CHRONIQUE PAR ...
Kroboy
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
8/20
LINE UP
-Andrew McDermott
(chant)
-Barish Kepic
(guitare)
-Nils Neumann
(claviers)
-Ilker Ersin
(batterie)
-Achim Keller
(batterie)
TRACKLIST
1)Cleansed by Fire
2)Stand Up
3)Evil in Me
4)Time Will Change
5)Human Parasite
6)Hope
7)East Comes to West
8)Children of the Future
9)Caught in Your Web
10)Tame Your Demons
11)Might of Secrets
12)King for a Day
DISCOGRAPHIE
Il y a quelques années, une sorte de Père Fouettard terrorisait les jeunes chroniqueurs des Eternels. « Tu n'as pas pondu tes chroniques à l'heure ? Alors tu seras désormais chargé des promos de AOR / hard FM de chez Frontiers !» Ah, ces albums pondus à la chaîne par les mêmes musiciens sous des noms de groupe différents ont lessivé plus d'un membre de la rédaction… Aujourd'hui, le spectre de cette menace refait son apparition sous des dehors plus vicieux : « Tiens Kroboy, un promo de power mélodique… FM ! Mouhahaha (rire sardonique) !»
Pourtant, avec un groupe fondé par 2 ex-Freedom Call, on aurait pu penser que ça allait être la fête du slip niveau double pédale. L'album s'ouvre d'ailleurs sur un court solo de batterie, ce qui est généralement un gage de bon goût chez nos amis d'outre-Rhin. Oui mais voilà, dès que le chant arrive, c'est le drame. Les amateurs de metal prog' risquent de hurler au scandale, vu que celui qui tient le micro n'est autre qu'Andrew « Mac » McDermott, qui s'est bâti une certaine réputation au cours de son passage dans les rangs de Threshold. Peut-être, mais son chant est plus lisse qu'un cul de bébé. Le côté pop, déjà très prononcé, est renforcé par une kyrielle de refrains qui permettent de décerner à Powerworld le titre d'inventeur du « Joe Cocker Metal » : vous voyez le tube "Unchain My Heart", et plus particulièrement les chœurs utilisés sur le refrain ? Et bien Powerworld utilise cette ficelle sur quasiment tous les refrains de l'album, jusqu'à l'écoeurement le plus complet. Même quand les Allemands semblent enfin prendre les choses en main pour proposer quelque chose de plus foncièrement metal, comme sur "East Comes to West" et sa progression intéressante, le refrain retombe inévitablement dans cette veine policée à l'extrême.
Ceci dit, McDermott est loin d'être le seul responsable du côté mou du genou de Human Parasite. Les compos se suivent et se ressemblent désespérément : même mid tempos construits sur des rythmiques balourdes davantage que sur de vrais riffs, même refrains aux arrangements soignés mais aux mélodies répétitives et convenues… Arrivé au cinquième ou sixième titre dans ce style, comme "Caught in Your Web" et son insupportable ligne de chant, c'est l'overdose, d'autant qu'hormis "Human Parasite", la plupart sont ennuyeux à mourir. On note également une grosse erreur de casting à la guitare : si Barish Kepic propose quelques solos sympas, assurer la guitare rythmique l'emmerde manifestement. L'exemple le plus flagrant se situe sur "Children of the Future", un titre de speed mélodique : son boulot sur le couplet ressemble à une mauvaise ligne de basse, puis il se contente de plaquer des accords traînants sur le refrain. Franchement, ce titre en version instrumentale, c'est une vaste blague. Heureusement que pour une fois, les mélodies vocales permettent de sauver les meubles. Powerworld aurait sans doute gagné à creuser davantage dans cette voie puisque dans le même genre, "King for a Day" se défend pas mal non plus, avec un côté Masterplan pas désagréable.
Human Parasite nous laisse sur un sentiment d'incompréhension assez profond. Pas de riff, pas d'énergie, pas d'agressivité : pourquoi vouloir se rattacher à la sphère metal si c'est pour en nier tous les fondamentaux ? À la limite, au lieu de perdre son temps, Powerworld aurait mieux fait de laisser totalement libre cours à son amour pour Bon Jovi, comme sur "Time Will Change", de loin le meilleur titre de cet album...