CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
10/20
LINE UP
-Sverker Widgren
(chant+guitare)
-Carl Stjärnlöv
(basse)
-Tobias Jansson
(guitare)
-Dan Darforth
(guitare)
-Pär Ivy
(batterie)
TRACKLIST
1) Ortus
2) Sightless 6
3) Infvitabile Fatvm
4) Eye
5) Rcs - live
6) The Gallery of Bleeding Art - live
7) Ashes II - live
8) The One Who Bleeds - live
9) Under My Skin - live
10) Vertigo - live
11) Extinction - live
12) Children of the Mushroom Cloud - live
13) Suicidal Glory - live
14) Ashes
15) Guidance of Sin
16) Deserts
17) The Dreaming Dead
DISCOGRAPHIE
On frise le foutage de gueule. Présenter cet Ars Vitae comme un nouvel album, ça n’est ni plus ni moins que de la publicité mensongère, et pourtant le groupe et le label semblent le promouvoir ainsi. Pour vous en convaincre, il suffit de dire que sur les soixante-dix minutes de musique que l’on trouve ici, il n’y en a que dix-sept d’inédites. Quatre morceaux, qui n’en sont que deux vu que les deux autres sont des interludes ou des introductions, le reste n’étant que live et réédition d’un ancien EP. Alors, pour un EP, on se serait dit que les mecs sont tout de même généreux, car cela aurait permis de patienter en attendant l’album, mais il semble que non…
Donc, ne nous appesantissons pas sur les titres live, à la qualité sonore honorable et à l’énergie palpable, même si la musique de Diabolical, un black-death mélodique, ne casse pas trois pattes à un émo dépressif, sans non plus se trouver dans les tréfonds de la médiocrité. Reste que l’exercice du live est le plus souvent réservé à un public d’initiés – voire de convertis – et il y a fort à parier que l’amateur de Diabolical sera seul satisfait par ces neuf titres. Puis vient l’EP qui pour le coup, fait vraiment office de remplissage. Paru en 2000 sous le titre Deserts Of Desolation et limité à 1000 exemplaires – ce qui explique surement sa présence ici - il a été la première production du groupe. Cela se sent : la musique est médiocre, le son mauvais : il a toutes les « qualités » d’un groupe naissant et se cherchant encore. Depuis, du sang est passé sous les ponts et, bon an mal an, Diabolical existe encore en 2011. Seul le guitariste (maintenant chanteur/guitariste) de cette époque antédiluvienne est encore aux commandes, le groupe ayant connu un nombre faramineux de musiciens durant sa carrière malgré une absence de six ans entre 2002 et 2008.
Tout cela pour dire que cet EP, certainement introuvable aujourd’hui, n’avait sans doute pas beaucoup de raison d’être ainsi déterré et ajouté à cette galette, tant il ressemble peu au Diabolical d’aujourd’hui. Les gens qui le connaissent n’en ont pas besoin, et les autres s’en passeront aisément. Maintenant, puisque l’on a dégagé le superflu – à savoir 70% du disque… - attardons-nous sur les quatre (ou plutôt deux) titres ouvrant Ars Vitae, les seuls qui justifieraient un éventuel achat. Et là, ouf : c’est du bon. Délivrant un black death très mélodique, Diabolical se montre en 2011 efficace et inspiré, "Slightless 6" et "Eye" (et leurs bonnes introductions) étant de très bons titres, incisifs et racés, servis par le chant charismatique de Sverker Widgren, sachant mettre suffisamment d’emphase et de puissance dans son chant pour stimuler l’auditeur. La production n’a bien sûr plus rien à voir avec celle de Deserts Of Desolation : la batterie est propre, les guitares puissantes et l’ensemble vraiment clair. Ces deux très bons titres, finalement, ajoutent à la frustration que nous impose Diabolical : que ne nous ont-ils pas fait un album avec dix titres de cette ampleur ? A coup sûr, c’aurait été une petite bombe qui aurait marqué le début de cette année 2011. Au lieu de ça…
Frustrant, énervant et stupide : voilà ce qu’on aurait envie de dire à Diabolical à la sortie de Ars Vitae. Plutôt que de présenter cet album comme une nouveauté, vendez-le comme un album live (médiocre) avec une réédition (mauvaise) et deux inédits (très bons), et mettez-vous au turbin pour nous sortir un album avant la fin de l’année. Parce que là, le Coup de Gueule n'est pas passé loin...