CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-Jonny Pettersson
(chant)
-Roger Bergsten
(guitare)
-David Karlsson
(guitare)
-Daniel Åsén
(basse)
-Daniel Mikaelsson
(batterie)
TRACKLIST
1)Intro (Devoured)
2)Scorned Messiah
3)The Marked One
4)Obsolete Gods
5)In Utter Contempt
6)Trapped Beyond
7)A New World Order
8)Smashing the Face of Belief
9)Hands of Vengeance
10)Winds of Disease
DISCOGRAPHIE
Permettez, que j’exprime décemment ma joie : « yeah ». Eh oui, une fois de plus, c’est tout ce qu’un album de death déclenchera comme réaction. Ça a beau être un premier album, en partie autoproduit, ça n’excuse pas le manque d’inspiration et le côté absolument stéréotypé des compositions de With Flesh Unbound, premier album donc de Syn:drom (le symbole «:» doit être là pour que le lecteur comprenne bien que dans « Syndrom », il ya « Syn » (ou plutôt « Sin »). Bon, pas de quoi aller, de colère, décapiter une marmotte, cet album se laisse écouter. Mouais.
Syn:drom fait du death métal et vient de Suède, ce qui d’ores et déjà semble le catégoriser dans deux rôles, lesquels sont en ce moment l’apanage de la Suède : soit du death mélodique fait au kilomètre, soit du death technique à la sauce old-school US. Vu que c’est moi, Lucificum, qui me fend de cette chronique, vous aurez deviner qu’il s’agit du second style, car sinon, le promo aurait certainement échu à Pietro, qui n’en mérite pas tant. Vous l’aurez deviné, Syn:drom fait furieusement penser à du Suffocation, du Deicide, voire à du Nile dans le son des guitares et dans certaines sonorités un peu orientales perçues de-ci, de-là. "Obsolete God" rappelle également Aeternam, qui pour leur premier album ont eu le bon goût de proposer une tuerie. Malgré tout, nonobstant le côté classique des titres de ce With Flesh Unbound, il faut reconnaitre que ça fonctionne plutôt bien. La prod est tout à fait correcte, même si l’enregistrement a été fait par les membres du groupe au studio Nevo à Sundsvall. Du coup, on aurait pu souhaiter des guitares un peu moins baveuses et plus incisives, mais ne soyons pas plus royalistes que le roi.
Dix titres pour une petite demi-heure de brutalité, aucun doute, cet album est placé sous le signe du death métal. Blast, double pédale, riffs qui tricotent plus vite que tantine avant les fêtes de Noël et growl rapeux alternant avec du hurlé presque black, manquant malgré tout d’un peu de diversité pour être vraiment marquant...tout y est. Dommage que le tempo soit tout le temps au taquet : les américains de Dying Fetus ont récemment prouvé qu’en variant le tempo, en réservant des plages plus lentes et lourdes, on décuplait l’efficacité et la brutalité d’un titre. Par contre, les quelques solos qui égrènent les titres sont de belle facture, juste ce qu’il faut de virtuosité et de technique pour ne pas tomber dans le n’importe quoi si souvent associé au death. Du coup, on en vient à regretter qu’ils ne soient pas plus nombreux. Difficile également de ne pas finir, au fur et à mesure des écoutes, à confondre tous les titres et à ne plus trop savoir où nous en sommes : sur la longueur, With Flesh Unbound s’avère assez monotone, toujours brutal mais jamais surprenant. Aucun titre ne surnage, que ça soit pour s’avérer lamentable ou génial, coinçant du coup Syn:drom dans la case des « peut mieux faire ».
Malgré tout, ce premier album ouvre des perspectives. Un peu plus d’audace et d’originalité pourront pour le prochain album de Syn:drom leur ouvrir des portes en rendant son écoute plus passionnante. With Flesh Unbound ne mérite pas un caillassage en règle, il mérite juste un intérêt poli et un oubli inexorable jusqu’à la prochaine apparition du groupe. En espérant qu’il aura un produit un peu mieux ficelé à nous proposer.