- Définition du Petit Larousse du Gros Bourrin 2010, préface par Barney de Napalm Death - Dew Scented, nom propre: Groupe allemand fondé en 1993 (respect!) en Allemagne par des teutons de nationalité germanique. Pratique un style de musique que le commun des Bourrins qualifierait de « thrash death old school ». Tous leurs titres d’albums commencent par un I: Immortelle, Incinerate, Issue n°VI, plein d’autres, et donc Invocation, leur dernier en date. Synonymes: bourrin, intègre, intransigeant (ex: « ce type est un gros dew-scented »). Antonymes: évolutif, progressif, innovant, pop punk à roulettes, indie folk, théière.
Bon, j’avoue que je deviens un peu taré à force de chroniquer des groupes allemands, mais eux (au moins) ont une scène méchamment prolifique donc il faut bien s’y coller. Non pas qu’en France ce ne soit pas le cas, mais j’ai tout de même l’impression qu’en termes de moyens, de structures et de perspectives de carrière l’Allemagne c’est quand même nettement mieux qu’ici. Mais tout ça, Dew Scented s’en contre-branle. En effet, les teutons sont « dans la place » depuis 1993, ils ont donc eu le temps d’asseoir leur carrière, leur style et d’acquérir une certaine notoriété. Perso j’avais découvert en 2005 et une bonne mandale dans les boules avec Issue n°VI. Mais après l’écoute des suivants et de quelques uns des précédents, je me suis rendu compte que Dew Scented, ben c’était quand même un peu tout le temps la même chose et j’ai prestement lâché l’affaire. Alors qu’en est-il, aujourd’hui, de ce dernier assaut des méchants pas contents de la bande à « Leffe » Jensen (bon allez en vrai c’est Leif, mais merde un tel prénom ça s’invente pas m’sieurs dames)? Eh bien OH surprise, c’est toujours pareil, mais avec quelques minuscules évolutions histoire de dire que ce Invocation n’est pas la copie carbone d’Incinerate, qui lui-même n’était pas la copie carbone de Issue n°VI mais pas loin. Et encore, je dis qu’il y a eu de l’évolution, en vérité à part le fait que ce soit un nouvel album qu’on écoute les Allemands n’ont pas vraiment changé de recette… Ils ont juste pris trois ans quoi…
Donc en gros Dew Scented c’est toujours: des morceaux majoritairement rapides et violents, un Leffe « Radieuse » Jensen toujours aussi énervé avec son timbre reconnaissable entre mille, entre le coreux et le poivrot, la batterie en mode thrash à papa poum-tac, ou avec double au taquet le reste du temps, voir blastant sur les morceaux bien énervés (‘’Have No Mercy on Us’’) des refrains plus lents, mid-tempo assez péchus et fédérateurs la plupart du temps (‘’The Invocation’’), des ponts parfois excellents (‘’Artificial Life’’) entrecoupés de solos brillamment exécutés mais manquant cruellement d’originalité (‘’Have No Mercy on Us’’), un dernier couplet, à nouveau le refrain, et au morceau d’après ça recommence. 100% labellisé Dew Scented quoi. Ça rappelle toujours autant The Haunted, Hatesphere et consorts, mais c’est sympa car parfaitement exécuté et produit. Seulement voilà, à moins d’être fan absolu du genre, c’est quand même assez vite pénible. Pourtant le groupe excelle dans son domaine et propose vraiment des morceaux ciselés, carrés au millimètre et variant les ambiances, mais cette impression d’avoir déjà entendu chaque riff (‘’Torn to Shreds’’ et bien d’autres), chaque refrain et chaque plan de batterie 3000 fois est terriblement prégnante et il est ardu de s’en détacher tout au long de l’écoute de cet opus. Bref, comme d’hab’ avec les Dew: la qualité est toujours au rendez-vous, la surprise et l’innovation jamais. Étant plutôt fan du genre, cela ne me dérange pas outre-mesure et j’ai finalement trouvé cet album salement efficace, bien que totalement dénué de toute tentative d’évolution.
Si certains groupes ratent un peu le train de la modernité, les Dew Scented n'ont, eux, toujours pas trouvé la gare, et visiblement ça leur convient, et à l’auditeur aussi finalement, qui aura toujours cette certitude si rassurante de se retrouver, à chaque livraison des teutons, son shot de thrash death de qualité pur jus, sans aucune forme d’originalité mais immédiatement reconnaissable et foutrement bien écrit, grâce au talent indéniable des teutons et à l’inimitable grain de voix du père Leffe « 9° » Jensen. Zum Wohl!