CHRONIQUE PAR ...
Joe Le Hareng
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
17/20
LINE UP
-Phil Anselmo
(chant)
-Dimebag Darrell
(guitare)
-Rex Brown
(basse)
-Vinnie Paul
(batterie)
TRACKLIST
1)The Great Southern Trendkill
2)War Nerve
3)Drag the Waters
4)10's
5)13 Steps To Nowhere
6)Suicide Note Pt. I
7)Suicide Note Pt. II
8)Living Through Me (Hell's Wrath)
9)Floods
10)The Underground in America
11)(Reprise) Sandblasted Skin
DISCOGRAPHIE
Pantera -
The Great Southern Trendkill
Vulgar Display Of Power avait balayé à grands coups de riffs les relents glam de Pantera. Far Beyond Driven avait abordé un registre plus moderne et sans concession de Pantera : qu'allait donc réserver The Great Southern Trendkill? Surtout que le climat est « un peu tendu » entre les frères Abott et Anselmo (au point qu'il enregistra les voix de son côté), ce dernier étant trop souvent sous influences et incapable d'assurer son rôle de frontman... De cette tension naitra un album nerveux, racé et montrant certaines facettes jusque là inconnues des cowboys.
Un grande inspiration et un hurlement plus tard le décor est planté : on va en prendre plein la gueule... Grosses guitares, batterie à tous les étages et un Anselmo très très énervé viennent ouvrir la grande tuerie, sans compter un des soli à rallonge les plus inspirés de tout les temps : couches de guitares organiques, harmoniques qui sifflent dans les coins et slide bluesy imparable, oh-putain-que-c'est-bon... Et c'est pas fini! À peine le déluge passé que "War Nerve", moins violente, plus groovy, vient donner le ton de l'album. Les tempos seront plutôt élevés, les guitares sous-accordées, et la batterie de Vinnie Paul plus groovy que jamais (sans compter les tonnes de riffs tous plus dangereux les uns que les autres pour la santé de vos cervicales). Tu veux du groove? L'excellente "Drag the Waters" ne t'a pas suffi? (au passage, les enfants, quel solo!) Alors prends toi "13 Steps" dans ta face! Entre la batterie du gros Vinnie qui occupe toutes les positions stratégiques, arrosant les kids de grosse double pédale et les réponses du frangin Dimebag venant donner le coup de grâce aux blessés, il reste pas grand chose à sauver!
On en oublierait presque l'excellente "10's", plus calme et mélancolique et qui présente même des arrangements de guitares acoustique. Quoi?!? De la guitare acoustique dans Pantera! Mais ça va pas la tête? Attends gamin, t'as rien vu... Parce que la grande nouveauté c'est quand même "Suicide Note Pt. I"! Arpège couillu mais joli, couches de claviers et surtout un Phil Anselmo qui abandonne le chant hurlé pour une voix claire délicieusement rocailleuse et d'une profondeur abyssale pour coucher les lignes de chant les plus personnelles et chargées d'émotion de sa carrière : quel morceau! Quel morceau! Bon d'accord, c'est bien joli de montrer un peu de sensibilité mais ce serait quand même dommage de passer pour des gonzesses! Du coup c'est « bouchées doubles » sur "Suicide Note Pt. II" qui restera une des chansons les plus violentes des texans... Riff cataclysmique, refrain punchy et catchy, du grand art (of shredding)
La dernière partie de l'album n'est pas en reste niveau violence avec des titres comme "Living Through Me" ou "The Underground in America", typiquement Panteresques et donc totalement jouissifs. Ne pas oublier "Sandblasted Skin", qui ferme le bal et vient faucher les jambes des derniers debout à grands coups de guitares grasses. Bon, la violence c'est quand même chouette, mais encore une fois sur cet album, c'est dans la finesse qu'excellent les Texans et le dernier tiers de l'album brille surtout par la présence de "Floods"... Si la première partie de la chanson est somme toute classique, le final est bouleversant... Le déluge débarque, la pluie commence à tomber et la guitare de Darrell prend le contrôle pour le solo le plus hallucinant qui ne soit jamais sorti de ses doigts : magnifique... Et juste quand on pense que c'est terminé le Texan en remet une couche pour un final tout en finesse, de la très belle ouvrage!
Album le plus violent mais aussi le plus « expérimental » du combo texan The Great Southern Trendkill sort au printemps 1996. La suite on la connait... Anselmo qui overdose, puis se consacre à Down, entérinant une hostilité déjà palpable entre lui et les frères Abott, etc, etc... Reste un grand album de metal, digne successeur des oeuvres des Cowboys from Hell et un peu trop souvent oublié des amateurs du combo!