CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Jonny Pettersson
(chant)
-Roger Bergsten
(guitare)
-David Karlsson
(guitare)
-Daniel Åsén
(basse)
-Daniel Mikaelsson
(batterie)
TRACKLIST
1) Black Dawn
2) A Silent Void
3) Cold Existence
4) The Filth Unmasked
5) Solitude Breeds Death
6) 13th Serpent
7) Reversion
8) Through Divine Intoxication
9) Iconoclastic View
10) Imposing as Gods Amongst Men
DISCOGRAPHIE
On peut dire que le premier essai des Suédois de Syn:drom m'avait laissé un peu dubitatif. C'est donc en soupirant que je disais à notre bon Kroboy que « OK, allez, vas-y balance leur nouvel album ». Bien m'en a pris ! Car les progrès sont là et d'un album un peu mou et stéréotypé, le groupe est passé à un brutal death racé, acéré et bien violent, avec une production massive et une fougue bienvenue pour ce nouvel album nommé Iconoclast – avec un gros méchant monsieur sur la couverture, parce que fuck you.
Premier gros point de progrès, donc, la production. Là où With Flesh Unbound, en 2010, proposait un son gras, sale et imprécis, comme pour singer les légendaires productions des années 90, Iconoclast remet les pendules à jour avec un son précis et puissant, rappelant les derniers albums de Dying Fetus ou même des sonorités plus death moderne comme Trigger The Bloodshed, toute en violence compacte et en décibels. Et cette production renouvelée, mine de rien, a redonné une bonne dose de patate aux petits gars chevelus (enfin, "chevelus"... surtout le chanteur si l'on en croit la première vidéo issue de l'album dispo sur internet) de Syn:drom qui, en plus, n'ont pas été avares sur la violence des compositions, avec du gravity blast à la pelle et du riff de sauvage. Les conditions sont donc réunies pour faire de cet Iconoclast quelque chose de plaisant à écouter pour qui aime la sauvagerie et l'agression sonore.
Et c'est précisément ce à quoi l'on aura droit durant un peu moins de quarante minutes, sans pause ni mise en ambiance (sauf un peu durant le titre "Iconoclast View", qui rappelle un peu Nile par sa lourdeur et son mysticisme) : du carré, du brutal et du puissant. Écoutez des morceaux comme "The Filth Unmasked" et son intro ravageuse ou l'opener "Black Dawn" et sa double pédale aux amphétamines : non, ne cherchez nul part une quelconque touche de génie ou une réelle révolution dans écriture d'un morceau de brutal death, Syn:drom se contente de faire bien, de faire sobre et sait visiblement se mettre des barrières pour ne pas s'éparpiller. C'est cette compacité associée à la violence du propos qui continue, encore aujourd'hui, à faire de bons albums de brutal death comme on les aime et cela, les Suédois l'ont bien compris.
Ça a souvent été dit dans nos pages, mais la Suède, véritable fer de lance de l'Europe brutale, fait maintenant jeu égal avec les USA en terme de brutal death. Syn:drom est donc l'un de ces nouveaux petits Vikings décidés à aller mettre une pâtée aux leaders du genre sur leur propre terrain : Cannibal Corpse, Suffocation ou Dying Fetus n'ont qu'à bien se tenir.