CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-C. Naughton
(chant+guitare)
-Mark Wood
(guitare)
-N. Wallwork
(basse+chant)
-S. Lucas
(batterie+chant)
TRACKLIST
1)Gateway to the Dark Peak/The Solitary One Waits for Grace (The Wayfarer Pt I)
2)Awakens He, Bereft of Kinsmen (The Wayfarer Pt II)
3)The Fields of Reckoning
4)Children of the Stones
5)The Ruin
6)The Honour of Good Men on the Path to Eternal Glory
7)To Find Solace... Where Security Stands (The Wayfarer Pt III)
8)When the Woods Were young
9)A Valley Thick with Oaks
10)Defending the Realm
DISCOGRAPHIE
Débarqués d’Angleterre, terre nourricière et originelle, Winterfylleth (sachez que cela signifie La pleine lune d’hiver en vieil anglois) s’est inspiré des glorieux aînés pour s’imposer une mission, celle de faire revivre la vieille histoire de leur fier pays. Quoi de plus normal qu’un groupe pratiquant du black metal en Angleterre soit un adorateur du passé de ses terres ? Il y a matière à dire et pour être honnête, la place n’est pas vraiment occupée qui plus est. Ce 2e album des perfides albionais est donc une sorte de testament.
Sachant qu’en plus leur 1ère réalisation fut en son temps appréciée, il règne alentour du disque une envie d’en découvrir plus. Cette envie n’est pas déçue lorsque s’installe "Gateway to the Dark Peak/The Solitary One Waits for Grace (Wayfarer Pt I)". Quelques chants incantatoires en guise d’introduction pour ensuite donner voie à un riff simple et porteur d’un souffle épique. Jolie mise en matière que voilà et parfaitement sensée pour un disque traitant du passé comme en voici. On pourra légitimement penser à Enslaved, sur ses premiers albums, autant pour la démarche que pour la musique. Les riffs avec ces montées imposantes rappellent en cela la troupe du Nord. L’usage de blasts couplés à de nombreux moments de calme et les chants qui sont autant d’appels au passé glorieux confirment cette pensée. Ne vous attendez cependant pas à être au niveau du fameux ancien.
2 raisons à cela. De l’eau a déjà coulé sous les ponts, Enslaved en 1er lieu et une palanquée d’autres groupes de vikings (le lecteur éveillé fera remarquer qu’il s’agit d’anglais et non de vikings ici, il a raison, mais la démarche reste globalement la même, seul le sujet diffère). Aussi, le groupe, s’il fait montre d’un talent à composer des riffs prenants et nostalgiques n’arrive tout de même pas à la hauteur des références. La jeunesse est peut-être en cause, et tout simplement le fait qu’un groupe comme Enslaved n’émerge pas tous les 4 matins. Ne boudons pas trop notre plaisir néanmoins et il faut savoir apprécier lorsque de la bonne musique arrive dans nos oreilles. Qui plus est, Winterfylleth arrive à s’enticher d’une différenciation agréable. Les influences sont notables, mais la personnalité également.
Cet ensemble de qualités et défauts contribue à fabriquer un disque sympathique, qui saura certainement calmer les ardeurs de ceux qui recherchent un souffle froid venant du passé, respectueux des dogmes du style tout en apportant sa pierre à l’édifice de façon notable. Et respectueux des valeurs d’antan surtout. Le chant teinté de souffle n’est pas particulièrement remarquable, il assure sa partition pour autant. Les compositions sont à un niveau intéressant sans jamais aller titiller l’excellence la plus pure, avec une seconde partie d’album un peu plus rébarbative par sa longueur. La 2nde moitié de "The Fields of Reckoning" donne quelques frissons par exemple, mais laisse filer la dernière marche pour accéder au panthéon. Très bon quand même. "Children of the Stones" pour sa part fait entrevoir la façade acoustique du groupe avec la douceur d’un violoncelle. Plus forcément original de nos jours, mais sincèrement bienvenu dans la tourmente metal.
Voici un disque de bonne volonté, doté d’une application évidente ce qui produit des chansons solides en tout point, mis à part cet essoufflement dans la 2e partie. La longueur des titres convient bien à l’ambiance passéiste de l’ensemble, touchant à Drudkh par là-même. Le seul bémol sérieux à faire viendra du manque de prise de risque réelle et d’un niveau global bon, mais point au-delà.