CHRONIQUE PAR ...
Joe Le Hareng
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Mattias "IA" Eklundh
(chant+guitare)
-Christer Örtefors
(basse)
-Björn Fryklund
(batterie)
TRACKLIST
1)God Save the Spleen
2)Hip Hip Hoorah
3)Teargas Jazz
4)Sick? (Death by Hypochondria)
5)OK
6)Honey, You're a Nazi
7)The Only Way
8)Murder Groupie
9)The Smell of Time
10)One Last Dance
11)Do Not Disturb
12)Clean It Up
DISCOGRAPHIE
Tiens les gentils Suédois un peu farfelus de Freak Kitchen ont sorti un nouvel album! 4 ans d'attente? De la part d'un boulimique de travail qui met rarement plus de 2 ans entre chaque disque... ça sent l'album de la maturité! Bon en fait non, que dalle, ça sonne comme du Freak Kitchen, bien propre, bien net et qui ne dévie pas d'un iota : même riffs, même thêmes, même lignes de chant, même son (ou presque)... Quelle déception.
Pourtant Mattias « IA » Ekhlundh a toujours cette science du riff qui fait mal et la quantité de bons (voire d'excellents riffs) qui peuplent cette galette fait plutôt plaisir à voir! Pourtant plusieurs « détails » laissent un goût amer dans la bouche : d'abord les dits-riffs ont la fâcheuse tendance à ressembler à des riffs déjà existants (cela va au-delà de la simple identité sonore, l'auto-plagiat n'est jamais loin) et surtout ils sont gâchés par un son de guitare absolument abject! Du début à la fin et à la seule exception des soli (qui ne brillent pas non plus par leur originalité d'ailleurs) le son de guitare est hyper-compressé, ne jouit d'aucune dynamique et écrase les riffs... Bref, sur un morceau, ça peut le faire, sur tout un album c'est à la limite du supportable.
Même constat sur la deuxième facette de Mattias, celle de chanteur/parolier : les lignes de chant sont identiques en tout point à ce qu'il a fait par le passé (c'est particulièrement flagrant sur le « differently » du morceau "Sick") et du coup collent à la perfection aux thêmes abordés par le Suédois qui eux non plus n'ont pas beaucoup évolué : entre un discours « politisé » gentiment gauchiste/humaniste/j'enfonce des portes ouvertes, les fustigations contre les gens névrosés, et les considérations bateaux sur la vie en général... ça sent un peu la naphtaline! Allez Mattias, fait nous péter deux-trois soli qui déchirent et on te pardonne! Oui... Mmmm... Hin-hin... Oui... Bon ben non faudra pas compter la dessus non-plus...
Tout ces petits détails font qu'à la fin de la première écoute, tout amateur de Mattias aura l'impression de déjà connaître l'album, sensation désagréable s'il en est, surtout quand on a attendu 4 ans pour du « nouveau matériel »... Et ce ne sont les deux trois boucles electro introduites ça et là, les quelques passages indianisants et les mesures composées qui vont changer la donne. On se retrouve donc avec un copie presque conforme de Move. Comme ce dernier Land Of The Freaks oscille entre le bon ("God Save the Spleen", "Hip Hip Hoorah" voire "Sick"), le médiocre ("Do Not Disturb", "Clean It Up") et le très mauvais ("The Smell of Time", "Ok"), mais à aucun moment il ne vient taquiner les grands frères Freak Kitchen, Dead Soul Men ou encore Appetizer... Dommage, dommage...
Cher Popo, j'ai lu avec grande attention et grand plaisir ta lettre et le passage sur Move m'a particulièrement intéressé. Bien sûr que je me rappelle à quel point nous aimions recouvrir le Freak Kitchen MKII d'un tombereau d'injures qui cachait surtout une grande déception face à un artiste qui n'a pas su transcender son incroyable talent et transformer l'essai... Lire que Move a pris une belle patine avec l'age me laisse donc un espoir d'apprécier ce Land Of The Freaks dans les années à venir, même si je dois bien t'avouer - tu connais ma nature pessimiste - que je me fais bien peu d'illusions...