CHRONIQUE PAR ...
Arroway's
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Markku Kuikka
(chant)
-Mika Grönholm
(guitare+basse+claviers)
-Tom Rask
(batterie)
TRACKLIST
1)One Minute of Reality
2)Awaited
3)Fate & Belief
4)Life Is
5)Meet the Maker
6)You and Me
7)Misfortune-Teller
8)Learn to Crawl
9)Eyewitness of Life
10)Place for Freedom
DISCOGRAPHIE
Prog, prog, prog (voilà qui devrait suffire à faire fuir les réfractaires au genre). Grönholm est un nouveau – du moins en ce qui concerne l'existence du groupe –projet de métal progressif installé en Finlande monté par le guitariste et compositeur Mika Grönholm, le chanteur Markku Kuikka (Status Minor) et le batteur Tom Rask. Premier et rapide contact de surface: une recherche sur le web me fait tomber, ce jour là, en premier lien sur le site Truth In Shredding. Ils sont chez Lion Music. Et Derek Sherinian apparaît en guest. Oh Seigneur. Faites que non. Pas ça.
Heureusement Grönholm n'est pas ce groupe de musiciens shreddeurs sans foi ni loi que l'on pouvait craindre instinctivement. Prog, ça oui. Jusqu'au bout des ongles. Première piste et voici l'introduction de rigueur: voix indistinctes et sons divers sur nappe de synthé, on devine un mix d'éléments à ré-entendre tout le long de l'album. L'ensemble n'est du reste pas trop explicite et Grönholm évite ainsi de sombrer dans la recette trop évidente de l'introduction pour concept album. Le premier véritable morceau oriente l'écoute vers des contrées hard rock façon King's X (c'est la présence de Ty Tabor, également invité sur cet album, qui motive ce rapprochement plutôt qu'un autre en particulier), avec un chant plutôt haut perché, une mélodie entraînante et dynamique. Rien ne vient surprendre les oreilles, des titres commes "Awaited" et "Fate & Belief" se cantonnent à un territoire musical connu maintes fois exploré ailleurs. Au risque parfois de frôler le cliché, par exemple sur le refrain de "Fate & Belief" parfaitement radio-diffusable sur nos ondes FM progressives.
Oui mais. Vient après un sacré solo de guitare. De ceux qui font décoller de ce que l'on est en train de faire pour mieux écouter. Maîtrise et justesse, ressenti, tout y est. Et le tempo ne dépasse même pas 70 bpm (la preuve que ce n'est pas du shred). On se dit alors que Grönholm va peut-être réussir à nous faire décoller sur la longueur d'un album au demeurant plutôt court (40 minutes pour 10 titres… zut, pas de quoi faire un morceau de 25 minutes). Espoir déçu: si l'album reste constant dans la qualité de ses titres, chose assez surprenante, il maintient inéluctablement la barre vers le même cap sans digresser d'une seule mesure. On pourra retrouver toutes les composantes du rock progressif, depuis les ambiances et le caractère très mélodique des morceaux jusqu'aux soli de guitares et de synthé – on reconnaîtra d'ailleurs facilement la patte de Sherinian. C'était implicite mais précisons tout de même que la prestation des musiciens est techniquement impeccable. La voix de Markku Kuikka pourra peut-être en rebuter certains dans un premier temps à cause de son grain parfois trop saturé et légèrement agressif, mais pas de quoi tempérer sa très bonne performance.
Le souci avec Eyewitness Of Life, c'est que malgré quelques soli qui se font remarquer et des refrains catchy, il n'y a rien de vraiment nouveau. Les compositions sont abouties mais restent imperturbablement dans un style progressif bien classique à peine métallisé si ce n'est par la puissance de ses basses. Sans aucun sursaut d'originalité, on a une impression quasi immédiate de déjà entendu. Et même si Grönholm fait indubitablement dans la qualité, cela ne suffit malheureusement pas à en faire une découverte incontournable.