui voit le groupe reprendre à son compte la rythmique heavy quasi-définitive mise au point par Iommi sur "Children of the Grave" ; stoner/heavy avec une touche NWOBHM sur "Burnin' Cross", notamment un petit gimmick de guitare qui aurait pu figurer sur Killers de Maiden… Dommage que la seconde moitié de l’album n’affiche pas la même réussite. A partir de "Slave to the Hex", très Motörhead dans l'esprit, les titres se font moins percutants et perdent grandement en efficacité. Saviours apparaît alors brouillon ("Eternal High") ou tout simplement à court d'idées ("Apocalypse World Split").


Ça partait comme un excellent album, au final il ne sera que « juste » vraiment bon. Accelerated Living souffre de l'effet Raoul Menard, personnage bien connu des fans des Inconnus : un départ canon mais suivi d'une explosion en vol causé par une surchauffe du moteur. Mais bon, en cette période de fêtes, votre serviteur est de bonne humeur et ce qu'il retiendra avant tout de cet album inégal, c'est sa première moitié flamboyante qui mérite que l'on s'y penche avec attention. En espérant que Saviours sera capable de tenir la distance la prochaine fois…


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