CHRONIQUE PAR ...
Arroway's
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Robbie van Stiphout
(chant+guitare)
-Dolf van Heugten
(claviers)
-Nick Verstappen
(basse)
-Daan Liebregts
(batterie)
TRACKLIST
1)Massive Glacial Wall
2)Lost Identity
3)Castel Gandolfo
4)Inside
5)Fergus Falls
6)A Soul´s Documentary
7)Age of Technology
8)7th Sign
9)In the End…
DISCOGRAPHIE
Quand on écoute Day Six, on se dit que c'est dommage. Ou plutôt non, en fait on ne se dit pas grand' chose. A part que décidément, la recette pour faire du métal progressif est bien trop connue. Citez les grands classiques du prog comme Pink Floyd, citez Dream Theater – évidemment -, rajoutez Porcupine Tree dans les influences - cela fait toujours bien. Ah oui, et puis Opeth – il faut dire que Akerfeldt n'est jamais loin de Wilson ces derniers temps. Allez on brasse tout ça ensemble pour voir ce que cela donne.
Et on obtient un résultat plutôt fade. On a beau écouter l'album en long, en large et en travers, rien n'y fait : The Grand Design fait définitivement preuve d'un manque d'accroche et d'originalité. L'interprétation est bonne mais la partition – ni mauvaise, ni franchement décevante – est tout simplement sans saveur. Pour la décrire, il est bien tentant de retourner les arguments de promotion contre la musique en se contenant de mélanger certaines caractéristiques des groupes précédemment cités. Le premier morceau "Massive Glacial Wall" est un bon résumé de l'album. On pense à du métal à la Dream Theater dans lequel il est facile de débusquer régulièrement des éléments de compositions qu'on leur connaît bien : dans l'esprit des riffs, dans la façon d'alourdir certains passages, dans des détails de jeu à la batterie dans lesquels on reconnaît un Mike Portnoy traditionnel. De même perçoit-on aisément l'ombre de Porcupine Tree dans les atmosphères un peu planantes développées pour servir les soli de guitare à propos ou dans certains passages comme le riff d'entrée de "Massive Glacial Wall". Quand à l'introduction acoustique et mélancolique de "Lost Identity" ou le morceau calme "A Soul's Documentary", voilà qu'ils nous rappellent un certain groupe suédois qui sait se faire un peu romantique.
Que Day Six marche dans les pas de ses grands frères ne serait pas tellement gênant s'il y avait quelque chose d'un peu excitant proposé avec ou à côté. Mais rien de tel : en plus d'être long (près d'une heure quinze), The Grand Design reste désespérément dans le même registre avec des variations plus ou moins métal mais au ton général un peu déprimant. Entre des morceaux fleuves qui ont tendance à s'éterniser et des passages calmes et tristes, les quelques moments de dynamisme de l'album comme sur "Inside" ou "Castel Gandolfo" ont du mal à s'imposer. Le chant très correct mais pas particulièrement enthousiasmant ajoute à la monotonie de l'album : le grain un peu rugueux de la voix reste toujours égal et banalise ainsi les lignes de chant. En conséquence, aucun morceau ne se démarque franchement, aucune mélodie ne vient vraiment pour accrocher l'oreille et rester en tête. L'emphatique "7th Sign" sert une conclusion à l'image du titre de l'album : solennelle et convenue. Il est préférable de s'attarder sur l'outro "In the End…", pas vraiment plus originale mais plus heureuse avec son atmosphère plus légère et sensible. On regrette presque que l'album s'achève ainsi, sur un morceau où Day Six arrivait à faire passer plus simplement une émotion.
Avec cet album, Day Six ne frappe pas aussi fort qu'il en avait probablement les moyens. On s'ennuie pendant l'écoute de The Grand Design principalement parce que les ingrédients qui en font la musique sont largement connus. Des influences trop présentes, le sentiment d'un manque d'originalité, des longueurs, une incapacité à garder trop longtemps l'attention : Day Six gagnerait assurément à s'émanciper un peu plus et à emprunter des chemins un peu moins fréquentés.