AGROUGROUM. Bon je sais, pas génial comme moyen d'introduire cette chronique, mais faut dire aussi que je suis pas content après ce que je viens d'entendre, de ré-entendre et d'entendre encore. Que les poètes de The Monolith Deathcult aient décidé de ressortir leur second album (que je ne connaissais pas) et que cette galette soit donc une ré-édition, passe encore, tout le monde fait ça. Mais quand on ré-édite un album, c'est en général qu'il est bon et qu'on souhaite lui offrir un bien meilleur son : ouais, sauf qu'en l'occurrence « cet album est à chier » (comme Denver, comprendra qui pourra) et que le son l'est tout autant.
Vous en conviendrez, pour une ré-édition, c'est dommage. C'est même limite scandaleux. Or donc, me voici face à ce culte de la mort monolithique, qui vous l'aurez remarqué ne fait pas dans l'ambient minimaliste. Non ici on est plutôt face à des guerriers, des trVe warriors über violents et grandiloquents, qui plus est fascinés par les guerres et autres faits historiques des plus sanguinolents. Et donc ces charmants garçons font du brutal death. Soit, en général j'adore ça. Le truc c'est que selon moi, pour faire un bon groupe de brutal death, il faut avant tout des mecs techniquement carrés voir excellents, très bien produits (il s'agit d'entendre clairement ce qui se passe quand ça blaste à qui mieux mieux) et surtout mon dieu, surtout inventifs, parce que dans un style aussi bourrin on a vite fait de tourner en rond. En général, les grands y arrivent bien (Vader, Nile, Behemoth, et j'en passe) et les buses se vautrent. Et là, il convient de parler d'une belle vautre. Même si cet album est sorti en 2005, sa pénibilité n'a pas pris une ride, et le côté ré-édition catastrophique ne vient pas arranger ce constat, bien au contraire. Non seulement cet album est mauvais, mais en plus il a déjà 5 ans. Bonjour l'exclue les gars.
Mais penchons-nous sur ce qui a, fondamentalement, nourri le feu de mon ire à l'encontre de cet assaut des plus déplaisants de la part des vilains Néerlandais (oh les vilains), soit le contenu de ce White Crematorium 2.0 (et ouais, ré-édition mon gars/ma fille, le 2.0 ça claque). Et en termes de contenu, il y a de quoi s'exciter. D'abord ce son à chier dont je parlais précédemment, qui malgré un soit-disant remaster est en réalité loin des standards du genre, tellement brouillon qu'on peine à comprendre ce qui se passe quand la machine à blaster se met en marche (c'est-à-dire très, très souvent sur cet album). Ajoutez à cela les ridicules chœurs grégoriens et autres samples ultra pompeux à peine intelligibles et venant s'empiler sur le tout et très franchement, on n'en peut vite plus (''1567 – Under The Blood Campaign'', ''Origin''). Ensuite et pire encore, cette ignoble propension des guitaristes à envoyer, de ci de-là, sans cohérence et sans prévenir, des morceaux de solos extrêmement mal écrits et mal exécutés, qui font penser aux pires livraisons d'un Jeff Hanneman ou d'un Kerry King ivres morts (clairement, les solos de Slayer n'ont jamais été une référence...le reste par contre, ah ah !). Très franchement c'est insupportable (''Origin'', ''7 Months of Suffering'').
Il n'y a, en fait, que lorsque le groupe lève un peu le pied et repasse en mode mid-tempo ou rythmique trashisante qu'on comprend un peu plus ce qu'il fait, pour se rendre compte qu'en fait il ne fait rien. Sérieux, j'ai retenu un ou deux riffs sur cet album, qui dure pourtant dans les 50 minutes ! Impensable. Le tout est balourd, bateau, comme ces accélérations soudaines accompagnées de coups de lead dégueulasses sans queue ni tête qui agacent plus vite que le gros Drucker, son chien et son canapé rouge un dimanche après-midi (''The Cruel Hunters''). Et en plus, les mecs ont le melon. Leur page Myspace vante en effet un groupe pratiquant un « Supreme Avant Garde Death Metal ». Si être avant garde c'est être infoutu d'écrire un morceau qui accroche, alors ouais les gars, vous êtes avant-gardistes. Pour le reste vous êtes loin, très loin du peloton de tête. J'étais tellement minable après tout ça que j'ai dû me faire une cure d'Hate Eternal et de Nile pour me réconcilier avec le genre.
Et encore! Je vous passe les deux « pauses » en forme d'incartades doom-friendly, soit la pompeuse ''The White Crematorium'' et ses spoken-lyrics bidons et ''The Haunted Ravines of Babi Yar'', soit l'instru la plus dispensable que j'aie entendu depuis longtemps. Vraiment. Bref, vous l'aurez compris, j'ai beaucoup de mal avec cet album. Cela n'engage que moi, et j'ai pu lire par ailleurs des critiques plus positives (moi pas comprendre, mais respecter), et finalement je ne saurais que trop vous conseiller de tenter de vous en faire votre propre idée, mais seulement si vous êtes fan absolu du genre. Sinon n'essayez même pas, vous courez à la catastrophe.