Bon déjà, quand j'ai vu la pochette du dernier album de ce groupe que je ne connaissais que de très loin, une sorte d'alarme « warning, mauvais goût détecté » s'est allumé dans ma tête. Ensuite, je me suis rencardé un peu sur les charmants ricains pour assez vite découvrir que, de toute évidence, le principal argument de vente de ces derniers résidait assez largement dans la plastique de sa chanteuse, au taquet il faut bien le reconnaître mais un peu vulgos, plutôt que dans le fonds du propos. Mal de plus en plus récurrent dans le vaste univers des groupes à chanteuses...
Mais bon, il fallait tout de même laisser une chance à ce groupe. C'est donc tout drapé dans une objectivité des plus professionnelles que je me suis lancé dans la chronique de ce dernier opus d'In This Moment. Objectivité bien vite abandonnée devant l'incroyable amas de clichés grevant la dernière livraison d'un groupe que l'on devine dès le premier morceau totalement acquis à la cause du mainstream et de la recherche insatiable de succès commercial. Toutes les grosses ficelles sont donc ici de mise et clairement exploitées à leur maximum, avec un professionnalisme indubitable et une absence totale de complexes certes, mais pour ce qui est du talent l'ensemble est déjà beaucoup plus discutable. Il suffit d'écouter le catastrophique opener de l'album, ''Gunshow'', pour s'en rendre compte. Riffs d'une pauvreté abyssale, et je pèse mes mots, couplets dignes d'un très mauvais Pantera, refrain de stade à deux accords, pont d'une pauvreté encore plus insondable, bref une véritable insulte au power métal. Après ce démarrage plus que raté, que restait-il à attendre de l'album? Eh bien, et assez étonnamment, une certaine amélioration dans la qualité des compos. Indéniablement, en termes d'énergie et d'inspiration, les morceaux suivants enterrent l'opener, qui a pourtant été choisi pour le premier clip issu de l'album (choix parfaitement incompréhensible selon moi). Le riff d'intro de ''Just Drive'' notamment, est plutôt bon et accrocheur, tout comme celui de ''Standing Alone''.
''Iron Army'' est peut-être le meilleur morceau de l'album, du moins celui qui comporte le plus d'efforts en termes de recherche rythmique, lorgnant plus vers un mélodeath énergique que vers le power thrash amputé de toute inventivité du premier morceau. Cependant, tout cela pèse bien léger face aux incessants appels du pied aux ondes FM que constitue le moindre refrain sur cet album, tant et si bien qu'on a plus d'une fois la terrible impression d'écouter rien de moins qu'Evanescence (si si, et notamment sur le morceau titre et parfait ratage ''A Star Crossed Wasteland'', ou sur l'affligeant closer de l'album, ''World In Flames''). La suite n'améliore pas vraiment la donne, malgré une production tout à fait carrée et puissante et une chanteuse qui maîtrise plutôt bien son organe, sachant varier entre voix hurlées et voix claires, avec une très nette propension tout de même à privilégier les secondes. Mais las, la faiblesse majeure de cet album, au delà de son insupportable côté racoleur, est la pauvreté des guitares, assertion encore une fois vérifiée avec le triste ''Blazin'' et son riff mille et une fois entendu, qu'un des rares solis de qualité présents sur l'opus ne parvient pas à faire oublier. Comme je le disais, tous les clichés s'empilent irrémédiablement sur la platine et dans les oreilles de l'auditeur qui n'en peut bientôt plus et ne résiste que difficilement à l'envie de balancer l'album par la fenêtre, ou alors plus sournoisement de l'offrir à un(e) pote fan de brutal death en lui assurant qu'il va kiffer. Non, pour bien faire et éviter toute cruauté déplacée envers votre ami(e) fan de Nile, c'est bien à votre petit frère ou sœur débutant son apprentissage du métôl qu'il faudrait destiner ce son...
Quoiqu'en fait il y ait tout de même, dans le mainstream, de bien meilleurs groupes avec lesquels commencer (au hasard Darkage, ou les derniers In Flames, ou environ 80 000 autres trucs)...Ouais en fait non donc, n'offrez ce son à personne, d'ailleurs ne l'achetez surtout pas, ne le téléchargez pas, ne lisez même pas cette inutile chronique. Quoi c'est trop tard? Ah ah, tu as bien perdu ton temps cher(e) ami(e) lecteur(-rice), mais toujours moins que moi, qui aie dû me coltiner la critique de cette triste poire à lavement.