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CHRONIQUE PAR ...

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Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 12.5/20

LINE UP

-Angelica Rylin
(chant)

-Daniel Palmqvist
(guitare)

-Johan Niemann
(basse)

-Andreas Lindahl
(claviers)

-Daniel Flores
(batterie)

TRACKLIST

1)No Evil
2)Follow the Rain
3)Bleed Me Dry
4)Chemical Attraction
5)Kiss of Death
6)One Bullet
7)Tonight
8)Storms of the Sea
9)Destiny
10)Revolution
11)Valerie
12)Death of a Movie Star

DISCOGRAPHIE

Divanity (2010)
Bye Bye Lullaby (2012)

(2010) - metal symphonique néo metal nu-métal orchestral à chanteuse - Label : Frontiers Records



Il était une fois un musicien suédois de métal prog qui en avait marre de n'être écouté que par trois pelés et un tondu. Doté d'un certain talent dans le domaine de la production et de bons contacts, il décida de sortir de l'anonymat et de balancer un truc qui serait apprécié par le plus grand nombre. Coup de chance : des amis à lui mentionnèrent cette fille plutôt bien gaulée qui chantait bien, et la donzelle en question accepta de poser sa voix sur ses compos. Et boum, succès immédiat, merci MySpace... Daniel Flores (Mind's Eye) avait bien géré son affaire.

Des esprits mal tournés vous parleront probablement de The Murder Of My Sweet comme d'un clone d'Evanescence. Ce faisant, ils dissimuleront une partie de la vérité : oui, les parallèles avec les responsables principaux du mouvement nu-pouffe nu metal à chanteuse sont nombreux... mais il y a plus que ça. Au rayon des similitudes on trouvera le côté hyper tubesque de la plupart des compos, le fameux son de guitare compressé et numérique que les métalleux détestent tant et surtout un goût presque coupable pour les riffs rythmiques syncopés de soutien. Les plans de gratte à la "Bring Me to Life" transforment "No Evil" ou "Chemical Attraction" en singles autant évidents dans leur intention qu'efficaces dans leur exécution. Car il faut l'avouer tout de suite : The Murder Of My Sweet, ça fonctionne ! On a beau afficher un sourire en coin devant les gimmicks employés, le côté léché et massif de l'ensemble emporte le morceau. Et la surprise cachée est là : Daniel Flores est un arrangeur de première bourre, et les claviers et orchestrations de Divanity tirent clairement l'album vers le haut.

Si les claviers assurent de temps en temps un rôle cyber-dancefloor-moderne, la plupart du temps ils sont là pour présenter un mur d'arrangements à la limite du symphonique qui rappelle le boulot de Tuomas Holopainen dans Nightwish. Les synthés massifs de "Follow the Rain" et "Kiss of Death" évoquent même le Rammstein de "Mein Herz Brennt", se plaçant dans une approche quasi cinématique que la plupart des groupes de nu-pouffe nu metal à chanteuse n'ont pas l'ambition d'aborder. L'écoute au casque permet d'apprécier particulièrement les multiples couches de chœurs, cordes, samples et autres joyeusetés que Flores a patiemment empilés pour donner à son album toute son ampleur, et on ne peut que respecter le degré de maîtrise ainsi exposé. Sauf qu'une fois qu'on a pris acte de cet indéniable talent, il reste le fond... et il est d'une certaine manière à l'image de la chanteuse Angelica : loin d'être repoussant, mais dépourvu de ce petit plus qui inspire le respect et donne l'impression qu'on a affaire à quelque chose de mémorable. Les compos ne font qu'exploiter la recette de départ, ne la transcendent jamais.

Ce qui est dommage, c'est que malgré l'évidente recherche de variété certains procédés finissent par lasser tout de même. C'est le cas des grosses attaques de sections à cordes qui fonctionnent la première fois mais font vite cliché, surtout quand on retrouve presque les mêmes sur trois titres consécutifs tels que "Tonight", "Storms of the Sea" et "Destiny" ! L'autre regret c'est que l'ambition affichée de certains titres fait ressortir la facilité des autres... car de temps en temps The Murder Of My Sweet lâche les chevaux et entre dans la division supérieure. C'est le cas sur "Revolution", qui lie des couplets et refrains tubesques au possible et des envolées instrumentales et lyriques qui taquinent le métal progressif voir le métal symphonique à la Angra. Ce n'est plus de la juxtaposition, c'est la création de quelque chose de nouveau... et ça dure un titre. On en veut à The Murder of My Sweet de ne pas avoir creusé de ce côté, et on leur en veut de ne jamais se montrer aussi bon dans leur style de prédilection que dans le métal prog pur de "Death of a Movie Star", grosse réussite de l'album... car complètement à part. Dommage.


Daniel Flores est indéniablement un bon faiseur, et en faisant de Divanity plus que l'ébauche d'un croisement entre nu-metal, métal symphonique et métal progressif il aurait sûrement raflé le gros lot. Mais le projet semble inabouti, et ce premier album ne dépasse donc pas le statut de surprise agréable par moments et frustrante à d'autres. Espérons que ce ne sera pas qu'un one-shot et que le futur verra The Murder Of My Sweet réaliser son potentiel.


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