CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
14/20
LINE UP
-Bruce Dickinson
(chant)
-Adrian Smith
(guitare)
-Roy Z.
(guitare)
-Eddie Casillas
(basse)
-Dave Ingraham
(batterie)
TRACKLIST
1)Freak
2)Toltec 7 Arrival
3)Starchildren
4)Taking The Queen
5)Darkside Of Aquarius
6)Road To Hell
7)Man Of Sorrows
8)Accident Of Birth
9)The Magician
10)Welcome To The Pit
11)Omega
12)Arc Of Space
DISCOGRAPHIE
Après son départ d’Iron Maiden à l’issue de la tournée Fear Of The Dark en 1993, Bruce Dickinson s’est essayé à un registre différent, plus rock, avec Skunkworks, puis en solo. On sentait alors un Bruce fébrile, qui se cherchait, tentant de rompre avec son glorieux passé, mais en moins efficace, tant artistiquement que commercialement. C’est sans doute la raison pour laquelle le chanteur a choisi de durcir le ton en 1997, avec un « retour aux sources » bien nommé puisqu’Adrian Smith, ex-Maiden lui aussi, est de la partie. Le résultat ? Du bon heavy-metal à l’anglaise qui rappelle étrangement l’âge d’or d’un certain groupe…
Le vocaliste de Maiden, accompagné du p’tit jeune qui monte Roy Z. à la guitare et à la production, revient donc à ses premières amours. Son chant est moins hargneux que sur les derniers albums de la Vierge de Fer période pré-Blaze Bayley; il se fait plus mélodique et plus aigu, registre dans lequel Bruce excelle, et laisse ainsi planer des réminiscences de Piece Of Mind ou de Powerslave. Cette impression est bien sûr renforcée par les interventions d’Adrian Smith, qui distille comme à la bonne époque ses soli fluides et originaux, car provenant de grattes légèrement désaccordées, comme à son habitude. Impossible de se tromper sur la marchandise!
Les comparaisons avec Maiden vont bon train, et c’est tout à fait légitime tant l’esprit de ce disque s’en rapproche. Néanmoins, la guitare ponctuellement sous-accordée et la production volontairement froide de Roy Z. font sonner ce Accident Of Birth plus « méchant » et plus heavy. J’en veux pour preuve "Freak", qui ouvre la marche sur un riff thrashy, et qui ne manquera pas de surprendre par sa violence les adeptes de Balls To Picasso ou de Tattoed Millionaire. Et puis il manque évidemment la touche Steve Harris, tant dans les petits ronflements distordus de sa basse que dans son style de composition si caractéristique.
La paire Dickinson/Smith, déjà à l’origine de certains tubes chez Maiden, nous lâche ici des bien belles compositions. "Darkside Of Aquarius" ou "Road To Hell" ressortent du lot: les mélodies et la pointe prog’ du premier, et l’énergie heavy délivrée par le second en font des tracks majeurs. Et quelle voix, mes aïeux! Mixée très en avant, tout est prétexte à la mettre en valeur. C’est particulièrement réussi sur ces deux tueries, mais également sur les très jolies ballades "Man Of Sorrows" et "Arc Of Space", qui prouvent au passage, si besoin en était, qu’Air Raid Siren ne craint personne non plus dans un registre doux et émotionnel.
Malgré tout on relèvera quelques faux pas: "Welcome To The Pit" et "The Magician" qui, sans être totalement ratés, tournent en rond et n’apportent pas beaucoup d’eau au moulin. On croirait du sous-Maiden, auto-parodiques donc pas indispensables. L’absence de Steve Harris se fait alors particulièrement sentir! Cela n’empêchera pas d’apprécier un bon disque, dont on peut tout de même se demander quel était l’intérêt d’avoir attendu de quitter Iron Maiden pour le sortir. Les deux musiciens semblent finalement s’en être rendu compte, puisque je rappelle à tous ceux qui sortiraient d’un profond coma de cinq ans – bienvenue à vous - que Bruce Dickinson et Adrian Smith ont réintégré les rangs du groupe de légende en 2000.