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CHRONIQUE PAR ...

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Kroboy
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15/20

LINE UP

-Peavy Wagner
(chant+basse)

-Victor Smolski
(guitare)

-Andre Hilgers
(batterie)

TRACKLIST

1)On the Edge of Darkness
2)Hunter & Prey
3)Into The Light
4)The Beggar’s Last Dime

5)Empty Hollow
6)Strings to a Web
7)Fatal Grace
8)Connected
9)Empty Hollow (reprise)

10)Saviour Of The Dead
11)Hellgirl
12)Purified
13)Through Ages
14)Tomorrow Never Comes

DISCOGRAPHIE


Rage - Strings To A Web
(2010) - heavy metal - Label : Nuclear Blast



En guise d’intro, je vais faire dans l’original : comme tous mes collègues chroniqueurs du web, je vais saluer la performance de Rage, qui sort avec Strings To A Web rien de moins que son 20ème album. Ou le 19ème. Ou le 18ème peut-être. En fait tout dépend si l’on prend en compte l’unique album d’Avenger (avant que le groupe choisisse de se rebaptiser Rage) et du statut accordé à X Years In Rage (collection de faces B et démos retravaillées) et Lingua Mortis (adaptation orchestrale de titres déjà existants)…

Mais la vraie question sous-jacente, c’est la suivante : au bout de tant d’albums, qu’est-ce qu’un groupe peut encore avoir à raconter, hormis des choses déjà dites par le passé ? Certes, on sait très bien que Peavy Wagner ne s’est jamais embarrassé de ce genre de considérations. À la différence de Blind Guardian, Rage n’a jamais été un maniaque du détail, ce qui a d’ailleurs un peu joué contre lui : si ce trait de caractère lui a permis de conserver un rythme de sortie extrêmement soutenu tout au long de sa carrière, il est aussi à l’origine d’albums très garnis (souvent une quinzaine de titres pour les albums des 90’s) et inégaux, où le bon vin côtoyait l’ivraie. Aujourd’hui, si Rage est revenu à des albums de format plus traditionnel, il s’est également enfermé dans une certaine routine. Le groupe se contente de décliner la plupart du temps une formule un peu téléphonée, des titres courts (entre 4 et 5 minutes en général) avec riffs musclés sur les couplets, refrain mélodiques et soli permettant à Smolski de laisser libre cours à sa technique et son inspiration du moment, pour le meilleur ou pour le pire. Partant de là, comment différencier un bon album de Rage d’un moyen ? Disons que ça se joue à quelques détails près : et ce genre de petits détails qui font les bons albums, c’est tout-à-fait ce qui manquait à Carved In Stone, avec lequel votre serviteur s’était montré bien indulgent avec le recul.

Manifestement, Rage a corrigé le tir sur Strings To A Web. Certes, il y a bien quelques titres « alimentaires » sur cet album comme "Saviours of the Dead", malgré son riff groovy à la Pantera assez inhabituel, "Hellgirl", voire "Tomorrow Never Comes", aussi sympathique soit-elle. Mais attardons-nous plutôt sur les nombreux bons points. Déjà, signalons que le groupe a retrouvé son mordant, avec deux premiers titres musclés. "On the Edge of Darkness" constitue une ouverture efficace, certes pas au niveau stratosphérique de "All I Want" (Unity), mais qui a le mérite d'annoncer tout de suite la couleur de l'album. Dans la foulée, "Hunter & Prey" enfonce le clou avec là encore des passages thrashy et un refrain imparable, décidément la grande spécialité de Rage. Prise de risque ultra-limitée sur les deux titres suivants, basés sur la recette décrite plus haut. Mais bon, que voulez-vous : à l'instar de la formule thrash de Kreator ou celle du heavy bourrin à la mode Grave Digger, quand c'est bien fait, on se tait et on se régale. Surtout avec "The Beggar's Last Dime" et son superbe refrain. "Into the Light" souligne quant à elle la justesse du choix d'Andre Hilgers derrière le kit : voilà un batteur heavy jusqu'au bout des ongles, mais qui sait varier son jeu juste ce qu'il faut à l'image du dernier refrain, ce qui le différencie des nombreux batteurs automates qui sévissent outre-Rhin.

Le gros morceau de l'album demeure néanmoins la suite "Empty Hollow". Presque tout est dit dès le premier mouvement : les deux premières minutes révèlent un formidable travail d'arrangement entre le groupe et l'orchestre, et après un excellent riff, Rage nous livre en pâture un refrain magnifique sur lequel Peavy met une grande intensité dans son chant. Si le groupe y avait casé un solo classique, on aurait très certainement tenu là le meilleur morceau de Rage depuis des lustres. Mais le groupe a choisi une formule différente : la partie solo vient s'insérer dans "Strings to a Web", un instru metal prog' de 4 minutes dans le style de "Unity", avant de marquer une pause via un court passage atmosphérique ("Fatal Grace"). Retour de Peavy au chant sur "Connected", sorte de semi-ballade très réussie où Smolski est à nouveau mis à l'honneur, avant de revenir au thème principal pour se délecter une dernière fois de ce merveilleux refrain. Si la suite "Lingua Mortis" sur Speak Of The Dead nous avait laissé sur notre faim de par son côté hétérogène, la suite "Empty Hollow" (16 minutes au total) est en revanche une franche réussite, intéressante de bout en bout, et qui justifie à elle seule l'achat de Strings To A Web. Difficile de passer après ça : seul "Purify" parvient à tirer son épingle du jeu, ainsi que la très jolie ballade acoustique "Through Ages", presque un interlude au vu de sa très courte durée (2 minutes).


Pas vraiment de réelle surprise sur ce nouvel et énième album de Rage, juste un groupe qui semble s'être un peu plus appliqué que sur ses albums récents. La différence se voit immédiatement : Strings To A Web est une sorte de Carved In Stone en mieux, avec cette énorme plus-value qu'est la suite "Empty Hollow", preuve éclatante qu'après tant d'années sur le circuit, Rage en a encore dans le ventre. Alors non, Rage ne sera jamais considéré comme un groupe génial ; il n'en reste pas moins que leurs albums dépassent de la tête et des épaules 95% de ce que peut produire la concurrence…


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