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CHRONIQUE PAR ...

17
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 13/20

LINE UP

-Göran Nyström
(chant)

-Tommy Ermolli
(guitare)

-Daniele Liverani
(claviers)

-Alberto Rigoni
(basse)

-Dario Ciccioni
(batterie)

TRACKLIST

1) Senseless
2) Pay for Their Art
3) Blind Soul
4) Slave to This World
5) Don't Kill Your Dreams
6) Over and Over Again
7) The Endless Sleep / The Endless Sleep
8) The Endless Sleep / What Am I Supposed to Do
9) The Endless Sleep / Legacy
10) The Endless Sleep / I'm Leaving This World
11) The Endless Sleep / Tell Me the Truth

DISCOGRAPHIE

The Forbidden City (2009)
Legacy (2011)

TwinSpirits - Legacy
(2011) - metal prog - Label : Lion Music



Même line-up, même formule, même approche : revoilà TwinSpirits, deux ans après le sympathique The Forbidden City, qui n’avait pas transcendé le monde du métal progressif mais qui présentait, pour ainsi dire, plutôt bien. Fort logiquement, Liverani continue sur sa lancée et propose Legacy, troisième album et suite directe de The Forbidden City, en ce sens qu’il reprend grosso modo les mêmes gimmicks, mais avec la même réussite – c'est-à-dire toujours un peu entre deux chaises, hésitant entre le « bof »et le « mouais », le « yeah » et le « ahem ».

Car TwinSpirits souffle là encore le chaud et le froid, avec des titres inégaux, même si l’amplitude de la courbe s’inscrivant sur le kiff-o-meter n’est pas bien méchante. On ne tombe jamais dans la décrépitude la plus totale, ni ne montons jamais dans les cimes éthérées de l’éclatante réussite. Legacy est un bon gros ventre mou de A à Z, bien gras et bien rebondi, à l’image du tempo de mise sur la majorité de cet album, c'est-à-dire peinard, reposé voire flemmard, sorti de quelques moments plus énergiques ici et là. Par exemple, "Slave to This World" (et un peu "Pay for Their Art") hausse le ton, avec des lignes de chants un peu plus énergiques et une vitesse de pointe digne d’un slow de Grave Digger – c'est-à-dire que ça tabasse un peu sur la double pédale. C’est bien le seul moment un peu énervé de l’album, le reste étant coincé entre lent et mid-tempo. En même temps, c’est ce qui caractérise ce projet de Liverani, plus porté sur la mélodie et la guitare. Le synthé, lui, est la plupart du temps en soutien, avec ces sons si chers à la fois à Liverani et au prog des années 70, c'est-à-dire de l’orgue hammond et des nappes un peu aériennes. Pas vraiment d’expérimentation à la Rudess, les puristes apprécieront.

En termes de composition, Legacy se tient parfaitement. Les quelques réminiscences Dream Theateriennes sont bien digérées (même si elles surnagent parfois légèrement), et les six premiers morceaux s’enchainent paisiblement : le bon groove de "Blind Soul", l’énergie de "Slave to This World", les sons de synthés un peu kitsch de "Over and Over Again" et son break bien heavy, l’atroce mièvrerie de "Don’t Kill Your Dreams"… l’auditeur ne sera que rarement surpris. La suite est un bloc de cinq morceaux formant une pièce de résistance regroupée sous le titre "The Endless Sleep", dont le thème est présenté par un orchestre dans une petite introduction. Les quatre titres restants (27 minutes tout de même) sont là aussi inégaux : le longuet "What Am I Supposed to Do" précède le très sympathique "The Legacy", sa basse sautillante et son chouette solo de synthé rappelant "Octavarium" de qui-vous-savez. "I’m Leaving This World" est l’une des pièces les plus intéressantes de l’album, car elle détonne franchement : on pourrait croire ce titre sorti d’une comédie musicale à la Mozart L’Opera Rock, mais très réussi : les lignes vocales théâtrales et facilement mémorisables, une batterie qui marque le temps et un synthé en soutien mélodique : ça fonctionne très bien, et le côté un peu naïf de la chose la rend attachante. Dommage que l’album s’achève sur "Tell Me the Truth", pompeuse et longue comme il semble que ça soit la règle sur le titre de clôture…


Une bonne heure de musique, riche et propre, bien produite (le son est parfait), bien jouée (les musiciens sont tous très bons) et bien écrite, mais – comme sur l’album précédent – sans cette touche de génie qui fait qu’une œuvre peut s’élever au-dessus de la concurrence. Legacy reste donc un album de métal progressif réussi, confortable mais un peu froid, parfois mou et manquant d’une étincelle pour allumer le tout.



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