CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
8/20
LINE UP
-Julien Fenril Adamo
(guitare)
-Markus Fortunato
(basse)
-Laurent Bourgin
(batterie)
TRACKLIST
1)Wanderer fantasy
2)Sanctus benedictus
3)Hungarian divertimento
4)First impozing waltz
5)Rising damages
6)Epic poem of Middle Age
7)Storm on the ocean
8)Concerto#21 intro (Mozart)
9)Mandolins concerto (Vivaldi)
10)Pathetique sonata (Beethoven)
11)Sonata in A, Andantino (Schubert)
12)Winter concerto part 1 (Vivaldi)
DISCOGRAPHIE
Dans la discographie du groupe de néo-classique instrumental MZ, l’album précédent (Under The Silver Cross en 2003) était l’album de la maturité, où le groupe commençait à bien maîtriser les arcanes de leur art, où la musique gagnait en cohésion et en précision, et où un réel effort avait été apporté sur la finition et sur l’intégralité des détails. Deux ans plus tard, MZ revient avec une nouvelle offrande sous le bras. Cette fois-ci, avec le recul offert au chroniqueur qui écrit ces lignes deux ans après la parution de cet album, on peut affirmer que l’on tient entre nos mains l’album de la transition, entre l’époque purement instrumentale de MZ et l’arrivée d’un chanteur lead pour l’album suivant en 2006.
Commençons par les choses qui fâchent. Le titre de l’album, Romantic, fait immanquablement penser à une compilation du mielleux André Rieu, et ce n’est pas le visuel de l’album avec une photo vilainement retouchée sous Photoshop et la police d’écriture digne d’une série télé à l’eau de rose choisie pour le titre qui va y changer quelque chose. Une fois les choses dites, on peut se concentrer sur ce qui compte, la musique bien sûr. Par rapport à Under The Silver Cross, leur précédente production, les Français de MZ restent bien sûr fidèles à ce qui les anime, à savoir une musique presque instrumentale (mais pas complètement, et nous allons y revenir) basée sur des mélodies sous fortes influences classiques, des harmonies variées et souvent nostalgiques ou épiques et des rythmes plutôt mid-tempos, dans la tradition du heavy metal européen des années 90.
Mais malgré ce respect de la recette et du basique de ses ingrédients, cet opus de MZ est de beaucoup inférieur à leurs précédentes productions. On remarquera l’absence de Zan Dang aux compositions, le guitariste se contentant d’un travail de studio. Comportant deux parties distinctes, Romantic se veut faussement novateur mais ne va pas au bout des choses. La première partie comporte six compositions (plus une introduction) du groupe, tandis que la seconde consiste en cinq reprises de thèmes classiques à la sauce heavy metal. Attardons nous d’abord sur les compositions et leur aspect hybride : il n’y a pas de chant à proprement parler, mais MZ a choisi d’y apporter des chœurs scandés souvent en latin, d’une qualité assez discutable. Sur "Sanctus Benedictus" comme sur "Storm On The Oceans", ils tombent comme un cheveu sur la soupe et au détriment de l’efficacité de l’ensemble.
Heureusement, ils ne sont pas non plus systématiques mais leur façon sporadique d’apparaître fait qu’on se demande ce qui a motivé leur présence. Le pompon, si je puis dire, étant atteint avec "Epic Poem Of The Middle Age", dont l’originalité et l’ambition d’en faire un titre folklorique au chant narré en canon ne masque pas le côté totalement kitsch et à côté de la plaque. Il faut reconnaître qu’il fallait oser, et la prise de risque de cette chanson (et de l’album Romantic dans son ensemble) est assez conséquente. Dommage que l’efficacité ne soit pas au rendez-vous. Heureusement un titre comme "Hungerian Divertimento" ou encore le presque futuriste "Rising Damages" (si l’on oublie ces horripilants chœurs vers le milieu de la chanson) relèvent le niveau en proposant des compositions plus efficaces et cohérentes.
La seconde partie de l’album consiste donc, on l’a dit, en des reprises de thèmes classiques à la sauce metal. Exercice délicat s’il en est, essayé par un grand nombre de groupe, et réussi par une extrême minorité d’entre eux. Et ici, MZ ne déroge pas à la règle en se contentant d’adapter de façon simpliste les mélodies de Mozart, Vivaldi ou encore Schubert. Les arrangements sont minimalistes, et le résultat sans âme et sans subtilité. Passe encore la Pathétique de Beethoven, sans doute l’un des meilleurs titres de l’album, mais on ne peut que regretter le manque de saveur et d’énergie de la reprise de l’"Hiver" de Vivaldi. Manquant de conviction et d’audace, ces cinq essais ne viendront pas relever le niveau de cet album trop inégal. Seule la production a gagné en efficacité par rapport aux précédentes productions, le synthé se révélant plus chaleureux et les guitares plus incisives. Bref, on s’empressera de mettre de côté ce faux pas (malgré l’évident investissement de ses auteurs en travail et leur prise de risque), surtout que MZ reviendra un an plus tard avec l’excellent Nostalgic Heroes en poche et cette fois-ci, un vrai chanteur et un véritable aboutissement en termes artistiques.